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Disparition du Colonel Ousmane Coulibaly : Cet officier hors pair, aurait pu encore sauver le Mali à Alger en 2015, si jamais il avait été consulté un temps soit peu !

Un adage dit que : « L’homme providentiel n’est adulé que lorsque le danger s’installe ». Feu le Colonel Ousmane Coulibaly devrait être pour le Mali cet homme providentiel, par rapport non seulement à ses connaissances sur les régions du nord, mais aussi à son  expérience  sur  cette zone de crise. Il n’est pas inutile de rappeler que Feu le Colonel Ousmane Coulibaly a été chef d’Etat-Major des Armées jusqu’aux évènements de mars 1991, et chef de la délégation malienne lors des premières négociations entre les acteurs de la rébellion de 1990-1991 et le Gouvernement malien sous le Général Moussa Traoré. Sa désignation à ce poste reposait sur plusieurs raisons, car il est l’un des rares cadres du sud qui connait mieux l’Adrar de Ifoghas et ses peuples. Il a servi de longues années à Tessalit, à Kidal comme commandant de places d’armes et chef de subdivision. Selon le Ministre Choguel Maïga, dans son livre intitulé : Les Rébellions au Nord du Mali, des origines à nos jours, le Colonel Ousmane Coulibaly a mis à profit son séjour pour ce faire « Touareg avec les Touaregs ». Cette stratégie bien mûrie a fait de lui, un grand connaisseur de cette zone. Il a même assuré la scolarisation de ces nombreux jeunes acteurs de la rébellion de 1990-1991. Il les connait bien et ils lui font confiance.

Lors de la rencontre des 5 et 6 janvier 1991 à Alger entre les acteurs de la rébellion et la délégation malienne, au moment où le pays hôte l’Algérie, s’attendait à trois semaines de négociation, au bout de neuf heures de débat, un accord honorable pour le Mali a été obtenu non sans difficulté. Et pourtant sa mission n’était pas  des plus faciles, car il s’agissait d’aboutir à la suite de ladite rencontre  à un accord pour l’arrêt des hostilités et la trêve, d’imposer aux acteurs de la rébellion, une disponibilité totale à poursuivre les discussions autour des autres points de revendication des belligérants, et en tout état de cause de rejeter l’idée de fédéralisme et leur imposer la politique de décentralisation prônée par le régime de l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM). Le 6 janvier à 3 heures, les négociations ont pris fin, sanctionnées par trois documents qui se complètent. Ces documents comparés à l’Accord dit d’Alger de paix et de Réconciliation signé en mai 2015 vont plus largement dans le sens de la sauvegarde de l’unité nationale, de l’intégrité du pays, de l’égalité des citoyens devant de loi.Cela est l’œuvre du Colonel Ousmane Coulibaly.

Il a fait en sorte que l’Etat malien aille aux négociations de Tamanrasset, en position de force, contrairement aux négociations d’Alger en 2015. Sa fermeté a payé, car les revendications sécessionnistes autonomistes ou fédéralistes ont été écartées, car contraires à la constitution. Pendant les négociations d’Alger d’octobre 2014 à mars 2015, le Colonel Ousmane Coulibaly était en bonne santé, disponible pour servir encore le Mali, à travers des conseils qu’il pouvait donner au Président IBK, au chef de la délégation malienne aux négociations d’Alger en la personne de l’ancien premier Ministre Modibo Keïta. Malheureusement, l’homme a été ignoré avec sa grande expérience et mis aux oubliettes volontairement. Nous ne sommes donc pas étonnés que les négociations d’Alger aient abouti à  un fédéralisme qui ne dit pas son nom, la création de deux armées, deux entités distinctes et antagonistes, deux drapeaux, deux hymnes. Malgré cette défaite du régime d’IBK, les autorités clament haut et fort que l’Accord d’Alger est bon et qu’il n’existe pas  d’accord parfait nulle part au monde. Cela est vrai, mais il y a qu’à même des accords qui sauvent la République ! Dors  en paix, mon Colonel, tu auras beaucoup mérité de la Patrie ! L’histoire te donnera bientôt raison.

Seydou DIARRA 

Source: Le Carréfour

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