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Discours d’ouverture de Monsieur Moctar OUANE, Premier ministre, Chef du Gouvernement lors de la Quarante-et-unième session ordinaire du CSA Siège de la MINUSMA à Bamako

Madame, Messieurs les membres du Gouvernement,
Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Mali, Chef de la MINUSMA,
Monsieur le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine,
Monsieur le Président du CSA,
Mesdames, messieurs les membres de la Médiation internationale ;
Chers compatriotes, membres du CSA et représentants des mouvements signataires,
J’ai grand plaisir à présider la cérémonie d’ouverture de cette quarante-unième session du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Cette session est importante puisqu’elle marque la reprise des travaux du CSA après plusieurs mois de suspension dus en grande partie au contexte socio-politique agité.
Elle intervient quelques semaines après la mise en place du Gouvernement de transition que j’ai l’honneur de conduire.
Je voudrais saisir cette occasion pour exprimer à tous les membres du CSA la gratitude du peuple malien pour les efforts consentis en faveur de la paix, de la stabilité et de la réconciliation dans notre pays.
La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger (APR) a enregistré quelques lenteurs dans sa mise en œuvre et révélé l’insuffisance de dividendes concrets pour les populations, sur fond de dégradation de la situation sécuritaire.
Le moment est sans doute venu d’insuffler un nouvel élan au processus de paix.
Mesdames, messieurs,
Vous le savez, depuis leur mise en place, les organes de la Transition ont, à plusieurs reprises, exprimé leur attachement indéfectible à ce processus.
La mise en œuvre intelligente et diligente de l’APR, qui en constitue un des piliers, figure en bonne place dans la Feuille de route de la transition adoptée à l’issue des concertations nationales des 10, 11 et 12 septembre 2020 et elle demeurera une priorité pendant la transition.
La durée relativement courte de la Transition (18 mois) exige de faire des choix et de définir des priorités claires dont la mise en œuvre donnera un nouvel élan à l’APR. Pour cela, il faudrait l’engagement sans faille de toutes les composantes de la nation malienne. A cet égard, je voudrais insister sur l’importance d’inclure tous les segments de la nation malienne à la mise en œuvre de l’accord pour un processus véritablement inclusif, apaisé et plus efficace.
Dans le même ordre d’idées, je voudrais rappeler que la mise en œuvre de l’APR a, hélas pendant trop longtemps, souffert d’une mauvaise concurrence entre ses différentes dispositions/priorités.
Conscient des attentes légitimes de nos concitoyens et des contraintes temporelles, je souhaiterais vous inviter à réfléchir prioritairement aux quatre points suivants dont la mise en œuvre devrait nous permettre de réaliser des avancées qualitatives.
En premier lieu, il y a la question de la redynamisation du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) : les Maliens réunis lors des concertations nationales des 10, 11 et 12 septembre 2020 se sont prononcés en faveur de l’accélération du processus de DDR afin de contribuer au renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national.
Le gouvernement accordera toute l’importance nécessaire à la réalisation de cette priorité car l’ineffectivité du DDR maintient notre pays dans une spirale de violence dangereuse pour la cohésion sociale et la réconciliation.
Je compte sur l’engagement patriotique de toutes les parties signataires pour permettre au processus d’atteindre un tournant décisif.
Le deuxième point sur lequel je voudrais mettre l’accent porte sur l’accélération des réformes politiques et institutionnelles : à cet égard, je rappelle que la Feuille de route de la Transition consacre un axe entier à la prise en compte des réformes politiques et institutionnelles à travers, notamment, le parachèvement du processus de réorganisation territoriale, l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution ainsi que la poursuite du chantier de la régionalisation.
Participe de cette dynamique, la mise en place d’un ministère dédié à la Refondation de l’État qui conduira, en collaboration avec les autres départements concernés, toutes les réformes institutionnelles nécessaires à l’émergence d’un Mali nouveau. La création de ce ministère est un message fort qui, au demeurant, illustre tout l’intérêt que le gouvernement porte à la question des réformes dont certaines sont prévues dans l’APR et d’autres mentionnées dans les résolutions du Dialogue national inclusif de 2019.
Troisièmement, je voudrais plaider en faveur d’un soutien aux actions de développement : sur cette question, je voudrais mettre un accent particulier sur la situation des écoles qui est particulièrement préoccupante. Vous le savez, environ 25% des établissements sont fermés et plus de 115 000 enfants affectés.
J’invite toutes les parties au processus de paix à accorder une attention particulière à cette situation et à œuvrer aux conditions du retour à une certaine normalité. Il y va de l’avenir des enfants maliens, du devenir de ce pays ainsi que de sa stabilité à moyen et long terme.
Concernant l’opérationnalisation du Fonds de développement durable (FDD), je voudrais indiquer que le Secrétariat technique dudit Fonds a reçu et examiné, du 08 juin au 03 juillet 2020, 78 propositions de projets émanant des collectivités territoriales et des ministères.
J’ai noté avec satisfaction l’annonce faite par le Commissaire Paix et sécurité de l’Union africaine, il y a un instant, de la création, sous l’égide de l’UA, d’un Groupe de soutien à la Transition au Mali incluant des partenaires bi et multilatéraux de notre pays. Nous attendons avec intérêt de travailler utilement avec ce Groupe.
Quatrièmement enfin, j’évoquerai la relance du chantier de la réconciliation nationale : il s’agit là d’une priorité stratégique majeure de la Transition telle que stipulée dans la Feuille de route adoptée à l’issue des concertations nationales de septembre 2020. À cet effet, nous travaillerons, à la fois, sur les questions de justice transitionnelle et la création des conditions favorisant le retour des déplacés et des réfugiés.
Je voudrais saisir l’opportunité qui m’est offerte pour réaffirmer avec force que la stabilité de notre pays sera tributaire des avancées que nous aurons accompli en matière de réconciliation.
Mesdames, messieurs,
Je voudrais, pour conclure, rendre hommage à nos Forces de défense et de sécurité ainsi qu’aux forces partenaires pour leur dévouement et leur esprit de sacrifice. Je saisis également cette occasion pour rappeler que la Transition est une période courte avec d’importantes contraintes. C’est une phase qui nécessite de la compréhension, du dialogue, du compromis là où c’est possible et nécessaire, et surtout du pragmatisme et de l’ouverture.
Sur ce, je souhaite de fructueuses délibérations à la présente session du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la sécurité au Mali (CSA).
Je vous remercie de votre aimable attention.
Source : Primature du Mali
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