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Diéma : Remise en cause de la pratique du lavage des mains dans une même eau

Avant les repas, les convives se lavent les mains, dans la même eau, par ordre d’âge des membres de la famille installés autour du plat commun. Une pratique qui n’est pas propre à Diéma, dans l’Ouest du Mali. Elle existe partout dans le pays.

 

Des parents sont intransigeants sur la pratique qui, selon eux, permet de renforcer l’amour et la cohésion sociale entre les membres de la famille. C’est  un signe de respect et de soumission, défendent d’autres.

Beaucoup de personnes savent que ce n’est pas une bonne pratique, notamment sur le plan de l’hygiène, en ces moments de maladie à transmission par la main, Cependant, on préfère garder le silence dans bien des circonstances. Cette  pratique non hygiénique, vieille de plusieurs siècles, a des effets sur la santé des populations.

En la matière, propose Seydou Sy, représentant de projet, des mesures appropriées doivent être prises pour le changement de comportements. Ainsi, dans le cadre de la prévention et la lutte contre la pandémie du Covid-19, toutes les structures de l’Etat, les gares de compagnies de transport, les lieux qui accueillent du public, etc. ont été dotés en dispositifs de lavage des mains et les usagers en masques.

Aujourd’hui, à Diéma, dans de nombreuses familles, il y a un kit de lavage des mains, mais rares sont les personnes qui les utilisent correctement. Un père de famille confie que c’est lorsqu’un étranger de marque arrive dans sa  maison que son épouse ordonne aux enfants, avant de manger, de placer le dispositif de lavage. « Après le départ de l’hôte, on se détourne du matériel. Ce qui n’est pas bon… », regrette l’homme.

«Se laver les mains dans la même eau fait partie de notre culture. Il est difficile de l’abandonner », déclare Cheickné Fofana, le boulanger du coin, en servant du pain à une cliente.

Sidiki Traoré, producteur agricole, soutient que « celui qui refuse de plonger ses mains dans la même eau que les autres est traité d’orgueilleux, de hautain », « Ce genre d’individu n’a pas sa place dans notre société », laisse-t-il entendre.

Lors d’une cérémonie de mariage, avant le repas, lorsqu’un fonctionnaire s’est lavé les mains avec un sachet d’eau, des regards réprobateurs se sont tournés vers lui. Un jour, avant que le tour n’arrive aux enfants, l’eau ayant servi à laver des mains était déjà noire de saleté. Alors, Ibrahim Kane, tout furieux, a donné un coup de pied au récipient. « C’est pour tuer les enfants », s’est-il emporté, en grinçant des dents.

Tout le monde montre du doigt Garba Samassa, lors des cérémonies de mariage, de décès ou de baptême, à cause de ses infinies précautions, en matière d’hygiène. Fousseiny Sangaré, un ancien émigré, va plus loin dans l’hygiène. Il a exigé que tous les membres de sa famille mangent avec la cuillère, même si certains refusent d’obtempérer.

Sambou Dia, un étudiant, en séjour dans la localité, raconte que lorsqu’il accompagnait son oncle au champ, à l’heure du déjeuner, les enfants se contentaient de tremper dans l’eau leurs mains couvertes de terre. Leur père, mine de rien, disait,: « Nous sommes sortis de la terre et nous y retournerons ».

Pour promouvoir le lavage des mains dans le Cercle de Diéma, il faut renforcer les mesures de sensibilisation afin d’amener les populations à abandonner cette pratique néfaste.

Tous les canaux de communication, notamment les radios de proximité, le Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRADE), les relais communautaires, les leaders religieux, les chefs traditionnels, peuvent contribuer à ce changement de comportement pour l’amélioration de la santé des populations.

La communauté internationale célèbre, le 15 octobre de chaque année, la Journée mondiale du lavage des mains qui se veut une campagne visant à mobiliser et motiver les populations à améliorer leurs habitudes en y intégrant, notamment, le lavage des mains au savon.

Mesure simple et efficace, le lavage des mains au savon préserve notre santé. Ce geste permet de se protéger contre les infections respiratoires aiguës, la maladie à virus Ébola, le trachome, la poliomyélite, le choléra, les infections de la peau. Il réduit de près de la moitié les décès dus à la diarrhée.

Il est scientifiquement reconnu que les mains sont des vecteurs d’agents pathogènes. Elles doivent êtres lavées avec du savon aux moments critiques, notamment au sortir des toilettes, après le nettoyage anal des bébés, avant de préparer les repas, avant de manger ou de donner à manger et après tout contact des mains avec les liquides biologiques, les surfaces et les objets souillés. Ce geste banal est à la portée de tous et permet surtout de nous préserver de certaines maladies.

La main constitue un moyen de transmission des germes. Selon les scientifiques, un centimètre carré de la main peut contenir, environ un million de microbes, si elle n’est pas propre. Les maladies diarrhéiques et les infections respiratoires représentent les premières causes de mortalité des enfants de moins de 5 ans.

OB/MD

 Source : (AMAP)

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