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Dialogue inclusif inter-maliens d’Alger : La coalition Mnla-Hcua-Maa propose 9 mois de négociations Et rejette la Cpa, la Cm-Fpr et le Maa dissidence comme « partie prenante » du dialogue

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Après la séance inaugurale du mercredi 16 juillet marquée par une sortie au vitriol du chef de délégation Mnla-Hcua-Maa, les journées du jeudi et du samedi ont connu des débats plutôt calmes qui ont permis d’avancer sur des points essentiels du calendrier des négociations. L’on retient globalement de ces deux journées de débat la proposition de la coalition Mnla-Hcua-Maa d’une période de négociations en 4 phases, d’une durée totale de 9 mois, qui auraient lieu “dans un pays neutre”. La première partie de ce processus serait un mois consacré à un accord sur les mesures de préparation aux discussions comme le respect du cessez-le-feu et la libération de prisonniers, toujours détenus dans le cadre de ce conflit depuis les accords de Ouagadougou.

 

LA JOURNÉE DU JEUDI 17 JUILLET

Les négociations entre groupes armés du nord du Mali et Bamako se sont poursuivies à huis clos, jeudi 17 juillet. Des discussions séparées ont été entreprises entre la coordination du Mnla-Hcua-Maa d’un côté et les groupes dissidents de l’autre. Malgré cette séparation, il y a eu quelques avancées.

Organisés à huis clos à la résidence El Mithak, à Alger, les débats avaient pour objectif que chaque partie présente ses propositions de feuille de route : dates et durée des discussions, thématiques des négociations, organisations des négociations, ou encore rôle des médiateurs. Dans la matinée, les autorités maliennes ont rencontré trois groupes armés, le Mnla, le Maa et le Hcua, accompagnés de représentants des pays de la région (Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) et des organisations internationales (Onu, Union africaine, Union européenne, Organisation de la conférence islamique).

 

LES PROPOSITIONS DU MNLA-HCUA-MAA.

Dans la matinée de jeudi, la coalition du Mouvement National de Libération de L’Azawad (Mnla), du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa) et du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (Hcua) a présenté aux autorités maliennes et aux médiateurs de la communauté internationale, une proposition de feuille de route. Ils estiment, pour commencer, que les interlocuteurs doivent être ceux qui ont pris les armes, ceux qu’ils nomment belligérants. Pour eux, les groupes dissidents présents à Alger doivent choisir leur camp et donc se placer soit du côté des groupes du nord, soit du côté de Bamako.

 

Cette exigence signifie en fait qu’ils refusent de considérer les trois autres groupes du Nord invités par Alger comme des interlocuteurs dans ces négociations, car ces derniers n’ont pas combattu au début du conflit en 2012. C’est cet aspect qui avait déjà bloqué les discussions de mercredi.

 

Dans ce document, les groupes de l’Azawad proposent une période de négociations en 4 phases, d’une durée totale de 9 mois, qui auraient lieu “dans un pays neutre”. La première partie de ce processus serait un mois consacré à un accord sur les mesures de préparation aux discussions comme le respect du cessez-le-feu et la libération de prisonniers, toujours détenus dans le cadre de ce conflit depuis les accords de Ouagadougou.

 

Un autre point soulevé par ces groupes armés : le lieu des négociations et de la signature de l’accord de paix. Au Mali, mais pas à Bamako, estiment les groupes armés.

 

Enfin, le Mnla, le Hcua et le Maa estiment que les négociations doivent se dérouler en commission plénière et également sous forme de commission thématique.

 

Cette proposition de feuille de route a été saluée par les partenaires internationaux comme une initiative “précise et sérieuse”.

 

            LES PROPOSITIONS DE LA CPA.

Dans l’après-midi de jeudi, la Coalition du Peuple pour l’Azawad (Cpa), une dissidence du Mnla, a fait ses propositions. C’est aux environs de 15h que les trois autres groupes armés, la Cpa, le Maa d’Ahmed Ould Sidi Mohamed, et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance, se sont rendus à Djenane El Mithak pour discuter avec les autorités maliennes et la communauté internationale. Selon nos informations, ces groupes demandent également le respect de préalables avant la tenue des négociations, comme la libération des prisonniers, la libre circulation des personnes et des biens ou encore la mise en place d’une enquête internationale, comme prévu par l’accord de Ouagadougou.

 

Quant à la médiation, le Gouvernement malien et les experts internationaux (diplomates africains et occidentaux) penchent pour un collège de médiateurs impliquant l’Algérie, l’Union africaine, la Cedeao et l’Onu. Les groupes rebelles restent prudents. Mais après avoir lu les propositions de feuille de route des groupes armés, on constate une divergence importante entre les parties sur la définition de médiateur. Pour certains, c’est bien le rôle de l’Algérie qu’il va falloir préciser avant d’entamer les négociations.

 

            LES PROPOSITIONS DU GOUVERNEMENT MALIEN.

Contrairement à ce que certains médias ont écrit comme quoi lors de la journée du jeudi, les représentants des autorités maliennes n’ont mis sur la table aucune proposition, le chef de la délégation du Mali, le Ministre Abdoulaye Diop, souligne qu’une feuille de route a été élaborée par le gouvernement. “Avant d’avancer dans les négociations, il est important que nous nous mettions d’accord sur le cadre des négociations. La feuille de route a été soumise à l’autre partie et nous sommes en train d’en discuter. C’est un document qui nous permet de nous mettre d’accord sur les grands principes qui vont présider le processus des pourparlers. Il nous permet aussi de se mettre d’accord sur les matières à discuter. Il s’agit des matières qui ont été définies par les Accords de Ouagadougou. La feuille de route nous permet également de nous mettre d’accord sur un calendrier dans le cadre du processus du dialogue. Ce sont des éléments clefs et nous avons pu avoir un échange clair avec nos frères. Chacun a pu apporter les différents amendements et les contributions qui ont été enregistrés par la facilitation. A ce niveau, je crois que nous faisons des progrès qui nous permettront de nous inscrire clairement dans le processus d’arriver à un accord rapidement”, a détaillé le Ministre Diop. “Le plus important est que nous avons commencé à nous parler. Il y a une large convergence de vues autour du calendrier, autour de la feuille de route”, a-t-il dit.

 

LA JOURNÉE DU SAMEDI 19 JUILLET

Après la pause du vendredi 18 juillet, les débats ont repris avant-hier samedi autour de la manière dont doit s’organiser le futur dialogue. Les groupes armés du nord du Mali, les représentants du gouvernement et les médiateurs doivent d’abord définir le cadre des discussions. Tout le monde espère pouvoir y parvenir avant la fin du mois de carême ou au plus tard au début du mois d’août. C’est dire que les négociations proprement dites n’ont pas encore commencé. Comme pour la journée de jeudi, chaque partie a fait un point sur les différentes propositions de feuilles de route présentées jeudi. Les observateurs s’attendent à ce que la question des “parties présentes” soit au centre des débats du projet de feuille du dialogue intermalien, étant donné que la coalition Mnla-Hcua-Maa conteste la présence des trois autres groupes (Cpa, Cm-Fpr, Maa dissidence) autour de la table de négociations.

Le fait notable de cette journée du samedi a été le changement apporté dans la délégation de la coalition Mnla-Hcua-Maa. En ce sens que celui qui était le chef de cette délégation, Mahamadou Djeri Maïga (vice-président du Mnla), a été débarqué et remplacé par Alghabass ag Intalla, secrétaire général du Hcua.

Selon nos informations, les propos au vitriol tenus par Mahamadou Djéri Maïga lors de la première journée, celle du mercredi 16 juillet, ont déplu aux autres membres de sa propre délégation, qui ont jugé la sortie comme un “dérapage”.

 

Rassemblés par Baba SANGARÉ

SOURCE: Nouvel Horizon

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