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Diallassagou, Dianweli, Dessagou : Le carnage des populations civiles Jusqu’où se poursuivra la terreur ?

Plus de 130 personnes, toutes des civils, ont été tuées à Diallassagou, Dianweli et Dessagou dans le cercle de Bankass en fin de semaine dernière selon des sources locales. Au-delà de ce bilan humain, les forces hostiles à la paix et au vivre ensemble ont incendié presque toutes les boutiques, magasins et engins à Diallassagou. C’est le plus gros bilan désastreux depuis le début de la transition.

Les villages de Diallassagou, Dianweli et Dessagou, le cercle de Bankass, la région de Bandiagara, bref tout le Mali est en deuil. Les forces hostiles à la paix et au vivre ensemble ont endeuillé toute la nation malienne à un moment où tout le monde se réjouit de la montée en puissance de l’armée.

Plus de cent morts

En effet, des dizaines de terroristes ont attaqué, simultanément, les villages de Diallassagou, Dianweli et Dessagou, samedi dernier. Le bilan, bien que provisoire, est très lourd, le plus désastreux d’ailleurs depuis le début de la transition en 2020. Selon des sources locales, plus de 130 civils ont été tués dans les trois villages : 58 morts à Diallassagou, 50 à Dianweli et 24 à Dessagou. « Les terroristes ont attaqué le village de Diallassagou. Ils ont enlevé des personnes avant de les exécuter. Ils ont tiré sur ceux qui ont tenté de fuir. Certains passagers n’ont pas échappé à la cruauté des terroristes », rapporte un habitant de Diallassagou, ayant perdu 2 de ses frères et 3 de ses amis lors de cette attaque. Selon une autre source, « on ne peut pas vous donner un bilan exact des morts. Ce qui est sûr, c’est que leur nombre dépasse de loin 100. Certains sont introuvables, on ne sait pas s’ils sont en fuite ou s’ils sont morts ».

Contacté par nos soins, un responsable communal déplore des dizaines de morts sans pouvoir donner un bilan exact. « Il est trop tôt de donner un bilan. Ce qui est sûr, c’est que des dizaines de personnes ont été enlevées et tuées…», a-t-il déclaré.

L’association Ginna Dogon a, dans un communiqué, fait cas de plusieurs morts. « Le Bureau national Ginna Dogon a appris avec une grande consternation, ce dimanche 19 juin 2022, la triste nouvelle de l’attaque terroriste qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de nos parents de Diallassagou, dans le cercle de Bankass », a déclaré le bureau de Ginna Dogon, qui a condamné fermement ces attaques inqualifiables et injustifiées. Certains partis politiques se sont prononcés sur l’attaque. « L’UDD (Union pour la démocratie et le développement) est consterné par les sanglantes et sauvages attaques qui ont foudroyé les localités de Diallassagou, Diaweli et Dessagou, dans cercle de Bankass, région de Bandiagara, le dimanche 19 juin 2022 », déplore le parti de Tiéman Hubert Coulibaly, qui ajoute : « Le bilan officieusement communiqué fait état de plusieurs dizaines de personnes abattues, et d’importants dégâts matériels ».

Dégâts matériels importants

Diallassagou est une commune très riche. Le commerce y est beaucoup développé. En plus du bilan humain très lourd, les forces du mal ont causé d’énormes dégâts matériels. Des boutiques, des magasins, des engins ont été incendiés. Les images de ces biens calcinés ont circulé sur les réseaux sociaux. « Au-delà du bilan humain, ils ont incendié presque toutes les boutiques de Diallassagou. Ils ont mis le feu dans le village, incendiant ainsi boutiques, magasins, maisons et engins », a déploré un ressortissant de Diallassagou, réfugié à Bankass. Aux dires de ce dernier, nombreuses sont des familles de Diallassagou qui vivent du commerce. « Certaines familles, elles sont nombreuses d’ailleurs, vivent du commerce. Quand on incendie leurs boutiques, c’est qu’on les tue aussi », regrette notre interlocuteur. Selon l’élu communal que nous avons contacté, des animaux ont été aussi emportés.

Urgence !

Cette attaque est intervenue après des actions des Forces armées maliennes dans la localité. Et puis, Diallassagou fait partie des communes qui ont signé des accords locaux de paix. Questions : pourquoi donc cette barbarie contre des populations qui ont signé un accord de paix ? La localité de Bankass reste fragile en dépit de la montée en puissance de l’armée. Il est donc important, après la libération des localités, que l’État installe des bases militaires pour la sécurisation des personnes et leurs biens. C’est à ce prix qu’on pourra réussir la lutte contre l’insécurité.

Par ailleurs, le président de la Transition, lors de la cérémonie de remise des clés des tracteurs subventionnés à Samanko, a déclaré : « Tout d’abord, nous nous inclinons devant la mémoire de nos populations qui ont été victimes dans l’attaque barbare survenue dans la commune de Diallassagou. Nous promettons que cet acte barbare inqualifiable ne restera pas impuni ».

B. Guindo

Source: LE PAYS

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