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Développement d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest : la société civile du Mali s’approprie la directive de la Cédéao

Face aux multiples défis de gestion des ressources en eau avec des incertitudes climatiques dans les pays notamment du Sahel, les aménagements hydro-agricoles et énergétiques (grands barrages) ont été identifiés comme: une option inhérente à la maitrise de l’eau; une alternative pour assurer la croissance économique et réduire en conséquence l’indice de pauvreté; Une perspective de partage des bénéfices au profit de tous les acteurs.

 conference hydrauliques Afrique Ouest

S’il est admis que les grands barrages sont porteur de développement national, force est de constater que dans les faits, leur réalisation fait parfois objet de controverses suivant les expériences capitalisées autour de certains pays en Afrique de l’Ouest.

En effet, dans la plus part des cas, au-delà des mesures de compensation des biens des populations qui ne sont pas par endroit justes, les constats suivants se dégagent : les bénéfices dont l’électricité produits, sont essentiellement destinés pour les grands centres au détriment des populations riveraines entrainant un déséquilibre dans le partage ; l’absence d’outils de sécurisation des moyens de subsistance notamment des terres de culture et d’habitation pour garantir le droit d’accès à la terre aux populations et leurs héritiers et les protégeant contre les systèmes d’accaparement de terres et favoriser l’accès aux crédits auprès d’institutions financières ; l’absence de mesures pour appuyer le développement local post barrage en affectant une partie des bénéfices dont l’électricité dans le cadre d’un fonds de développement institué à cet effet.

Dans cette dynamique et au regard des grands projets de barrages projetés à l’horizon dans la sous- région, la Cédéao à travers le Centre de coordination des ressources en eau (CCRE), a initié un dialogue régional sur les grands projets d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest. Cette démarche multi-acteurs bâtie sur la capitalisation des enseignements des processus des projets antérieurs, a permis de produire un guide de référence (lignes directrices) proposant des mesures transversales pour réussir les projets de barrages en s’appuyant sur la dimension économique, environnementale, sociale ainsi que le partage des bénéfices entre les acteurs et les Etats .

Ces lignes directrices qui capitalisent de bonnes pratiques en matière de développement des projets de barrages, ont été traduites en directive approuvée des ressources en eau de la Cédéao avant leur adoption récemment par le 51e sommet de la Cédéao tenu à Monrovia au Libéria en juin 2017.

Ainsi, la directive qui s’impose dorénavant aux pays membres de la Cédéao, devrait contribuer à améliorer la gouvernance des projets de barrages dont celui de Taoussa en renforçant la participation multi-acteurs et la prise en compte des préoccupations des populations. En tant qu’outil de veille et de plaidoyer, elle se doit d’être valorisée par les acteurs de la société civile et le grand public pour renforcer leur contribution dans le développement des grands projets de barrages.

C’est dans ce contexte que s’inscrit cette action de sensibilisation et d’information de la société civile et le grand public dont les journalistes pour s’approprier de la directive et lancer les bases de réflexion pour sa mise en œuvre.

Cette rencontre a mobilisé essentiellement des membres de la société civile, des journalistes autour de la réflexion sur le thème « Impact économique, environnemental et social des barrages et le partage des bénéfices qui en découlent : quels changements sont possibles grâce à l’adoption de la directive Cédéao relative au développement d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest ? ».

Il s’agissait pour ces acteurs, de définir des orientations pertinentes et constructives en vue de bâtir le plaidoyer auprès de l’Etat dans la perspective de la prise en compte des mesures de la directive dans le développement des projets de barrage dont celui de Taoussa en cours.

La rencontre a été organisée par la Coordination nationale des usagers(ères) des ressources naturelles du bassin du Niger au Mali (CNU-Mali) avec l’appui technique et financier de la Globale Water Initiative (GWI).

L’objectif principal de cette rencontre était de sensibiliser et informer les acteurs de la société civile et le grand public dont les journalistes sur la directive Cédéao relative au développement d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest adoptée et ses implications dans l’amélioration des processus de barrages. De façon spécifique la rencontre visait à contribuer à l’appropriation par les acteurs de la société civile et les journalistes de la directive de la Cédéao en tant que cadre de référence régionale en matière de bonnes pratiques dans le développement des projets de barrage ; définir des pistes d’action clés à conduire par la société civile et les journalistes en vue de l’amélioration des pratiques en matière économique, environnementale, sociale et de partage des bénéfices qui en découlent du développement des projets de barrage ; mettre en place une commission de plaidoyer en vue de favoriser la mise en œuvre de la directive par l’Etat, les organismes de bassin et les agences de barrage dans le développement des grands projets de barrage en cours (Taoussa) et futurs.

L’atelier a permis aux participants d’être informés de l’existence de la directive en tant qu’instrument à caractère contraignant pour les Etats membres de la Cédéao pour améliorer les pratiques en matière de développement des grands projets de barrage ; les participants ont aussi été informés et sensibilisés sur les impacts économique, environnemental, sociale et le partage des bénéfices qui en découlent du développement des projets de barrage. Des pistes d’action ont été définies en terme de contribution de la société civile et les journalistes pour favoriser des changements dans les processus de barrage suite à l’adoption de la directive Cédéao relative au développement d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest.

Une commission de plaidoyer a été mise en place entre les membres de la société civile, les journalistes pour appuyer le plaidoyer en vue de la mise en œuvre de la directive par l’Etat, les organismes de bassin et les agences de barrage. La rencontre a été essentiellement un espace d’échanges entre les acteurs de la société civile, les journalistes et des experts. Elle a été animée par des experts disposant des connaissances sur les thématiques des barrages.

Les communications avaient pour objet de présenter le contexte de développement des grands projets de barrages tout en mettant un accent sur les impacts économique, environnemental et social mais aussi le partage des bénéfices qui en découlent. Elles ont porté essentiellement sur la problématique des grands barrages : impacts économique, environnemental et social mais aussi le partage des bénéfices qui en découlent ;  quelques expériences des processus sociaux autour des projets de barrages en Afrique de l’Ouest notamment Sélingué pour alimenter la réflexion sur la mise en œuvre de la directive ; les outils de promotion de bonnes pratiques tels que les animations GWI sur le partage de bénéfice, la sécurisation foncière et les négociations (accord écrit) ; la directive de la Cédéao et son implication dans les projets nationaux et transfrontaliers. Un débat-panel avec la participation des acteurs.

A.D.

 

La rédaction 

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