Dans un communiqué, le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours allant du 5 au 7 mars. Le ministère de l’Artisanat, de la Culture, du Tourisme et de l’Industrie hôtelière a invité les acteurs culturels, de l’industrie hôtelière et du tourisme au respect strict du deuil national. Cependant si certains ont sursis à leurs festivités culturelles prévues le samedi dernier. D’autres ont quand même maintenu les leurs. D’ailleurs le samedi soir, au Ciné-Magic (ex-Babemba) le public a assisté à une projection de film « le dernier refuge » d’Ousmane Samassékou. A l’Institut français aussi le public a eu droit d’assister à une pièce de théâtre « confidence ». Mais ce n’est pas tout. Par contre, le festival Ali Farka Touré lancé le samedi dernier a été annulé pour cause de deuil national après une première soirée. Il en a été de même pour l’émission Baroni de Radio Dakan dont la célébration le samedi dernier, à travers un concert géant au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba n’a eu lieu. Abou Djitteye, promoteur culturel et directeur de Bama Art, a dit surseoir à ses concerts du week-end sur la berge du fleuve Niger, le temps du deuil. C’était au micro de nos confrères de l’ORTM.
Ce dimanche, jour de mariage à Bamako. Pour constater l’effectivité de cette mesure notre équipe de reportage a sillonné quelques mairies et espaces verts de la capitale où des mariés et leurs invités viennent célébrer leurs unions Ainsi les mairies de Magnambougou et Sogoninko ont refusé du monde ce jour-là. Un véritable ras-de marée humaine accompagnait les nouveaux mariés qui sont venus sceller leurs unions.
Après l’acte de signature, place aux cortèges dans les rues de la capitale. Pour cela les espaces verts étaient pleins à craquer. A l’espace vert situé juste à quelques encablures de la Cité administrative. Trois couples accompagnés d’un bain de foule ont immortalisé leur amour. Tout cela sous l’œil désinvolte de la police qui réglait la circulation. Plus loin sur la route de Koulouba un autre couple aussi fait du shooting. Les espaces de loisir ont aussi refusé du monde comme à l’hôtel les Colonnes de l’ACI-2000 qui a accueilli le déjeuner d’un jeune couple et l’ambiance était à son comble.
Même les artères ne sont pas épargnées par cette ambiance créant souvent des embouteillages. Mais à certains endroits il y a un faire semblant de respecter le deuil. C’est le cas à Magnambougou dans un regroupement où tantôt on attendait le son de l’hymne national du Mali puis après une autre chanson de réjouissance populaire.
Bref on peut dire que le deuil national décrété n’a pas été suivi d’effet par les Bamakois
Ousmane Mahamane
Source: Mali Tribune