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Des soldats prennent le contrôle de la 2e ville de Côte d’Ivoire

BOUAKE, Côte d’Ivoire (Reuters) – Des militaires exigeant une hausse de leur solde et le paiement de primes ont pris vendredi le contrôle de la deuxième ville de Côte d’Ivoire, Bouaké, et la contestation s’est étendue à au moins deux autres villes, rapportent les autorités.

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Le président Alassane Ouattara a tenu une réunion de crise vendredi soir avec le ministre de la Défense et les responsables des forces armées.

“Dans la nuit de jeudi à vendredi, aux environs de 00h30, un groupe de militaires a fait irruption à l’état-major de la troisième région militaire (de Bouaké) en faisant usage d’armes à feu”, a dit le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale, il a appelé les soldats “à garder leur calme et à rentrer dans les casernes en vue de permettre la recherche de solutions durables”.

“Nous allons discuter avec nos hommes, recueillir leurs préoccupations et trouver des solutions à cette situation”, a-t-il ajouté à l’issue de la réunion d’urgence.

Il a estimé que la révolte était “compréhensible mais déplorable. Déplorable pour l’image de notre pays et pour le travail qui a été fait par le Président de la République depuis la sortie de crise”.

Les revendications de mutins portent notamment sur le paiement de primes et sur des augmentations de salaires.

Des coups de feu ont également été signalés dans le camp militaire de Daloa, au centre du commerce du cacao dans l’ouest du pays. Des habitants disent avoir vu des soldats dans les rues à bord de 4×4.

Et à Korhogo (nord), des coups de feu ont été entendus dans l’après-midi et selon des habitants des soldats ont appuyé les revendications de leurs collègues de Bouaké, où des renforts des forces armées ivoiriennes ont été dépêchés.

Cette crise survient moins de trois semaines après les élections législatives du 18 décembre, considérées comme un pas de plus franchi sur la voie d’une normalisation après la grave crise politique armée de 2002-2011.

ARMES DANS LES COMMISSARIATS

A Bouaké, des tirs nourris ont été entendus vers 02h00 du matin (02h00 GMT) avant de se calmer. Selon des habitants, des tirs sporadiques se sont poursuivis jusque tard dans la matinée.

D’après un officier joint par téléphone, des soldats démobilisés se sont emparés d’armes dans des commissariats de police avant de se déployer sur les différents accès menant à Bouaké et d’occuper les carrefours stratégiques de la ville.

En novembre dernier, les autorités ont fait fermer un hébergement militaire de Bouaké où vivaient encore quelque 200 anciens soldats récemment démobilisés

Un député de la circonscription de Bouaké, Bema Fofana, a démenti toutefois que le mouvement de protestation soit le fait de soldats démobilisés.

“Il s’agit d’environ 200 soldats”, a-t-il dit, assurant avoir parlé à certains d’entre eux. Ils réclament cinq millions de francs CFA de prime (7.600 euros) et une maison chacun.

INCIDENTS SIMILAIRES EN 2014

Bouaké, ville de 500.000 habitants située à 300 km environ au nord d’Abidjan, a été le siège de la rébellion nordiste déclenchée en 2002 contre l’ex-président Laurent Gbagbo jusqu’à l’investiture en 2011 d’Alassane Ouattara.

“La situation reste instable et grave à Bouaké”, a dit un officier du quartier-général des forces armées, à Abidjan. “Des civils et même des soldats en service actif ont commencé à se rallier à eux”.

Les habitants sont restés chez eux et les magasins n’ont pas ouvert vendredi. “La ville est déserte. Des hommes en cagoule patrouillent la ville à bord de motos ou dans des voitures”, a témoigné un enseignant vivant à Bouaké. “Ils n’attaquent pas les habitants, ils nous ont dit de rester chez nous.”

En novembre 2014, lors d’une vague de protestation partie aussi de Bouaké, plusieurs centaines de soldats avaient érigé des barricades dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire pour exiger le versement d’arriérés de soldes.

Le gouvernement avait accédé à leur demande et les soldats étaient rentrés dans leurs casernes.

(avec Joe Bavier à Abidjan, Henri-Pierre André et Gilles Trequesser pour le service français)

par Ange Aboa et Loucoumane Coulibaly

Source:Reuters

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