Jeudi – après que Condé a été hué par des centaines de femmes en colère lors d’une cérémonie marquant la Journée internationale des femmes – son bureau a annoncé qu’il y aurait un «remaniement ministériel majeur», avec des ministres installés «qui écoutent les gens». Il n’y a pas eu d’autres détails.
Des milliers de personnes ont manifesté lundi dans le centre de Conakry alors que dans plusieurs autres districts de la capitale guinéenne, des jeunes ont érigé des barrages routiers et mis le feu à des pneus, dans la dernière vague de troubles après des élections locales controversées.
La principale opposition du pays, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), avait appelé la ville à un “arrêt” dans une journée de protestation contre le président Alpha Condé. Des tensions ont également été entretenues par la grève d’un syndicat d’enseignants dissidents qui a frappé le secteur de l’éducation depuis le 12 février.
Dans la zone administrative et commerciale de Conakry à Kaloum, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées lundi pour réclamer la réouverture des écoles.
Plusieurs centaines de manifestants, pour la plupart des femmes et des jeunes, se sont également rassemblés devant le palais présidentiel, scandant des slogans anti-Condé et exigeant la fin de la grève de l’école, a constaté un journaliste de l’AFP.
“Comment pouvons-nous accepter le silence et le mépris du président lorsque nos enfants sont à la maison depuis un mois?”, A déclaré une mère à l’AFP.
Dans les districts de Boulbinet et de Sandervalia, de jeunes hommes brandissaient des bâtons, érigeaient des barricades et incendiaient des pneus, détournant la circulation
Les manifestations ont éclaté après les élections du 4 février, la première au niveau local depuis 2005. Selon les résultats officiels contestés par l’UFDG, le vote a été remporté par le parti de Condé, le Rassemblement pour le peuple guinéen. Environ 12 personnes sont mortes dans les troubles, dont certaines ont été abattues par la police.
Mercredi dernier, des milliers de femmes vêtues de blanc, la couleur locale du deuil, ont pris part à une marche de trois kilomètres pour protester contre la répression.
