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Déliquescence de l’état unitaire du Mali: De la faillite sous ATT à la disparition définitive sous IBK

De la déliquescence de l’État unitaire du Mali sous le Général Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré, nous sommes passés à sa faillite sous le Général Amadou Toumani Touré avant d’assister à sa disparition définitive au profit d’un État fédéral sous le président Ibrahim Boubacar Keïta. Analyse !

Après la chute du Général Moussa Traoré suite aux événements douloureux de mars 1991, ni Alpha Oumar Konaré ni Amadou Toumani Touré encore moins Ibrahim Boubacar Keïta, trois présidents «démocratiquement élus», n’a pu épargner au peuple malien, à travers son armée, l’humiliation infligée par un groupuscule d’individus armés. Rien d’étonnant que les trois présidents du « Mali démocratique » n’aient reçu à contenir les mouvements rebelles réclamant le statut d’autonomie ou celui de l’indépendance de l’Azawad. Ils n’ont fait que mettre à exécution les ordres donnés par les puissances d’argent qui ont des intérêts économiques et géostratégiques à préserver dans ces zones et qui sont déjà répertoriés dans le projet Ocrs depuis les années 57.

Incapable de combattre les indépendantistes touaregs, Alpha Oumar Konaré a choisi de négocier avec certains chefs de tribus en distribuant des billets de banque. Lesquels ont été investis dans des projets qui n’ont eu aucun impact réel sur les conditions de vie des populations qui résident dans les trois régions du Nord. À l’époque, Tiéblé Dramé, actuel chef de la diplomatie malienne, était le ministre des zones arides et semi-arides.

Quant au Général Amadou Toumani Touré, il a signé les accords d’Alger de 2006, tout en sachant que les précédents accords signés à Tamanrasset en janvier 1990 n’ont pas pu ramener la paix et la stabilité. Il a abandonné ainsi la zone désignée sous le vocable « Azawad » entre les mains des passeurs, des preneurs d’otages et des narcotrafiquants. Avons-nous oublié de sitôt l’affaire “Air cocaïne” ? Les retombées de tous ces business ont été utilisées pour financer certains hommes politiques locaux qui se battent aujourd’hui nuit et jour pour l’émiettement et l’affaissement de l’État central unitaire. Soumaïla Cissé n’avait-il pas retiré sa candidature pour soutenir celle d’Amadou Toumani Touré à la présidentielle de 2007 ?

La signature des accords d’Alger de 2015 est intervenue seulement deux ans après la prestation de serment du président Ibrahim Boubacar Keïta en septembre 2013. Depuis cette date, à Bamako et dans certaines grandes villes du Mali, on assiste à la prolifération des stations-services Total/Shell et des immeubles donnant l’illusion d’un Mali en paix et en plein essor économique. Pendant ce temps, au nord et au centre du pays, on enregistre tous les jours des morts et des blessés tant du côté des militaires que de celui des civils, parfois, dans une indifférence totale de la part de nos autorités politiques et administratives. Les mouvements armés de Kidal n’ont-ils pas contribué à la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta lors de la dernière présidentielle ?

Comme le dit la sagesse bamanan : « lorsque le mur se fendille, le margouillat s’incruste dedans ». Entre janvier et avril 2012, tout avait été mis en œuvre par certains décideurs politiques et diplomates français, sous l’égide de Sarkozy, pour faire apparaître le Mnla sous le label d’un véritable mouvement de libération. Qui ne se rappelle-t-il pas de la proclamation de l’indépendance de l’Azawad sur les plateaux de TF1, France 2, France 24,… ?

Une manifestation de soutien en faveur du Mnla n’avait-elle pas été autorisée devant l’Assemblée nationale française le 4 février 2012 ?

Interpellé par le sénateur français Didier Boulaud en février 2012, le ministre des Affaires étrangères de la France n’avait-il pas dévoilé les motivations profondes du gouvernement français en déclarant ceci: « le Mali a échoué face aux combattants du Mnla. La question de la révolution du peuple de l’Azawad mérite d’être traitée à fond pour une issue définitive ». Le Mali, d’un côté, le « peuple de l’Azawad » et sa « révolution » de l’autre.

Aucun Malien ne saurait s’y méprendre, la France et ses alliés sont dans la logique d’une partition de la République du Mali et ils n’ont d’autre objectif derrière la mise en application intégrale des accords de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger que de trouver les voies et moyens pour faire admettre cette partition devant le conseil de sécurité des Nations Unies.

À la lumière de ce qui vient d’être évoqué ci-dessus, on peut affirmer que les propos du Général Pinatel : «La situation ne se stabilisera que si Bamako consent à faire évoluer le statut de l’Azawad, car les Touaregs et les Peuls refuseront toujours de se soumettre aux noirs du Sud »  sont conformes à la vision du gouvernement d’Emmanuel Macron ainsi qu’à celle d’une bonne partie de la classe politique malienne. Ces propos n’ont qu’un seul but: diviser pour mieux régner. Sommes-nous encore unis dans ce pays ?

« Si ton ami ne te dis pas la vérité, paie ton ennemi au prix fort pour qu’il te la dise ». Nos décideurs politiques et militaires n’ont jamais eu le courage de dire certaines vérités aux citoyens lambda que nous sommes. C’est pour cela que la langue de certains décideurs français commencent à se délier. La nature n’a-t-elle pas horreur du vide ?

« Quand le vin est tiré, il faut le boire ». Les Maliens auront-ils le dernier mot face à l’argent des multinationales et aux armes des groupes terroristes qui sont déjà braquées sur nous ?

C’est cela la question.

Tientigui

 

Source:  Le Démocrate

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