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Défiance des groupes armes : De la rébellion au terrorisme

Longtemps considérée comme un groupement de rebelles avec des revendications politiques, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) vient de prouver le contraire en refusant de parapher l’accord de paix et de réconciliation au Mali.

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Composée essentiellement du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), du  Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (Hcua), de la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA) et du Mouvement arabe  de l’Azawad (MAA bis), la Coordination des mouvements de l’Azawad lève peu à peu l’équivoque sur sa vraie identité. Les modes opératoires de cette organisation armée laissaient croire qu’il n’y avait aucune différence entre elle et les groupes terroristes du Mujao et d’Aqmi. Il s’agit notamment des prises d’otages et des attentats à la voiture piégée et des décapitations.

A titre de rappel, le Mnla, membre influent de la CMA, et ses alliés ont, le 21 mai dernier, à Kidal, pris en otage les administrateurs de l’Etat avant d’exécuter 8 d’entre eux. Cela a précédé des enlèvements et exécutions sommaires, dont l’assassinat de 2 journalistes de radio France internationale, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Un évènement qui a été largement médiatisé. A travers ses modes opératoires propres aux terroristes, la presse et les observateurs avertis ont tiré la sonnette d’alarme. Ils ont affirmé qu’il est difficile de distinguer ces rebelles du Mali des terroristes internationaux. Malgré ces cris, la communauté internationale a continué de nier l’évidence.  C’est dans cette logique d’amitié forcée que les pourparlers d’Alger ont été ouverts en juillet 2014. Après huit longs mois de négociations intenses, la médiation internationale conduite par l’Algérie et coachée par la communauté internationale a, après des amendements proposés par les protagonistes, produit et soumis un document au paraphe des parties prenantes. Le document intitulé «accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger» a été paraphé par toutes les parties prenantes,  le 1er mars 2015, excepté la Coordination des mouvements de l’Azawad.

Le chef de file de la médiation, l’Algérie, censée avoir une influence sur cette coordination a été mise à contribution pour la faire revenir à la raison, mais sans succès. Le gouvernement malien a dépêché une mission en Mauritanie pour convaincre la CMA, la France aussi, accusée à tort ou à raison de soutenir la CMA à travers le Mnla, s’est investie, bref, toute la planète terre s’est mobilisée pour raisonner cette coordination. Nonobstant ces caresses dans le sens du poil, la coordination s’est montrée intraitable. Elle a, à travers ce refus de parapher l’accord, prouvé qu’elle avait un agenda autre que celui de la défense du peuple imaginairement appelé peuple de l’Azawad. Elle a aussi démontré qu’un terroriste ne signera jamais un accord de paix.

Ayant reconnu son erreur de qualifier les terroristes de rebelles, la communauté internationale, à travers la médiation, semble se décider. Elle a indiqué que  l’accord de paix sera signé le 15 mai prochain avec ou sans la CMA.

De sources diplomatiques, tout est clair maintenant, la CMA est en passe de virer dans le radicalisme, voire dans le terrorisme. Si elle ne veut pas être traitée comme terroriste, elle doit parapher incessamment ce document. A défaut, elle doit s’attendre à des châtiments réservés aux terroristes. En clair, après la signature de l’accord sans la coordination, elle sera combattue et boutée  hors des frontières du Mali.

Oumar KONATE  

source :  Le Prétoire

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