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Décret de nomination des autorités intérimaires-listes des combattants pour les patrouilles mixtes : La CPA, le MSA et la CMFPR2 dénoncent la duplicité du ministre et l’accuse de complicité avec le MNLA et le HCUA

Le vendredi 14 octobre 2016, juste avant de prendre son vol pour Lomé, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé un Conseil des ministres extraordinaire. Lequel conseil a adopté un projet de décret devenu aujourd’hui polémique. Il s’agit du projet de décret soumis par le ministre de l’administration territoriale et de la réforme de l’Etat et qui est relatif à la nomination des membres de l’Autorité intérimaire des régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal, ainsi que du Collège transitoire des régions de Taoudénit et de Ménaka.

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Ce décret est aujourd’hui vigoureusement dénoncé par une frange importante de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). Le lendemain de l’adoption du texte, trois mouvements membres de la Cma ont animé une conférence de presse dont les principaux intervenants sont : Mohamed Ousmane (CPA), Younoussa Touré (CMFPR2), Albachar Ahmadou (MSA). Les trois mouvements rejettent en bloc le décret qui, précisent-ils, vient en contradiction à ce qui a été convenu entre les acteurs. Selon les intervenants, ce décret n’a aucune justification dans la mesure où les différentes parties étaient sur le point de se rencontrer, dans seulement trois jours (le 17 octobre) pour accorder les violons sur la question des Autorités intérimaires, le processus du DDR et la finalisation des listes des combattants devant prendre part aux patrouilles mixtes. Au moment où les trois mouvements préparent cette réunion de haut niveau, le ministre de l’Administration territoriale et de la réforme de l’Etat décide de contourner ce qui a été prévue en procédant par la voie d’un décret qui risque de faire voler en éclat le calme précaire obtenue ’après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation. Sans avoir été préalablement consultés, les trois mouvements sont informés de ce qu’une liste de 200 combattants devant participer aux patrouilles mixtes, au niveau de Gao, a été dressée. Conséquence ? Les trois mouvements (la Cpa la Cmfpr2, le Msa) promettent l’échec des patrouilles mixtes, tant cette liste n’a pas été retirée et remplacée par une nouvelle élaborée sur la base d’un consensus entre tous les mouvements. «Ces listes (non consensuelles) sont le fait de la frange Kidaloise de la Cma laquelle ne regroupe que deux mouvements, à savoir le MNLA et le HCUA», a déclaré Mohamed Ousmane.

Pour les différents intervenants, cette attitude du ministre Mohamed Ag Erlaf cache une volonté délibérée de vouloir tout imposer aux autres mouvements, à partir de Kidal.«Personne ne nous mettra sous une tutelle et dans un agenda que nous ne maîtrisons pas» ; a martelé Mohamed Ag Ousmane. Qui dénonce une tentative du MNLA et du HCUA de s’imposer sur les autres membres de la Coordination. «Derrière ce décret se cachent le MNLA et le HCUA qui cherchent à remettre l‘accord en cause. Parce qu’en réalité, ils n’ont jamais renoncé à leur projet d’un Etat Arabo-Touareg au nord du Mali», a enfoncé Younoussa Touré, de la Cmfpr2. «Que ce soit par un décret ou pas, nous, nous rejetons cette façon de faire ; cette mascarade n’est qu’une énième façon de mentir aux Maliens», a ajouté Albachar Ahmadou. Qui a réitéré la volonté des trois mouvements à se battre pour le respect de l’inclusivité du processus. Pour le secrétaire général de la CPA, il s’agit fondamentalement d’un problème interne à la CMA. «Les 200 éléments qui ont été désignés pour Gao sont proches de nous, ils ne viendront pas ; il n’y en aura pas pour Tombouctou. Ces autorités intérimaires ne vont pas nous gérer ; on fera tout pour qu’on ne nous embarque pas dans un processus dangereux», a ajouté le responsable de la Coalition du Peuple de l’Azawad.

Dans ledit décret il est indiqué que «les membres des autorités intérimaires et des collèges transitoires sont désignés de façon consensuelle par le Gouvernement, la Plateforme et la Coordination parmi les agents des services déconcentrés de l’Etat, les membres de la Société civile et les conseillers sortants…».

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