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De la Crise scolaire au chaos social : Regards croisés sur l’application immédiate de l’article 39

Le gouvernement ne dispose pas des moyens financiers pour rendre effectif l’article 39 de la Synergie des syndicats des enseignants des collectivités territoriales. Encore que son application inciterait les syndicats d’autres secteurs, ayant le même point de revendication, à exiger du gouvernement l’examen immédiat de leur cas. Aussi propose—il aux grévistes de se référer au schéma accepté par l’UNTM.

 

Sur le plateau de son émission ‘’An Kan Ben’’, traduction : ‘’Entendons-nous’’ de la Radio Kledu, diffusée le samedi 15 février 2020, Kassim Traoré avait réuni les représentants des trois départements ministériels concernés par la crise scolaire : le Directeur des Ressources Humaines (DRH) du secteur de l’Education Nationale, Mamadou Konta, le Chef de cabinet du ministère Délégué chargé du Budget, Sékou Traoré et le Conseiller technique du ministre du Dialogue social et de la Fonction publique, Mamadou Konaté.

Les intervenants ont édifié sur les efforts de l’Etat pour résoudre la crise scolaire, non sans insister sur les difficultés liées à l’application de l’article 39 dans le contexte actuel. Selon la disposition au cœur de la controverse «toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement fondamental, secondaire, de l’éducation préscolaire et spéciale».

Nonobstant le contexte de guerre, les enseignants grévistes exigent du gouvernement les 20% de la nouvelle grille allouée aux fonctionnaires relevant du statut général, signé entre le gouvernement, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil National du patronat du Mali (CNPM). Cela, malgré la guerre qui sévit dans notre pays.

Le gouvernement propose aux grévistes de se référer à l’application accordée à l’UNTM par rapport à l’article 39

Selon le Conseiller technique, Mamadou Konaté, le gouvernement n’a jamais fermé la porte aux négociations. Depuis 2019, une commission a été mise en place pour négocier avec la Synergie des enseignants pour satisfaire les doléances dans la mesure du possible. De ce fait, la partie gouvernementale a plusieurs propositions prenant en compte la crise sécuritaire et surtout le déficit financier. «Le 29 novembre 2019 a eu lieu la première rencontre de la commission, mais les syndicats des enseignants avaient déposé un préavis de grève. Il y a des pourparlers », a rappelé M. Konaté avant d’ajouter que : « nous avons fait quatre propositions : la première était d’amener la grille à 1100 en janvier 2021, la 2ème proposition est 1200 à partir de janvier 2021, la 3ème proposition est 1100 au 1er janvier 2021 et 1200 et la 4ème proposition, 1100 au 1er janvier et 1200 au 1er janvier 2021 ».

Mamadou Konaté a insisté sur le fait que le gouvernement reconnaît l’article 39, sauf que les moyens lui manquent pour son application immédiate. C’est pourquoi, il a demandé de l’appliquer comme pour l’UNTM, à partir de 2020. Cependant, aux dires de Konaté, les grévistes exigent la satisfaction immédiate et surtout la prise en compte des arriérés. Or, «S’il faut accorder l’application immédiate de l’article 39 aux grévistes, les autres syndicats pourraient revenir à la charge. Alors que le Mali est en guerre, il n’y a pas d’argent dans les caisses de l’Etat. D’autres syndicats ont compris cela et ont accepté de surseoir à leur préavis de grève…Sinon, c’est le même cas avec l’article 66 au niveau de l’enseignement supérieur ».

Le représentant du ministère du Dialogue Social espère sur la bonne compréhension des grévistes afin de résoudre cette crise scolaire.

Le recrutement de 15.000 volontaires est différent de la radiation des 50.000 enseignants.

Selon le Directeur des ressources humaines du Secteur de l’Education, Mamadou Konta, depuis 2000, le Mali avait une planification, un programme national de développement dans le secteur de l’éducation qui prévoyait le recrutement d’un grand nombre d’enseignants. « Le gouvernement s’est basé sur cette planification pour recruter des volontaires afin de réduire les conséquences des grèves en cours. L’idée du gouvernement n’est nullement de recruter 15.000 volontaires pour remplacer les 50.000, encore moins de les radier… ». Le DRH du secteur de l’éducation a été, on ne peut plus clair, tout en souhaitant à tous les partenaires sociaux de s’impliquer pour sauver l’année scolaire.

Selon le Chef de cabinet du ministre délégué chargé du Budget, Sékou Traoré, il n’est pas possible à l’état actuel, de satisfaire l’application immédiate de l’article 39. «C’est quelque chose que l’Etat ne peut pas supporter. Pour lui, il vaut mieux payer les salaires à temps, que de proposer de grosses sommes que l’Etat ne peut pas assurer. Le gouvernement a souligné qu’il fallait se référer à l’application accordée à l’UNTM pour l’article 39, chose dont les enseignants n’ont pas voulu. Le gouvernement a fait un effort en ramenant l’application à deux ans au lieu de 3 ans. Cette application immédiate coûtera à l’Etat 58 milliards 826 189 FCFA. Or, le pays est en guerre et les caisses sont vides. C’est pourquoi, nous demandons la clémence des grévistes, nous ne leur disons pas que ce n’est pas légitime, mais nous leur demandons un effort.  Le gouvernement s’exécutera conformément à ses propositions».

Le ministre du Budget a souligné que son travail sera concentré sur la rationalisation des dépenses. De ce fait, le train de vie de l’Etat a été considérablement réduit du point de vue des carburants, du matériel roulant, des déplacements des membres du gouvernement.

Drissa Togola

Source: Le Challenger

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