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Darsalam : le maçon paye 25. 500FCFA de frais d’ordonnance à la gendarmerie après avoir frappé et blessé son épouse, accusée du vol de 10.000FCFA

Lundi, Namakan Keita, maçon domicilié à Darsalam en Commune III du district de Bamako reçoit à son domicile, une convocation de la main d’un gendarme, l’invitant à se présenter toute affaire cessante, à la Brigade de recherche du camp 1. Dans le bureau de l’enquêteur, il y trouve son épouse, en abandon du domicile conjugal depuis quatre jours pour sévices et injures graves. Au cours des auditions, Namakan avoue qu’il avait accusé et frappé son épouse pour le vol de 10.000FCFA, un billet qu’il a retrouvé plus tard par terre dans sa chambre. Le gendarme lui tend une ordonnance de 25 500FCFA, représentant les frais occasionnés par sa violence dont Madame exige le remboursement pour réintégrer le foyer.

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Namakan, âgé environ de 40 ans, est maçon de métier. Comme beaucoup d’ouvriers, ses affaires sont au point mort. Alors qu’il était longtemps resté à ne rien faire, il a eu en début d’année, un chantier qui n’a duré que dix jours. Le peu d’argent qu’il a gagné, Namakan l’avait gardé dans un agenda qu’il rangea dans la poche avant d’une de ses chemises. Il le gérait avec parcimonie.

Kounta Koïta, son épouse, une enseignante de profession avait pris ses distances car, à chaque fois que ses affaires ne marchent pas, son mari la transforme en exutoire, même si cette précaution ne suffit pas toujours pour la mettre à l’abri de représailles. Ce vendredi, Namakan avait un rendez-vous important en ville. Il se leva tôt et enfila la chemise qui contient l’agenda coffre fort. Dans sa précipitation, il fait tomber par terre à son insu, l’unique somme d’argent qu’il possédait encore, à savoir 10.000FCFA.

En cours de route, il tomba en panne d’essence au niveau du Badialan et trimballa sa moto jusqu’ à une station de vente d’essence et commanda pour 1000FCFA sans s’assurer qu’il a l’argent sur lui. Une fois servi, il voulut payer, ce qui dura une éternité, toute chose qui a mis les autres clients pressés en colère.

Namakan, sur les nerfs, se met de côté, fouilla et refouilla partout, les poches avant et arrière de sa chemise, de son pantalon, il  n y a pas un kopeck or, l’essence est servie. Le pompiste ne fait pas de la charité. Il paye ou il laisse la moto en gage. Namakan est pressé d’aller à un rendez-vous d’emploi. Que faire ? Il piqua une colère noire et  accusa sans preuve, son épouse avec qui il partage la chambre, d’avoir subtilisé son argent.

Entre temps, un sergent chef de police en service au commissariat du 2e arrondissement, le fils  d’un de ses clients de passage lui vint au secours en payant les 1000FCFA. De retour dans l’après-midi en famille, très remonté, Namakan porta absent Madame, encore en classe.

Au retour de celle-ci en début de soirée, il ferme à clé sa chambre et bastonne copieusement la pauvre, accusée d’avoir volé les 10.000FCFA. Kounta Koïta passe la nuit en mauvais état. Et quand elle a quitté le foyer le lendemain, elle a regagné la famille paternelle. Namakan est resté seul chez lui. Le lundi, il est obligé de mettre lui-même de l’ordre et de balayer sa chambre.

Ce faisant, il découvre entre les meubles, ses 10.000FCFA. Il ne peut s’empêcher de crier de joie. C’est pendant qu’il savourait cette joie assis sur son lit, qu’un visiteur frappe à la porte. Il sort et se retrouve nez à nez avec un gendarme de la Brigade de recherche du camp I qui lui tend une convocation. Namakan ne sait  pas qui lui en veut à ce point.

Mais une fois dans le bureau de l’enquêteur, il comprit la raison dès qu’il a vu son épouse assise. Il écouta religieusement ce qu’on lui reproche et se confondit en excuses quand le gendarme eut fini de parler. Namakan reconnait son tort car, il a retrouvé les 10.000FCFA dont il accusa Madame du vol.

Ses excuses ont laissé de marbre Kounta Koïta, très remontée à son tour. Pour enfoncer le clou, l’enquêteur tira de son dossier, une fiche qu’il lui remit. C’est une ordonnance de 25 500FCFA lui explique t il, « le coût de la violence que vous avez infligée à votre femme. Elle veut être remboursée ».

Namakan  s’est engagé à rembourser jusqu’ au dernier centime et promit de ne plus jamais lever sa main sur sa femme. Mais cette dernière a une autre condition à poser pour réintégrer son foyer. Elle exige que son mari se présente dans sa famille à elle pour présenter ses excuses à ses parents, condition aussitôt acceptée par Namakan. Sur ce, le gendarme avec le consentement de la plaignante a clos le débat.

 

Dénis T Théra

Source: Autre presse

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