La Ministre Racky Talla annonce une chose et son contraire. Tandis que son collègue de l’Education Nationale, Professeur Abinou Témé, s’embourbe et cède à la précipitation et à l’intimidation. Et le Ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, excelle dans l’amateurisme. Donc, finalement, l’on ne sait plus à quel saint se vouer.
Lors des dernières négociations qui ont duré près de neuf Heures d’horloge (de 10 heures à 19 H), la Ministre Racky Talla est allée à la rescousse de son collègue de l’Education Nationale, Abinou Témé. Ainsi, elle (la Ministre Racky Talla) a fait savoir à la commission de conciliation que, pour un départ, tous les points qui autour desquels il y a eu déjà eu un accord seront appliqués. Même en cas de non conciliation dans le procès verbal. Cependant, vu le fait que le fossé s’approfondissait de plus en plus entre les protagonistes et un sentiment de crispation gagne les esprits lors des débats, les syndicalistes ont décidé de maintenir son mot d’ordre de grève. Alors, de côté, Mme Racky Talla, quelques instants après, se rétracte en disant que si la grève est observée les points d’accord pour lesquels elle s’est engagée d’appliquer ne le seront plus. À la télévision nationale, du mardi soir, elle est passée à côté de la plaque. Le cumul des journées de grève fait 21 jours. C’est-à-dire, du 19 au 21 décembre 2018 (3 jours) ; du 21 au 25 janvier 2019 (5 jours) ; du 13 au 15 février 2019 (3 jours) ; du 18 au 22 février 2019 (5 jours) et du 25 février au 1er mars 2019 (5 jours). Ce qui fera 21 au lieu de 31 jours de grève. Préavis déposé : du 11 au 15 mars 2019 (5 jours), du 18 au 22 mars 2019 (5 jours) et du 1er au 5 avril 2019 (5 jours).
Cependant, du côté du Département de l’Education Nationale, il y a eu des instructions données aux différents Centres d’Animation Pédagogique (CAP) d’évaluer les taux de progression des programmes au titre de l’année scolaire 2018-2019. Certainement, c’est pour voir dans quelle mesure peut-on sauver l’année scolaire face au spectre de l’année blanche.
Auparavant le Ministre de l’Education, Pr Abinou Témé, dans une lettre circulaire adressée aux Directeurs d’Académie d’Enseignement, du 15 février 2019, a ordonné de faire appliquer, dans toute sa rigueur, la loi n°87/AN-RM du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève. Notamment en ce qui concerne les retentions sur salaires (Art17). Les mouvements de grève concernés sont ceux : des journées du mercredi 18 au vendredi 21 décembre 2018 ; des journées du lundi 21 au vendredi 25 janvier 2019 ; des journées du mercredi 13 au vendredi 15 février 2019 ; des journées du lundi 18 au vendredi 22 février 2019 et des journées du lundi 25 au vendredi 1er mars 2019.
Après cette lettre du Ministre de l’Education, le Ministre de l’Économie et des Finances a, à son tour, ordonné, le week-end dernier, de procéder à la retenue sur les salaires du mois de février. Chose normale. Mais depuis qu’il a été annoncé cette mesure de rétention de salaires pour mois de février, les enseignants se demandent sur quelle base. Puisqu’ils n’ont observé que dix jours de grève durant ce mois de février. A savoir du 13 au 15 février 2019 (soit 3 jours) ; du 18 au 22 février 2019 (5 jours) et du 25 février au 1er Mars 2019 (5 jours).
Donc, cette décision pourrait être ressentie sur les salaires du mois de mars ; car, pour le mois de février, les états de paiement étaient déjà finalisés. A Kayes, les enseignants étaient en sit-in, hier, devant le Trésor public. Ils protestaient contre la retenue sur leurs salaires qui n’est pas mentionnée sur les bulletins. Et ils scandaient : «Oui aux retenues, mais non au vol ».
A Sikasso aussi, les femmes ont pris d’assaut l’Hôtel de ville en lançant des slogans fermes : «Nos enfants doivent étudier». Ce, tout en exigeant le retour de leurs enfants à l’école.
Mahamadou YATTARA
LE COMBAT