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Crise malienne – le statu quo !

Bamako et la médiation contre une modification de l’Accord d’Alger

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La détermination des membres de la CMA, notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), à obtenir un statut particulier de l’Azawad, met en effet les autres parties impliquées dans le dialogue inclusif inter-malien dans une position inconfortable

Trois semaines se sont écoulées depuis la signature par les autorités de Bamako, à Alger, de l’«Accord de paix et de réconciliation au Mali». Le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de parapher ledit accord, après «consultations» de leurs partisans du Nord-Mali, a ouvert la voie à un dangereux blocage du processus de paix, qui risque d’entrainer le Mali dans une nouvelle guerre entre les mouvements radicaux de l’Azawad et les autorités de Bamako.

Alors que la presse malienne continue d’alimenter la rumeur et de s’attaquer frontalement à la médiation internationale, ainsi qu’à la CMA, le gouvernement du président malien Ibrahim Boubacar Keïta a affirmé qu’aucune virgule ne sera ajoutée à l’Accord d’Alger qui, d’un point de vue juridique, ne pourra en aucun cas être modifié. La détermination des membres de la CMA, notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), à obtenir un statut particulier de l’Azawad, met en effet les autres parties impliquées dans le dialogue inclusif inter-malien dans une position inconfortable. Privilégiant la voie diplomatique, la médiation internationale tente vainement de convaincre la CMA de faire marche arrière sur cette revendication, considérée par une partie des Maliens comme un danger pour l’unité territoriale du Mali.

Face au blocage induit par le rejet du document d’Alger, du 1er mars 2015, l’ONU a menacé la CMA de sanctions. Mais la CMA, qui qualifie ces menaces de tentatives d’intimidation, a affirmé qu’elle ne reviendra pas sur sa décision. Car il s’agit de la volonté populaire d’une partie de la population malienne qui exige de Bamako une meilleure prise en charge de ses revendications politiques et socioéconomiques, a réitéré la CMA dans son communiqué qui a sanctionné trois jours de discussions avec la population à Kidal, à Tombouctou et à Gao la semaine dernière.

Glissements dangereux

Officiellement, la CMA et la médiation internationale cherchent à trouver un terrain d’entente pour parapher définitivement l’Accord d’Alger. De l’autre côté, le gouvernement de Bamako «rappelle de manière solennelle que le paraphe du document, en attendant sa signature, exclut toute idée d’ouverture de nouvelles négociations sur son contenu et appelle la médiation à ses responsabilités en tant que garant du processus de paix», lit-on dans le communiqué lu par le porte-parole du Premier ministre malien, à l’issue d’un Conseil des ministres tenu mercredi dernier. La CMA avait remis la veille un document à la médiation internationale dans lequel elle a clairement exigé l’introduction de nombreux articles dans l’Accord d’Alger, comme condition préalable à la conclusion d’une paix durable au Mali. Outre la «reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique», la CMA a exigé la «création d’une assemblée interrégionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni, dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques à l’Azawad». le caractère autonomiste des revendications de la CMA fait dire à certains politiques maliens que la solution politique ne serait peut-être plus la bonne réponse à cette crise politique dans le Nord-Mali.

Ce pourquoi, comme le signale la presse malienne, l’armée malienne et l’aile militaire de la CMA seraient en train de renforcer leur position, pour parer à toute reprise des hostilités. Les déclarations des leaders du Mnla, de la CPA, du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad et du Mouvement arabe de l’Azawad, dans les réseaux sociaux, présagent d’un échec du processus d’Alger, dans lequel se sont pleinement investis l’Algérie et ses partenaires internationaux, afin de ramener la paix dans ce pays voisin et lutter efficacement contre la menace terroriste islamiste qui gangrène toute la région sahélo-saharienne. Tel que formulé, l’Accord d’Alger, fort d’une trentaine de pages, est rejeté aussi bien par la CMA que par une partie de l’opposition et de la société civile à Bamako.

La médiation internationale va-t-elle donc mettre à exécution ses menaces de sanction contre les leaders du Mnla, ou va-t-elle procéder, d’un commun accord avec Bamako, à l’ajout en annexes des revendications du Mnla et de ses alliés pour débloquer la situation ?

Lat

Source: Latribune-online

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