L’Italie a enregistré plus de 73.000 demandes d’asile depuis le début de l’année, en hausse de 46% par rapport aux six premiers mois de l’année 2016, déjà marquée par une forte hausse, selon des statistiques publiées jeudi par le ministère de l’Intérieur.

Alors que les plus hauts pics de ces 25 années n’avaient jamais atteint les 40.000 demandes, elles ont été de 63.500 en 2014, 84.000 en 2015 et 123.000 en 2016, dont 50.000 entre janvier et juin.

Cette hausse est liée à celle des arrivées de migrants sur les côtes italiennes — 170.000 en 2014, 153.000 en 2015, 181.000 en 2016 et 85.000 depuis le début de l’année — mais pas de manière automatique.

Destination le nord de l’Europe

Certains des demandeurs d’asile comme les Pakistanais ou les Russes ne sont en effet pas arrivés par la mer et une grande partie de ceux arrivés en bateau cherchent à poursuivre leur route vers le nord de l’Europe.

Mais la fermeture des frontières française, suisse et autrichienne depuis fin 2015 bloque dans la péninsule un nombre croissant de migrants qui se résolvent à y déposer leur demande.

Ainsi, le nombre de demandes déposées en 2016 par des ressortissants des quatre pays d’Afrique francophone les plus fréquents — Guinée, Côte d’Ivoire, Mali et Sénégal — a représenté 57% des 48.000 migrants de ces pays arrivés en 2016 et 76% des 25.000 arrivés au premier semestre 2017.

Mais tous ne renoncent pas à tenter de rejoindre l’Angleterre ou des proches dans un autre pays: alors que 4.000 Soudanais sont arrivés cette année, ils n’ont été que quelques dizaines à déposer une demande d’asile.

Même s’il reste encore des dizaines de milliers de dossiers en attente, la tendance au sein des commissions d’asile italiennes est relativement stable depuis 2015: en moyenne, 60% des demandes sont rejetées, tandis que 5 à 8% obtiennent le statut de réfugié, 12 à 15% la protection subsidiaire et 20% un permis de séjour humanitaire.