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Crise dans le nord du Mali : La CMA aux abois, les USA au créneau, la France en omerta

Dans le nord du Mali, après le passage d’une tempête de sable, le paysage est remodelé. Il en va de même pour les rapports de forces politico-militaires et diplomatiques. Attaquée par les combattants du GATIA, la milice favorable au pouvoir central de Bamako, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’est repliée dans son fief de Kidal, ne sachant plus à quel saint se vouer. Se voilant la face sous le point mort du processus de paix, l’Ambassadeur des Etats-Unis est monté au créneau pour un indirect ‘’SOS’’ de la CMA à un moment où la France fait profil bas de par les réserves que l’on observe ces derniers temps auprès de sa force Barkhane opérant dans la Région.

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Il y a une douzaine de jours, des affrontements entre les hommes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, l’ex-rébellion touareg sécessionniste) et les combattants du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA, nationaliste) ont fait au moins dix morts. Une fois la poussière retombée, le bilan, comme à chaque fois, dans ces genres de batailles invisibles du Sahara, est incertain. Les deux camps refusent de communiquer leurs pertes ; l’Etat malien a déserté la Région ; les casques bleus sortent peu de leurs bases onusiennes et les soldats français de l’opération Barkhane ne commentent pas les combats intra-touaregs.

Il y a pourtant un vainqueur ; en tout cas sur le plan militaire. Le GATIA a attaqué et pris plusieurs villages et hameaux défendus jusque-là par la CMA. Les affrontements entre ces deux groupes armés, tous signataires de l’accord de paix d’Alger (en 2015), ont débuté le 16 septembre et ont duré plusieurs jours. Rompant avec les équilibres armés qui prévalaient depuis cette signature, le GATIA a chassé la CMA de l’axe qui mène de Kidal jusqu’à la frontière algérienne (soit plus de 500 kilomètres de piste). A Kidal même, où les deux camps s’étaient déjà affrontés en juillet, la CMA est maintenant quasiment en état de siège. Mais les forces internationales qui y sont positionnées (MINUSMA et soldats français) interdisent au GATIA de pénétrer dans la ville, redoutant un carnage.

C’est donc au beau milieu de cet imbroglio caractérisé par la méfiance entre les deux camps, qui rend impensable la création de patrouilles mixtes prévue par l’accord, que le message de l’Ambassadeur américain, Paul Folmsbee, a le mérite de la clarté. En dénonçant la collusion entre les autorités de Bamako et la milice touarègue du GATIA qui combat les mouvements rebelles de la CMA dans le nord du pays, le Diplomate américain au Mali dira : «Le gouvernement malien doit mettre fin à tous liens à la fois publics et privés avec le GATIA (…) qui ne contribuent pas à ramener la paix dans le nord du Mali». On s’est donc attendu à une riposte de la part du gouvernement malien, mais c’est peine perdue jusqu’ici.

Du côté des autorités françaises, on fait profil bas. Et pour cause. Autrefois accusée par Bamako de prendre fait et cause pour les ex-rebelles, l’armée française a récemment durci le ton vis-à-vis des groupes armés du nord et renforcé la collaboration avec l’armée malienne. Selon une source sécuritaire, les militaires français se méfient de plus en plus de certains membres du HCUA, le mouvement composé d’anciens cadres du groupe terroriste Ançar Eddine dirigé par Iyad Ag Ghali.  Barkhane accuse le HCUA de complicités avec les terroristes. Résultat, depuis début septembre, les démonstrations d’hostilités envers les soldats de Barkhane se multiplient dans les localités du nord. Triste réalité dans le septentrion de notre pays.

Katito WADADA : LE COMBAT

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