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Crise au sein du RPM : le Rassemblement se disloque

Avant-hier, en fin d’après midi, l’on apprenait la démission de quatre (4) Députés qui ont claqué la porte du parti présidentiel. Fait rarissime dans un pays où les politiciens cherchent pour la plus part à être dans les grâces du prince du jour pour profiter des avantages. Cette démission survient après celle du parti ADP-Maliba. A moins de deux mois des élections communales, ce n’est pas la sérénité au sein du RPM.

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C’est par un communiqué laconique signé du Secrétaire Général du parti présidentiel, Dr Bocary Tréta, que l’on a appris le mercredi, dans l’après midi, que quatre Députés de l’Assemblée nationale ont démissionné du Rassemblement Pour le Mali (RPM). Il s’agit de : L’Honorable Kalilou Ouattara, élu en Commune III du District de Bamako ; l’Honorable Sota Coulibaly, élu à Kati ; l’Honorable Mamadou Doumbia, élu en Commune II du District de Bamako et l’Honorable Bakary Diarra, élu à Sikasso. Une démission qui intervient à la suite de celle faite par le parti ADP-Maliba qui a claqué il y a peu les portes du regroupement de la majorité présidentielle. Donc, à moins deux mois des élections communales prévues le 20 novembre prochain. Plus inquiétant aussi c’est le motif de départ avancé par ces derniers. Ils estiment que leur décision de quitter le navire du parti au pouvoir est due aux «errements » du RPM originel. Face à l’incapacité du parti de proposer aux Maliens un «projet clair et cohérent » en vue d’améliorer leur quotidien, ils ont décidé de quitter le parti d’IBK.

Aujourd’hui, disent les démissionnaires, IBK peine à justifier les 77% de capital confiance placé en lui par les Maliens. Surtout pour ce qui concerne le rétablissement de la paix, la réconciliation des Maliens, la lutte contre la corruption, la restauration de l’autorité de l’Etat, la reconstruction de l’économie nationale, etc. En clair, ces Députés démissionnaires embouchent la même trompette que l’opposition et estiment qu’IBK, après trois ans au pouvoir, n’a enregistré aucun résultat significatif.

Dictature à l’interne

Le grief des démissionnaires fait froid dans le dos. Car, ils font état d’un climat de dictature d’un autre âge qui règne au sein du parti. Ce, en ce sens que tout débat y est interdit. « La crise au Nord du Mali est enlisée, sans espoir de résolution par les gouvernements successifs. Les Maliens s’entredéchirent en recourant aux armes et à la violence pour régler leurs différends intercommunautaires et pour exprimer leur ressentiment face à l’impuissance de l’Etat à rétablir son autorité. Les scandales de mauvaise gestion restés sans suite ont fini de faire désespérer les Maliens quant à la possibilité de voir un jour la Justice rétablir le Droit. Vous conviendrez dans ces circonstances que l’autorité de l’Etat soit totalement sapée et que les Maliens, silencieux pour le moment, soient animés d’un sentiment sans pareil de défiance à l’égard de l’autorité.

Ils nous le disent constamment. Ils ne sentent pas l’effet attendu par les nombreuses annonces de milliards faites par l’Exécutif. Nous avons un temps tenté d’alerter nos camarades. Nous avons manifesté notre solidarité franche à l’endroit de la Majorité présidentielle mais nous avons constaté que, contrairement aux idéaux fondateurs du RPM, le débat était devenu interdit dans nos rangs. Il fallait aveuglément soutenir sans jamais oser proposer une autre manière de faire », précisent les démissionnaires. À leur en croire, c’est le comble du suivisme. Voilà ce à quoi semble être réduit les membres du parti des tisserands et de la majorité présidentielle. Des révélations qui ne doivent surprendre personne. Puisque c’est combien de fois que des partis membres de la majorité ont dénoncé le manque de cadre de concertation régulier au sein de leur mouvement ?

Si tant est que cette volonté de contraindre les uns et autres au suivisme beat, il faut s’attendre à voir le sens de la dignité et de l’honneur prendre le dessus sur les envies de postes juteux et de prébendes dans les jours à venir. Toute chose qui va se traduire par des démissions en cascade. Un RPM affaibli à quelques encablures de la Présidentielle de 2018 n’est pas à écarter.

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT

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