Le football malien est en proie à une crise profonde depuis l’assemblée ordinaire du 10 janvier 2015. Depuis cette date, le monde du ballon rond est divisé en deux camps. Pour départager les deux parties, celle qui est opposée au bureau fédéral en place a décidé de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute instance juridictionnelle du sport aux fins de l’annulation de l’assemblée générale ordinaire du 10 janvier 2015 ainsi que toutes les décisions prises à cette assemblée.

Par acte daté du 20 mai 2015, reçu au greffe du TAS le même jour, une déclaration d’appel a été déposée par monsieur Yeli Sissoko, la ligue régionale de Bamako, le Club olympique de Bamako (COB) et le Djoliba AC. Par la lettre en date du 26 mai 2015, le TAS a en informé la FEMAFOOT. La décision du TAS est tombée lundi 16 novembre dernier.
Le bureau fédéral a organisé une conférence de presse hier au siège de la FEMAFOOT sur ce verdict du TAS. La conférence était co-aminée par le président de la commission centrale de recours de la fédération, Makan Moussa Sissoko et le secrétaire général, Yacouba Sidiki Traoré. «La Fédération malienne de football a tenu à organiser ce point de presse afin de vous donner des informations sur la tentative vaine de falsification en cours », dira d’entrée de jeu Makan Moussa Sissoko.
«C’est faire injure à l’intelligence humaine de penser que cette autorité puisse rendre une décision incomplète, pour utiliser une image sportive, tirer à côté. Le TAS est la plus haute instance juridictionnelle du sport mondial », a ajouté Makan Moussa Sissoko pour qui «les faits sont têtus ». Il a estimé que « c’est faire preuve d’une malhonnêteté intellectuelle ou d’une ignorance absolue pour penser que des juges d’une telle autorité morale puissent rédiger un jugement de 27 pages sans vider le contentieux dont ils sont saisis ». Après avoir fait un rappel des faits, le conférencier a précisé que les appelants ont persévéré dans la procédure en connaissance parfaite de cause car le TAS a prévenu que la procédure ne sera pas gratuite. «C’est alors que la FEMAFOOT s’est engagée dans la procédure en assurant sa défense », a-t-il indiqué. «En effet, le TAS a bien reçu l’appel et a examiné tous les points de droit invoqués par les appelants comme l’attestant les 27 pages du jugement. La requête a été reçue, examinée et rejetée par le TAS en termes précis : Dit que l’appel déposé est irrecevable », a renchéri Makan Moussa Sissoko qui s’est ensuite longuement étendu sur la définition du mot irrecevable.
«Le Tribunal arbitral du sport est au dessus de toutes les fédérations même de la FIFA. La FEMAFOOT n’a jamais dit que le TAS n’est pas compétent. On a dit que c’est un litige qui ne relève pas de sa juridiction, a précisé Makan Moussa Sissoko. Le TAS dit qu’il est compétent et qu’il va trancher. De toutes les façons, il n’y a pas de problème. On savait que cette requête n’a pas une chance de prospérer parce que c’est une décision d’une assemblée générale qui est souveraine. »
Makan Moussa Sissoko a également soutenu que « le TAS a dit que leurs arguments ne sont pas recevables, ne sont pas fondés. On est quitte ». Il a révélé ensuite que la FEMAFOOT a dépensé pour le moment environ 70 millions de Fcfa. Le verdict du TAS n’étant pas favorable à l’appelant, celui-ci doit supporter les frais de la procédure arbitrale, estimera-t-il. Le montant sera communiqué par décision séparée à hauteur de 20% par la FEMAFOOT et 80% pour l’appelant qui doit également verser solidairement à l’intimée un montant de 3000 francs suisse soit 2.139.130 Fcfa valant participation à ses frais d’avocat.
L. M. DIABY