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Création du Mouvement IR GANDA: les raisons historiques et socioloqgiques

Le mouvement Communautés de culture Songhoi, IR GANDA, qui signifie «notre terroir en sonrhaï » est mis sur les fonts baptismaux à l’issue des assises, tenues les 19, 20 et 21 mai dernier. Ces responsables, sous l’égide de l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi MAÏGA, ont animé, le samedi dernier, à la Maison de la presse, une conférence de presse.

ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maiga

Cette conférence de presse était animée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi MAÏGA, président du Mouvement IR GANDA, en présence du ministre de la Réconciliation nationale, Mohamed El MOCTAR ; d’éminentes personnalités de la République ; des partenaires ; de nombreux cadres ressortissants du nord, etc.

Un mouvement pacifique
Dans son exposé liminaire, l’ancien premier ministre, Ousmane Issoufi MAÏGA, a souligné que «IR GANDA» est un mouvement pacifique, créé pour sauvegarder la culture songhoi et assurer l’intégrité territoriale du Mali.
De même, il s’agit de rétablir la sécurité dans les régions du Nord, défendre l’unité et la cohésion nationale. «Ce mouvement n’est pas un mouvement armé parce qu’il est représenté par l’écrasante majorité des populations du nord qui constituent plus de 83%», a-t-il expliqué.
L’objectif du mouvement, selon le conférencier, est de se dresser en rempart face à ceux qu’ils qualifient de menaces permanentes et programmées contre l’existence même de leur terroir et de ses populations.
C’est pourquoi, soutient-il, « les cadres des communautés de culture songhoi ont décidé de défendre leur patrimoine historique, leurs intérêts moraux, socio-culturels et économiques ; jouer leur partition dans un Mali unique, laïc, républicain et démocratique ; mettre en place, une instance dédiée à la mise en œuvre des solutions répondant aux attentes et aspirations profondes des communautés du nord ». Et Ousmane Issoufi MAIGA de préciser :
«La communauté telle que employée ici n’est pas synonyme de communautarisme, d’enfermement, sur soi, de rejet des autres et d’accaparement de tout pour soi », s’est défendu le conférencier.

Rappel historique
Car, a-t-il fait savoir, le Mali, berceau des empires de la savane est héritier de riches civilisations et de terres de grandes communions entre les peuples.
Ainsi, a-t-il dit, le Songhoi au-delà des vicissitudes de son histoire mouvementée faite des moments de gloire et de moments difficiles, a toujours conservé un fond culturel qui s’est enrichi des apports des groupements humains Touareg, Arabes, Arma, Kel tamasheq noirs, Bella Peulh, Gourmantchés, Bozo, Bambara, Sarakollé…avec lesquels le peuple songhoi a partagé et continue de partager des expériences communes de vie.
Selon le conférencier, le nom communautés de culture Songhoi en mouvement IR GANDA a été plébiscité lors de l’organisation des assises qui se sont tenues dans la ville historique de Gao, les 19, 20 et 21 mai 2017.
Durant trois jours, a-t-il souligné, plus de 6000 participants sont venus de tout le Pays et de la Diaspora pour répondu l’appel du mouvement «IR GANDA».
Au cours des jours de travaux, 5 thèmes produits par des experts ont été présentés dans des commissions de travail qui ont pleinement enrichi le débat et amélioré la qualité des interventions. Il s’agit des thèmes: «sécurité et paix» ; «Développement et Gouvernance locale» ; «le vivre ensemble et la réappropriation de nos valeurs » ; «la femme réconciliation et intégration dans nos communautés»; et «les jeunes: emplois et formation professionnelle, éducation et santé, engagement citoyen… »

Le rejet de l’AZAWAD
Selon le conférencier, il est ressorti des résultats de la rencontre de Gao, des recommandations pertinentes, notamment: le rejet catégorique et systématique de l’appartenance des régions de Tombouctou, Gao Mopti, Ménaka, Kidal et Taoudéni dans l’espace géographique dit Azawad ; l’arrêt immédiat du rançonnement des populations civiles des régions du Nord par les groupes armés ; le désarmement de tous les groupes armés dont les milices et l’organisation de la défense civile.
De même, il a été question du renforcement de la lutte contre la prolifération des armées légères et des armes de guerre ; le rétablissement de l’autorité de l’Etat et le retour sans délai de l’administration et des services sociaux de base dans l’ensemble des cercles des Régions du Nord.
Par ailleurs, les participants ont exigé le redéploiement sans délai des forces armées et de sécurité dans toutes les régions du nord ; le désenclavement des régions du nord, notamment la restauration urgente de la route Sévaré Gao ; l’élaboration d’une charte pour une paix durable et le vivre-ensemble entre les communautés de culture Songhoi, tamasheq, arabes vivant sur le même terroir.

Paix et sécurité toujours menacées
Le conférencier a rappelé que la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger a contribué à apaiser le conflit de la crise de 2012. Toutefois, a-t-il fait savoir, des défis majeurs demeurent pour le pays. Pour lui, la paix et la sécurité à l’intérieur du pays et dans la sous-région restent fortement menacées.
Selon le conférencier, au-delà de la résolution politique du conflit, le plus grand défi reste sans nulle doute, celui de la mise en œuvre l’Accord issu du processus d’Alger et sa traduction en programmes de développement incluant toutes les composantes de la société malienne et garantissant les droits fondamentaux de tous les citoyens sans distinction aucune.
Malgré les immenses efforts déployés par l’Etat, les partenaires au développement et la société civile, pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix, lez conférencier est au regret de constater qu’aucune solution pérenne n’a été trouvée.
C’est pourquoi, les communautés de culture songhaï du Mali et de la Diaspora dans leurs diversités, après des échanges fructueux, ont décidé de mettre ensemble leurs efforts en vue de la création d’un mouvement dénommé communautés de culture Songhoi en mouvement IR GANDA, signifiant en langue Songhaï, notre terroir.
«J’affirme aux noms de tous les initiateurs qu’il n’est ni un parti politique, ni une association à vocation lucrative, ni une association confessionnelle », a-t-il défendu. Avant d’ajouter que le Songhoi peut être considéré comme une culture multidimensionnelle appartenant à plusieurs groupements humains, partageant un même terroir qu’est le Songhaï.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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