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COVID-19: ce que le Mali n’a pas fait

Le Coronavirus est devenu une pandémie qui met à rude épreuve les pays du monde entier. Les plus riches ou ceux dont les gouvernants se soucient de leur peuple débloquent des milliards pour soutenir leurs industries et leurs populations. En plus de sa mauvaise foi de secourir les populations, le gouvernement Mali s’illustre désespérément par le lancement de son Fonds spécial coronavirus où il tend la sébile aux pauvres citoyens.

 

Tout près de nous, dans la sous-région, les autorités ont marqué leurs ambitions, à travers des actions concrètes. Ainsi, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et même la Guinée Conakry ont débloqué des milliards de francs CFA pour faire face à la demande sociale. Au Mali, le Président Ibrahim Boubacar KEITA (IBK) et son gouvernement caracolent en queue avec l’annonce du déblocage de 6,3 milliards de FCFA pour lutter contre le Coronavirus.

Cette somme, dérisoire au regard de ce que font d’autres pays de la sous-région, montre-t-elle les limites de l’État malien en matière de finances ou sa mauvaise foi ? En tout cas, l’appel lancé pour la solidarité à travers le Fonds spécial COVID-19 du gouvernement du Mali est loin d’être du goût de la majorité.

Le Plan Ghazouani :

En Mauritanie, loin d’être financièrement plus nanti que le Mali, le Président renonce à 3 mois de salaire.

En République islamique de Mauritanie, pour faire face à la pandémie du COVID-19 et soulager les populations, des mesures rigoureuses ont été prises.

En plus du renoncement à trois mois de son salaire pour le président de la république, deux mois pour le PM et un mois pour les ministres, la Mauritanie a décidé la suppression de taxes et la gratuité de services ; le confinement de tous les passagers d’Air France.

Les autorités nationales ont créé un Fonds spécial de solidarité sociale et de lutte contre le coronavirus doté de 25 milliards MRO, ouvert à la contribution de tous, acteurs locaux et partenaires internationaux. Les priorités se présentent ainsi :

1. Pourvoir aux besoins du pays en médicaments et matériel médical afin de mieux lutter contre le Covid-19.

2. Consacrer 5 milliards d’Ouguiyas aux 30 000 familles les plus démunies, en particulier les femmes chefs de famille, les handicapés, les personnes âgées, dont la majorité vit à Nouakchott, et ce par une aide matérielle durant 3 mois.

3. Exonérer, entièrement, les frais de douane et les taxes liés aux produits de première nécessité, en particulier le blé, l’huile, le lait en poudre, les fruits et légumes et ce jusqu’à la fin de l’année.

4. Gratuité des factures d’eau, au bénéfice des familles les plus démunies et ce, pendant 2 mois, ainsi que les frais liés à l’approvisionnement, en eau potable, des habitants des villages de l’intérieur du pays. Cette mesure couvre le reste de l’année courante.

5. Règlement, par l’Etat, pendant 2 mois, des taxes municipales pour les contribuables des métiers à faible revenu. L’exception s’étend aussi, en 2020, aux pères de famille qui travaillent dans le secteur de la pêche artisanale.

Dans son discours, le Président de la République n’établit aucune distinction entre les Mauritaniens et les étrangers résidents en Mauritanie. Avant son adresse solennelle, il avait entamé une large concertation avec les principaux acteurs politiques, les syndicats et les représentants des corporations.

Pour appuyer ces efforts du gouvernement, les hommes d’affaires mauritaniens ont mobilisé 8 millions de dollars contre le Coronavirus

Au Niger, eau et électricité gratuites

Dans le pays du Président Mahamadou Issoufou, la lutte contre le Corona n’est pas prise à la légère. Ainsi, le gouvernement a annoncé un plan de riposte de 597 milliards FCFA, alors que le chef de l’État a procédé à la remise de peine pour 1 540 détenus. Mieux, les autorités décident de la prise en charge par l’État, pour les mois d’avril et mai, des factures d’électricité et d’eau pour les tranches sociales.

L’état d’urgence sanitaire et un couvre-feu (19H-6H) pour 2 semaines renouvelables a été décrété.

Au plan social, les mesures annoncées par le chef de l’État sont relatives, entre autres, à la prise en charge par l’État pour les mois d’avril et mai des factures d’électricité et d’eau pour les tranches sociales ; le renforcement du plan de soutien annuel pour soutenir les personnes vulnérables : (distribution gratuite, vente à prix modéré, etc.) ; la remise gracieuse de peines en faveur de 1540 détenus pour des raisons humanitaires et pour désengorger les maisons d’arrêt.

L’ensemble de ces mesures fait l’objet d’un plan de riposte dont le montant est estimé à 597 milliards de FCFA selon Mahamadou Issoufou.

En Côte d’Ivoire

Pour combattre le COVID-19, les autorités ivoiriennes ont procédé à la suspension, pour une période de 15 jours renouvelable, à compter du 16 mars 2020 à minuit, l’entrée en Côte d’Ivoire des voyageurs non ivoiriens en provenance des pays ayant plus de 100 cas confirmés de maladie à coronavirus (COVID-19) ; le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières aériennes, maritimes et terrestres ; la mise en quarantaine des cas suspects et des contacts des malades dans les centres réquisitionnés par l’État ; la fermeture de tous les établissements d’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur pour une période de 30 jours à compter du 16 mars 2020 à minuit ; le respect d’une distance d’au moins un (01) mètre entre les personnes dans les grandes surfaces, les maquis, les restaurants, les entreprises, la zone aéroportuaire et les lieux publics.

Au plan économique, le voisin ivoirien met une enveloppe initiale de 1 700 milliards au compte de la bataille contre la pandémie du COVID-19, dont 250 milliards de FCFA pour soutenir les PME ; 100 milliards de FCFA, pour soutenir l’informel ; 250 milliards pour soutenir les filières de l’anacarde, le coton, l’hévéa, le palmier à huile, le cacao, le café ; 50 milliards pour le soutien à la production vivrière, maraîchère et fruitière ; la poursuite du dialogue avec le secteur privé pour améliorer ces mesures et assurer la reprise économique dans les meilleures conditions de succès ; report de 3 mois des dates limites de paiement des factures d’électricité et d’eau ; électricité et eau gratuites pendant 3 mois pour les ménages fragiles (au tarif social) soit un million de ménages ou environ 6 millions de nos concitoyens ; 170 milliards de FCFA, de soutien humanitaire d’urgence aux populations les plus vulnérables ; appel aux propriétaires, à la flexibilité dans le paiement des loyers ; mise en place d’une éducation à distance en commençant par les classes d’examens (CM2, Troisième et Terminale) par le biais de la télévision ; octroi d’une prime exceptionnelle à tous les agents en première ligne dans la lutte contre la COVID 19, sur la période de durée de la crise, en guise de reconnaissance de leurs efforts…

Au Sénégal

Toujours pour faire face à la crise du COVID-19, le Président Macky SALL a offert 1000 milliards de francs CFA. En effet, lors de sa dernière déclaration à la nation, le chef de l’État avait annoncé d’importantes mesures économiques permettant d’armer le pays et les corps de métier engagés dans la guerre contre le Covid-19. Parmi ces mesures, il y’a la mise en place d’un fonds de lutte FORCE COVID-19 doté de 1000 milliards FCFA. À cela s’ajoute une enveloppe de 69 milliards de francs CFA destinée à soutenir les populations lésées par la tragédie. L’achat des vivres devrait concerner plus de 8 000 000 millions de Sénégalais sachant qu’un ménage sénégalais est constitué en moyenne entre sept et neuf personnes. De manière pratique, les canaux courants de transfert d’argent tel que WARI, JONI JONI et ORANGE MONEY faciliteront la distribution électronique de l’assistance alimentaire.

Le Mali à la traîne

Dans son effort de guerre contre le Coronavirus, IBK opte pour le service minimum en faveur de sa population. Suite à la convocation d’un conseil national de défense, il a été annoncé que le Président débloque 6,3 milliards FCFA pour faire face à la prévention de la pandémie. Pour le reste, il convoque ‘’toutes nos ressources en tant que nation’’ en s’appuyant sur la résilience qui nous caractérise. Quelques jours plus tard, les autorités mettent en place un Fonds spécial Coronavirus pour le gouvernement que d’aucuns n’hésitent pas de qualifier de ‘’fonds du désespoir’’.

Quelques opérateurs économiques ont fait des contributions. Toutefois, ni le Président de la République, IBK, ni le chef du gouvernement Boubou CISSE n’ont daigné mettre la main à la poche.  Et pourtant, au sommet de l’État, l’on met en avant l’article 16 de la constitution : « (en cas de calamité nationale constatée, tous les citoyens ont le devoir d’apporter leur concours dans les conditions prévues par la loi) » pour appeler les autres Maliens à la mobilisation et à la solidarité nationale. Où est alors le signe de l’exemplarité qui doit venir d’en haut ? Et pourtant, la générosité n’est le monopole de personne, elle n’est pas une exclusivité. Ce qui fait dire à plusieurs internautes que les autorités actuelles ont perdu toute notion de partage, de solidarité dans un Mali de la ‘’jatigiya’’, qui a fait preuve d’exemplarité dans le temps.

Les effets économiques de la crise, à cause de l’inertie des autorités, se font cruellement sentir.

Selon plusieurs sources concordantes, entre le 28 et le 30 mars, 200 salariés, travaillant pour la plupart depuis plus de 16 ans, sont déjà sans revenus ni filet social : l’Hôtel de l’amitié a mis en chômage technique de trois mois sans revenus 101 salariés ; l’hôtel Alfarouk, environ 69 salariés ; les Amandines, 30 salariés.

Autant dire que sans intervention de l’État et des syndicats pour diriger et contrôler, on assistera à une faillite généralisée des entreprises de certains secteurs suivie d’un chômage de masse. Pire, dans la République de Boua et de Boubouni national, les prix des produits de première nécessité prennent de l’ascenseur par la volonté d’opérateurs véreux sous le regard complice des autorités nationales.

PAR SIDI DAO

INFO-MATIN

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