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COVID-19 au Mali : la véritable part de Dieu

Les dimensions religieuses de la maladie du Coronavirus ont finalement été escamotées au Mali. Entre un gouvernement, craignant les rebuffades intempestives et déstabilisantes de leaders religieux de la trempe de l’Imam Mahmoud Dicko, qui a opté de faire le dos rond et de voir venir, et une congrégation d’imams, appréhendant surtout l’éventualité de la perte de revenus non négligeables récoltés auprès des fidèles et rendus amnésiques sur des règles déjà édictées par le Prophète Mohamed (PSL), la question de la fermeture ou pas des mosquées n’a pu ainsi être tranchée.

 

Quelques rares imams, responsables et courageux, ont décrété l’arrêt des prières collectives et le confinement de leur mosquée. La grande majorité, encouragée par le prosélytisme des fidèles, a préféré  » s’en remettre à Dieu, qui dispose de nos vies comme il l’entend et dont la miséricorde est infinie « .

Le message de Mohamed (PSL), pourtant clair pour les cas d’épidémie, est ainsi passé au second plan. Alors qu’il est chargé de pédagogie, invitant notamment les malades à s’abstenir de se fondre dans la masse.

La maladie à Covid-19, ayant cette dangerosité particulière d’être sans manifestation chez certains porteurs (appelés porteurs sains), ne distille mieux son poison qu’au sein d’une mosquée où le principe intangible de la prière collective exige que les alignements restent très serrés, afin d’empêcher Satan de se faufiler entre les fidèles.

Certes, les certificats de décès des malades du Covid-19 ne mentionnent pas leur religion mais le nombre de musulmans emportés par la tueuse sournoise en Afrique reste sans doute très important.

Un juste milieu entre le libre arbitre que Dieu nous a conféré et le conseil de prudence dispensé par son Messager devrait orienter les musulmans vers une observation responsable des mesures barrières. Ils prendraient ainsi soin du bien précieux (la vie) à eux confié par le Créateur. Et contribueraient à la protection des autres, notamment, ceux vivant sous leur autorité. Ne sont-ce pas, pour l’essentiel, les véritables prescriptions divines ?

Avec l’approche du mois du Ramadan, certaines questions ne devraient plus être éludées. Pourra-t-on procéder aux prières de masse, serrés comme des sardines, avec une canicule qui sera à un point culminant et exposer ainsi les milliers de fidèles, affaiblis par le jeûne, au Coronavirus, qui poursuit son parcours macabre, sans état d’âme ? Les prières individuelles, conseillées en les circonstances que nous vivons, sont-elles autorisées ? L’impasse sur le Ramadan de cette année, au vu du contexte meurtrier général, n’est-elle pas la meilleure recommandation ? Dieu, lui, saura toujours reconnaitre les siens.

Mamadou Kouyaté

Source : l’Indépendant

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