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Coût du blé : des effets à long terme redoutés

Le Mali, déjà confronté aux effets de la crise et à une inflation importante, estimée à 3,8% en 2021, doit de nouveau s’inquiéter, à l’instar d’autres pays africains, si la crise entre la Russie et l’Ukraine perdure. En effet, la situation chez ces deux grands exportateurs de blé a entraîné une flambée des cours qui fait craindre une nouvelle crise dans la filière du pain. Les acteurs se veulent rassurants, mais les consommateurs n’en sont pas moins inquiets.

« Nous avons pris un peu d’avance avec le ministre depuis le dernier protocole signé il y a 2 mois », explique M. Mamadou Lamine Haïdara, Président de l’Association des boulangers pâtissiers du Mali et de la Filière pain, qui regroupe boulangers, meuniers et producteurs de blé.

Depuis la crise en Ukraine, une première réunion de concertation s’est tenue pour «  voir dans quelle mesure prendre des dispositions pour parer à son incidence », parce qu’en plus de l’augmentation du prix du blé, dont la tonne, qui avait atteint 400 euros, est revenue à 300 euros, le transport a aussi augmenté, ajoute M. Haïdara. Principale raison : la Chine, qui est aussi productrice, en demande cette année. Et elle achète plus cher, ce qui fait que la plupart des transporteurs ne viennent pas ici.

Les stocks existants, « dans les conditions normales », pourraient couvrir environ 4 mois de consommation, les besoins étant estimés entre 400 et 500 000 tonnes par an.

Augmenter la production locale

Ne sachant pas jusqu’à quand pouvoir tenir, il faut mettre l’accent sur la production locale, « quasi inexistante », indique M. Aboubacar Touré, économiste et expert comptable. À court terme, l’alternative sera d’explorer d’autres horizons ou d’inciter les consommateurs à retrouver des habitudes alimentaires moins dépendantes de « l’aliment universel ».

Un autre aspect à ne pas négliger concerne le maïs, dont l’Ukraine est le premier producteur mondial, insiste l’économiste. Son importance dans l’alimentation de la volaille, par exemple, pouvant être déterminant pour les coûts sur notre marché.

Pour le Président du Regroupement des consommateurs maliens (REDECOMA), il faut espérer que cette crise prenne fin rapidement. En attendant, il « faut attirer l’attention », afin que les autorités et les opérateurs prennent des dispositions.

En attendant l’acheminement de 8 000 tonnes de stocks des ports, le Président de la Filière pain souhaite que les prix plafonds (entre 21 000 et 22 000 francs CFA) du sac de farine restent en vigueur jusqu’à nouvel ordre.

Fatoumata Maguiraga

Source : Journal du Mali

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