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Coronavirus ou COVID-19 au Mali : Le confinement total ou partiel est-il possible ?

Tous les spécialistes des sciences politiques et administratives sont unanimes ‘’Gouverner c’est prévoir’’. Les gouvernements en Afrique en général et celui du Mali en particulier, peuvent –il exiger le confinement total ou même partiel dans leur pays ? Chacun a sa recette.

 

Déjà, dans de nombreux pays en Amérique et en Europe, comme l’Italie, la France ou les Etats Unis, les populations sont confinées, c’est-à-dire obligé de restez dans leur domicile ou résidence. Pour être dehors, il y a des conditions strictes, la police, la gendarmerie et même l’armée ont la responsabilité de veiller au respect de cette recommandation de leur gouvernement. Des mesures d’accompagnement sont prises par leur gouvernement, notamment le versement des indemnités aux travailleurs et aux ménages pouvant les permettre de s’approvisionner en denrées alimentaires dans des magasins autorisés à ouvrir.

Au Mali, dans la plupart des pays africains, c’est plus complexe : il y a, à la fois, le manque de moyens (humains, matériels et financiers) mais aussi la mentalité des populations. Primo, le gouvernement du Mali, à défaut de pouvoir verser des indemnités, n’est même pas capable de rationner les populations en denrées alimentaires ; le ravitaillement en eau potable des quartiers pendant la crise d’eau en est une illustration. Secundo, le reflexe traditionnel, social et religieux des populations ne militent pas en faveur d’un confinement total. Les mesures de prévention, prises par le gouvernement, entre autre l’interdiction de regroupement de plus de 50 personnes, peinent à se faire respecter même dans des endroits où cela est possible. Parce que les cérémonies traditionnelles (mariages, baptêmes…) et religieuses (prières à la mosquée ou à l’église, sacrifices) sont concernées. Cela est-il possible pour une population de forte croyance et surtout ignorante et négligente ? Qui pour le suivi du respect des mesures ? La Commission nationale de défense au Mali, auteur des mesures de prévention, après s’être dédié sur le cas des vols commerciaux (un vol d’Air France a atterri à l’aéroport international Modibo Kéïta ce vendredi 20 mars avec 300 passagers en provenance de la France) aura du mal à obtenir la fermeture des mosquées et des églises avec les leaders religieux. Quand bien même que les mosquées sont fermées dans des pays où il n’était pas imaginable : Arabie Saoudite (à la Mecque et à Médine), Sénégal. Nos gouvernements sont réellement prêts au pire ? Le confinement partiel serait peut-être envisageable, c’est-à-dire dans des centres urbains mais pas en campagnes. Allez y seulement à N’Tonimba ou à Dalakana (cercle de Kati), combien de gendarmes nous faudrait-il pour faire respecter le confinement partiel dont l’outil est le couvre feu instauré à partir de 21h jusqu’à 5h ? Mais le dispositif sanitaire de base (kits de lavage de mains, gel hydroalcoolique…) doit être le même partout avec possibilité de confinement de 14 jours de tous les cas suspects. Pour compléter le dispositif de confinement partiel, les plus hautes autorités ont décidé le couvre-feu de 21h à 5h. Mais là encore il y a une souplesse à imprimer pour permettre à la population de prendre de l’air, sans vraiment circuler, en attendant l’adoucissement de la t° des chambres. Car, la t° dans les pays du sahel, en début de nuit, est en moyenne 30° C. Afin d’éviter d’autres problèmes de santé. Observons les gestes barrières pour casser la chaîne de contamination.  Plus vite le mal sera circonscrit par ceux qui en ont les moyens, mieux cela vaudra pour nos pays.

Drissa T. SANGARE

L’Analyste

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