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Conservation et valorisation des manuscrits en Afrique de l’ouest : Savama DCI s’implique

A l’issue de la conférence sous régionale sur la conservation et la valorisation des manuscrits en Afrique de l’ouest, l’ONG SAVAMA DCI, a organisé du 15 et 16 décembre 2016 à Bamako, une rencontre d’une trentaines d’experts africains pour échanger sur le problématique du financement des actions de conservation et de valorisation des manuscrits anciens en Afrique de l’ouest.

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Abdel Kader  Haidara président exécutif de l’ONG SAVAMA, était le chef de fil de la rencontre des experts. Aux termes des travaux, les participants ont formulé des recommandations sur les six différents panels ainsi qu’une déclaration pour la sauvegarde des manuscrits anciens aux futures générations.
A l’occurrence, depuis l’arrivée des jihadistes dans le nord du Mali en 2012, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à la sauvegarde des manuscrits de Tombouctou, dont la plus forte auprès de la communauté internationale est celle de l’UNESCO.
L’organisation s’est encore exprimée très récemment sur l’urgence à restaurer et à mettre en lieu sûr les milliers de manuscrits maliens qui souffrent de mauvaises conditions de conservation. C’est à ce juste prix que l’ONG SAVAMA entend bonder dans le même sens pour donner des repères utiles aux jeunes générations sur le rôle et la place de l’Afrique dans la civilisation universelle.
Ces recommandations sont entres autres, pour les  Etats de l’Afrique de l’ouest: la mise à la disposition de leur  politique culturelle des moyens utiles à la création de bibliothèques de manuscrits anciens, et de budgets pour assurer leur mission ; l’adoption des textes  législatifs et réglementaires pour la protection des manuscrits ; un plaidoyer auprès des gouvernements et institutions pour une meilleure prise en compte dans les plans, programmes et budgets pour  des mesures de conservation des manuscrits ; la mobilisation de financement ; le partage de bonne pratique, notamment sur la base des expériences de l’ONG SAVAMA ; garantir d’une appropriation des manuscrit.
A noter que l’ONG SAVAMA est une association Tombouctienne pour la sauvegarde et la valorisation des manuscrits pour la défense de la culture islamique, créée depuis novembre 1996 pour la protection et la sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens en tant que partie intégrante du développement socio économique et culturel durable au Mali.
La sauvegarde à tout prix
Alors qu’attendons-nous pour prendre soin de ce patrimoine exceptionnel? C’est déjà un petit miracle qu’il n’ait pas été entièrement brûlé -ou pillé- par la main destructrice des jihadistes (rappelons quand même que 4200 manuscrits ont été brûlés). Un miracle orchestré dans la plus grande discrétion par Abdel Kader Haidara, directeur de la bibliothèque Mamma Haidara de Tombouctou et président de l’ONG Savama-DCI.
Une histoire aux accents héroïques, relayée maintes fois dans la presse. Ainsi, on sait que durant environ six mois, les manuscrits des 32 bibliothèques de Tombouctou ont pu être exfiltrés de Tombouctou vers Bamako. Un sauvetage périlleux et salutaire.
Mais aujourd’hui, la zone humide de Bamako rend la conservation durable de ses sources écrites très compromise. Un autre problème se pose alors, celui de la préservation de près de 400.000 manuscrits historiques recensés. Un défi d’autant plus grand que les voix qui se sont élevées ne suffisent plus.
Les actes manquent malgré le courage et l’engagement quotidien des communautés, de l’ONG Savama-DCI, ainsi que de l’Institut des Hautes Études et de la Recherche Islamique Ahmed Baba, qui ont permis d’entamer, immédiatement après la guerre, une action de sauvegarde et de catalogage pour reconstruire ces bibliothèques oubliées. Un travail long et minutieux, véritablement titanesque, qui a besoin de renfort et de soutien.
L’histoire du monde a laissé un héritage à Tombouctou à travers les manuscrits anciens de cette ville. L’histoire récente du Mali a montré la fragilité de ce bien universel. Aujourd’hui, une grande opportunité s’offre à nous pour mettre à l’abri les manuscrits afin que dans l’avenir, aucune calamité, crise ou risque important ne puisse menacer de destruction totale ou partielle ce patrimoine inexploré.
C’est en cela que l’initiative de BOZAR est salutaire à plus d’un titre pour nous. Faire voir, c’est faire savoir.”
 Dramane Konta

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