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Connexions douteuses avec le MNLA, les Jihadistes, étudiants assassinés sur le campus… L’étau se resserre autour de Dr. Oumar Mariko

Ses récentes déclarations sur certains médias, ses liaisons douteuses avec des leaders du Mnla et les jihadistes en pleine crise, l’affaire de l’assassinat, sans scrupule, de deux étudiants sur le campus universitaire suite à une descente musclée de la police pro-putschiste, ce 30 avril 2012, la justice malienne a suffisamment d’éléments à charge pour prendre ses responsabilités face au «cas Oumar Mariko». Explications.

 oumar mariko sadi

Il est l’un des «survivants» de la bande des putschistes à jouir totalement de ses libertés. Sans doute parce qu’il était le bras politique et qu’il est parvenu, par un coup de piston, à se faire élire député dans sa circonscription. Un statut dont le tonitruant secrétaire général du parti Sadi use et abuse pour cultiver l’impunité à travers ses déclarations haineuses contre ceux qu’il considère comme ses adversaires, dont les journalistes.

 

 

La lumière sur l’assassinat des deux étudiants

Si la justice malienne s’inscrit véritablement dans la dynamique du chef de l’Etat à lutter contre l’impunité, Oumar Mariko a bien des raisons d’être entendu sur plusieurs dossiers pour lesquels de forts soupçons pèsent sur lui. D’abord, l’affaire dite des étudiants tués sur le campus de Bamako, ce 30 avril 2012, le jour du contre-coup d’Etat. Ce jour-là, deux étudiants trouvent la mort. Oumar Mariko, qui était à couteau tiré avec le secrétaire général de l’AEEM d’alors, Hamadoun Traoré, est fortement soupçonné d’être le cerveau de cet assassinat. Dans le cadre des enquêtes, le gouvernement de transition, dirigé par Django Cissoko, demande la levée de son immunité parlementaire. À l’écrasante majorité, ses collègues députés approuvent qu’il soit mis à la disposition de la justice. Mais il va retarder la procédure. Car après la transition, il parvient à se faire réélire à l’Assemblée nationale. L’affaire reste donc pendante devant la justice. Et aujourd’hui, pour établir la lumière sur cette affaire, comme le réclame les familles des défunts, la justice doit poursuivre son travail. L’actuel gouvernement a donc l’obligation de réclamer la levée de l’immunité du député Oumar Mariko.

 

 

D’autres soupçons pèsent sur le secrétaire général du parti Sadi dans d’autres affaires, notamment les enlèvements et l’agression d’hommes politiques et de journalistes pendant la crise, par le clan Siméon Keïta qui dirigeait une colonne de policiers proches du capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo. «Beaucoup d’enlèvements et d’agressions par ces policiers étaient commandités par lui. Il agissait dans l’ombre. Et il éprouvait de la haine pour beaucoup d’hommes politiques et de journalistes maliens», témoigne, sous le couvert d’anonymat, un proche du sieur Mariko qui l’accompagnait dans beaucoup de rendez-vous pendant la crise.

 

 

Des connexions douteuses avec des groupes armés

Oumar Mariko est aussi ce genre d’«homme politique» pressé d’avoir le pouvoir. Et pour lui, tous les moyens sont bons, même les plus mafieux. C’est pour cela que de témoignages très sérieux révèlent des indices de possibles connexions entre le leader du parti Sadi et les éléments influents de la nébuleuse rébellion du Mnla. Mariko lui-même ne s’en cache pas. En témoigne la réponse sèche qu’il nous a donnée en févier 2012 (au cours d’une conférence de presse au siège de «Radio Kayira» de Bamako) sur ses amitiés avec Hamma Ag Mohamed, ancien secrétaire aux relations extérieures du Mnla. «À quand remonte votre dernière rencontre avec votre ami Hamma ? Il y a quelques semaines, on a vu une de vos 4X4 (couleur blanche) avec ce rebelle vers la Mauritanie. Avez-vous une explication à donner à ce sujet ?» Ce jour-là, notre question a provoqué une colère noire chez Oumar Mariko, qui a tout simplement refusé d’y répondre. Mais ce que le député Sadi ne dit pas, entre janvier et février 2012, il a multiplié des voyages en Mauritanie, pour, dit-il, ses propres affaires». À un confrère, dont nous taisons le nom, Mariko aimait dire ceci : «Il n’y aura pas d’élections car bientôt on va mettre le feu entre les mains de ce régime-là». Comme s’il savait que le coup d’Etat allait intervenir, Amadou Toumani Touré est renversé en mars 2012. Son soutien aux putschistes n’a donc surpris personne. Aussi, pendant la période de l’occupation, deux missions du fameux Dr. Oumar Mariko à Niafunké ont suscité des interrogations. C’était le 25 juillet et en septembre 2012, où les jihadistes faisaient la loi au Nord. À bord d’un hélicoptère, Mariko et deux officiers de l’armée malienne  (pour la 2ème  mission) se rendent à Niafunké pour des raisons qu’on ignore. Mais des sources dignes de foi nous rapportent qu’il y avait rendez-vous avec le leader jihadiste Iyad Agali. À son retour, nous l’avons, en son temps, joint au téléphone pour savoir les raisons et les recettes de ces missions plutôt secrètes. Dans un style aussi arrogant que méprisable, il nous a répondu par ceci : «Je n’ai pas de comptes à vous rendre. J’étais en mission de l’armée malienne et de mon parti. Je ferai mon rapport que je remettrai au capitaine Amadou Haya Sanogo et à ma formation politique…». Les réflexions doivent vite faire le lien entre ces visites au Nord pendant l’occupation et les mouvements de marche organisés à Bamako contre le gouvernement de transition sous la houlette de Mariko, et la progression des groupes armés vers Mopti en janvier 2013.

 

Voici donc autant d’éléments à charge, entre autres, qui ne jouent pas en faveur de l’agitateur député. Lui-même le sait. Car il y a quelques semaines sur «Radio Klédu», il affirmait que s’il n’avait pas été élu, qu’il serait à ce jour en prison. La justice est donc interpelée, et si elle doit lutter contre l’impunité, la tâche doit commencer par les hommes politiques, fussent-ils retranchés dans le camp de la majorité présidentielle. Pour échapper à la justice ?

 

Tony CAMARA

Journaldupeuple.com 

SOURCE: Le Reporter

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