Ouagadougou, la capitale Burkinabé a abrité la deuxième édition de la conférence internationale sur la technologie du biodigesteur (CITBO 2). L’heureux événement s’est déroulé du 02 au 04 octobre 2018 dans la salle de conférence de Ouaga 2000 sous le haut patronage du Président de la République, Roch Marc Christian Kaboré et en présence du parrain, Madame Sigrid Kaag, ministre de la Coopération internationale et du commerce des Pays Bas.
A Cette conférence, le Mali était fortement représenté à travers le ministre de l’Elevage et de la pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga, le Directeur National des Productions et Industries Animalières, Moussa Coulibaly non moins point focal national pour l’élaboration du Programme national de développement de biodigesteur au Mali et, sans oublier Mamadou Diallo, Directeur Général de l’Agence Nationale pour le Développement des Biocarburants.
Après la cérémonie d’ouverture, les ministres des différents pays se sont retrouvés en travaux pour la signature des conventions sur l’expérimentation de la technologie du biodisgesteur. L’occasion était bonne pour Mme Kané Rokia Maguiraga d’indiquer que l’élevage et la pêche jouent un rôle très important dans le développement économique, social et culturel des pays de l’Afrique de l’ouest et du centre. « Il est clair que pour assurer le développement durable des secteurs cités, nous devons passer par l’augmentation de leur rentabilité économique. Cela requiert l’adoption et la diffusion de technologies moins couteuses et accessibles aux éleveurs, pisciculteurs et autres producteurs agricoles comme celle du biodigesteur », explique-t-elle.
Pour elle, les défis posés par les secteurs de l’élevage et de la pêche ne peuvent être relevés par les simples actions ni par des acteurs isolés. « Ils requièrent les efforts intégrés d’une multitude de parties prenantes pour s’attaquer aux causes profondes des problèmes qui ont des impacts sociaux, environnementaux et sanitaires sur le développement rapide du secteur de l’élevage », a-t-elle ajouté.
C’est ainsi que Madame le ministre Kané a salué l’institution de la CITBO et l’élaboration de documents importants relatifs à l’alliance bio digesteur pour l’Afrique de l’Ouest et du centre (AB/AOC). « La maîtrise de l’utilisation de la technologie du biodigesteur est l’une des voies que nous explorons et comptons utiliser à grande échelle. Cette technologie correspond aux préoccupations de l’heure au Mali », a-t-elle conclu.
Le thème retenu pour la CITBO 2 est « Le biodigesteur, une solution pour la sécurité alimentaire et énergétique. Vers un partenariat africain ! ». Ce thème qui justifie l’exploitation des avantages de la technologie ainsi que les impacts qui en découlent, illustre la viabilité du marché de la technologie mais aussi, sa capacité à apporter des solutions alternatives aux préoccupations des ménages ruraux en environnement sahélien.
Sur la base de l’expérience du Burkina Faso, la preuve est faite que l’utilisation optimale du biodigesteur permet d’adapter l’agriculture au changement climatique, de réduire les émissions (atténuation) de gaz à effet de serre tout en renforçant les capacités des Etats à accéder aux instruments innovants de financement en lien avec la protection du climat qui constitue un défi mondial. Pour relever ce défi, il faut un engagement fort des acteurs (étatiques et non étatiques) et la concertation. Il faut aussi du changement de pratiques et recourir à des technologies propres comme celle du biodigesteur. C’est ainsi que la CITBO a été instituée. Elle vise à créer un environnement favorable au développement de secteurs durables de la technologie du biodigesteur dans les pays d’Afrique de l’ouest et du centre.
L’objectif global du programme est de construire un secteur marchant viable et multi-acteurs de construction de biodigesteurs. Selon les panelistes, il s’agit de partager avec les participants les résultats de tests sur l’incorporation de l’effluent du biodigesteur dans la formulation des rations alimentaires de la volaille, des porcs et des poissons. Il s’agit aussi de partager les résultats de l’utilisation de l’effluent et du compost du biodigesteur comme fertilisants dans la production végétale.
A l’issue de cette conférence les panelistes ont formulé des recommandations comme : Capitaliser les expériences des pays en matière de développement des chaînes de valeurs du secteur biodigesteur ; prospecter les opportunités offertes par le marché carbone pour la pérennisation du financement du secteur biodigesteur ; suggérer aux bailleurs, une certaine flexibilité dans la mise en place d’un programme de biodigesteur ; les programmes naissants doivent renforcer le partenariat avec d’autres pays plus avancés en vue d’un partage d’expériences ; l’élaboration d’un cadre juridique et règlementaire est un point d’attention pour les programmes de biodigesteurs ; accorder une attention particulière au contrôle de qualité, mettre en place d’une stratégie d’accompagnement des clients pour assurer le Service après-vente (SAV) du biodigesteur ; promouvoir la création des services d’Appel Client au sein des entreprises.
Soulignons que la 2ème édition de la CITBO regroupera environ 200 participants dont des leaders gouvernementaux des pays représentés, des représentants des organisations sous régionales (CILSS, UEMOA, CEDEAO), des institutions régionales et sous régionales de financement, des partenaires techniques et financiers, des ONG, des institutions de recherche, des acteurs privés intervenant dans le secteur de la technologie.
Modibo L. Fofana
Source: lechallenger