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Conditionnement des FAMAS : Ce qu’il faut retenir des réformes engagées

La loi d’orientation et de programmation militaire( lopm) fait partie des multiples efforts consentis par le pouvoir en place pour mettre l’Armée dans les bonnes dispositions de défense nationale. Outre cette loi, bien d’autres initiatives sont en vue afin redonner un souffle nouveau à notre outil de défense.

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Il faut dire qu’aujourd’hui, il y a du renouveau et du chemin fait. Mais on ne peut pas déterminer avec précision, le trajet de ce chemin parce qu’il y a reste encore beaucoup à faire.

LA VOLONTE DE RENOVER PAR LA FORMATION ET L’EQUIPEMENT

D’abord, le premier élément d’efforts faits, est la volonté des décideurs. Ce, parce qu’il fallait mettre l’armée en rang et s’engager à lui trouver les moyens nécessaires. Cette volonté mérite d’être saluée, d’être reconnue, quelles que soient les faiblesses constatées par-ci, par-là, pour ceux qui croient que l’armée est pour eux et que les militaires sont ceux qui peuvent et doivent les défendre.

Le renouveau est aussi cette volonté politique de donner à l’outil de défense nationale ses lustres d’antan, tous les moyens nécessaires lui permettant de laver l’affront, de sortir du tunnel, du labyrinthe afin que le Malienne redevienne cette nation enviable et enviée, respectable et respectueuse des autres, parce qu’on peut se défendre.

Jusqu’à la fin 2013 et 2014, l’Armée a bénéficié de l’appui et de l’accompagnement des autorités actuelles pour mener les réflexions nécessaires en vue de diagnostiquer le mal qui gangrène l’outil de défense. C’est ça la réforme. Les travaux de cette réforme ont permis de rassembler certaines expertises nationales et étrangères notamment la MINUSMA, l’ONU, l’UTM et d’autres partenaires. Et cela a permis de savoir qu’il faut un nouvel outil de défense. Ce qui suppose un nouveau type de soldats, donc un nouveau type de formation, une nouvelle posture mentale et psychologique et de nouveaux équipements. Voilà également toute la réforme, qui a accouché de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM).

La LOPM prend assise sur trois piliers, dont le plus nécessaire, incontournable et transverse : c’est le pilier homme. Autrement dit, le pilier ressources humaines. Il faut récréer un nouveau mental, un nouveau type de soldat, un nouveau comportement. D’où tout ce qui est formations convexes et annexes : EUTM  qui a permis de recycler 12 GTIA et les formations d’aguerrissement qui sont aujourd’hui en train d’être menées.

L’Armée a eu le courage de repartir au Nord parce que consciente de sa mission, elle est en train de repartir, mais malheureusement, le mal est si profond, car l’adversaire a occupé le terrain et se multiplie. L’adversaire n’est pas seulement celui qu’on pourrait croire, mais nous avons subi des grabuges. Malgré ces grabuges, tout demeure positif pour l’Armée malienne. Dans une armée où on ne meurt pas, c’est une armée qui n’est pas engagée, qui n’est pas opérationnelle.

GAGNER DU TERRAIN

Au-delà des pertes en vies humaines et matérielles enregistrées, il est perceptible que l’Armée est en train de gagner du terrain, en train d’être formée pour redevenir professionnelle et de prendre confiance. Le chemin est certes long, mais il urge de faire en sorte qu’elle ne recule plus.

Les opérations ont prouvé que la gestion de stress dans l’Armée n’est pas facile. Il y a plus de détracteurs en temps de crise qu’à toute autre époque. Mais, des structures sont en train d’être construites pour prendre en compte la psychologie des hommes.

Au niveau des hommes, les textes d’accompagnement sont rénovateurs. Il y a par exemple la prise en charge des familles de soldats tombés sur le champ de l’honneur et leurs ayants droit. C’est cela l’assistance morale des gens.

En clair, le nouveau statut prévoit et renforce les capacités des chefs sur le terrain. La procédure de radiation des hommes est cependant, simplifiée. Il tente de viabiliser et de rendre transparente les promotions dans l’Armée.

RECRUTER DANS L’ART

Dans la même veine, un terme au recrutement des inaptes va être mis au profit des volontaires aptes. Il y aura une commission dédiée au recrutement avec des critères clairement définis et certifié. Le recrutement va se dérouler dans tous les hameaux, donc dans tout le Mali, Bamako ne sera plus le seul centre de recrutement. Désormais, le Mali a besoin des soldats du Mali et non de Bamako. Les Maliens restent donc tributaires de la communauté internationale et c’est là l’expression de la volonté des militaires. Si possible même, il sera introduit l’IREM (technique permettant de détecter l’âge) dans le recrutement.

LE LOOK

Aujourd’hui, chaque militaire malien a trois treillis et ses chaussures, il sera décrété le jour de port de chacune des tenues, ce n’est plus à porter n’importe comment. Cela va permettre de renforcer  ceux qui se sentiront militaires.

Il y a aussi la révision substantielle des conditions de vie et de travail. Aujourd’hui, il a pu être trouvé une arme individuelle pour chaque militaire sur le terrain, chaque combattant a un gilet par balles (entre 600.000 et 700.000 FCFA par unité) et un casque lourd. Il y a quand même du renouveau pour être militaire.

Il y a eu aussi, dans le cadre de la gestion de l’homme, du renforcement des capacités morales, psychologiques et combattives des troupes. C’est ce qu’on appelle Indemnités Compensatrices de Logement (ICL). Les militaires sont des gens qui sont disponibles à vivre en tout temps et en tout lieu, donc à portée de main. C’est pourquoi, ils installés en casernes. Mais tous les militaires sont en ville. L’Etat a donc accepté l’ICL en attendant la mise en place des camps dignes de ce nom, où au moins 90% vont être logés.

CONDITIONS DE VIE DES HOMMES

Aussi, on a pu ajouter 15% aux salaires. Ces 15% représentent ce qu’on appelait les primes de risques liées à la vie militaire. C’est menant un élément de salaire. C’est substantiel mais important à souligner.

Beaucoup d’efforts ont été fournis par rapport à la question liée aux équipements de types militaires et opérationnels sur le terrain. Il y a le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination) qui a permis à l’Etat de débloquer plus d’une cinquantaine de véhicules pour faciliter les patrouilles mixtes, ainsi que l’habillement. Ce qui est important est que beaucoup de véhicules ont été achetés.

LES DEFIS ESSENTIELS

L’autre gros lot c’est l’aviation. Et pour acquérir ces moyens aériens indispensables, des commandes ont été passées.

Au Mali, il y a un aspect pernicieux du fait que ce qui est valable pour l’armée est valable pour la société. L’armée n’est que le reflet social. Tout ce qu’il y a comme compagnonnage, copinage et népotisme est partout dans l’administration malienne. Les gens qui sont au niveau du ministère de l’économie n’ont pas la même posture que ceux qui sont au niveau de la défense. Néanmoins, l’Armée est en marche, dans le sens du renouveau.

Un autre problème majeur  qui reste à parfaire est la chaine de commandement. A cela s’ajoutent d’autres choses à huiler, telle que la gouvernance. Cela parce que l’Armée étant le reflet de la société, il convient de mettre les hommes à la place qu’il faut. Un Colonel ne commandera plus un Général. C’est un pari élu.

La formation de l’EUTM est alerte, elle a permis la mise à niveau, de rafraichir certaines connaissances de l’Armée et de faire vivre les gens ensemble. Mais l’accompagnement très organique n’a pas suivi. Le deuxième grief, c’est qu’elle a été loin des réalités du terrain malien. C’est pourquoi sa troisième phase a été arrêtée. La formation ne se fera plus exclusivement à Koulikoro mais doit continuer dans les autres régions comme Kayes, Ségou, Sikasso et Tombouctou. C’est qu’on appelle adaptation, rapprochement, conformité. C’est-à-dire rapprocher la chose de la réalité.

DEPOLITISER L’ARMEE

L’Armée est politisée et tant qu’elle n’est pas dépolitisée, elle ne gagnera rien. Aucun régime politique du monde ne peut vivre sans une Armée. Dans tous les cas, le processus de dépolitisation dans notre armée a commencé et est en cours.

L’Armée est le pilier de la réconciliation et de la paix au Mali. Si l’armée à l’interne n’arrive pas à résoudre ses différends et ses incompatibilités, elle aura du mal à avancer. C’est pourquoi on dit fraternité et arme. Le DDR est la partie vitale de l’Armée de nos jours. Pour cela, l’Armée a déjà produit un document en la matière, appelé Document de Politique DDR, qu’elle a partagé avec les groupes armées, la société civile, les partenaires, les bailleurs de fonds et le gouvernement. Il reste à déterminer les conditions de recrutement. Et la commission nationale chargée du document va être devant ceux qui trimbalent l’Armée. Si on n’est pas fort, ils vont les trimbaler et mettre ceux qu’ils veulent, pour défendre leurs intérêts.

Samba Sow et Cyril Adohoun

Source : L’Observatoire

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