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Conclusions de la réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel: les 10 recommandations pour la paix et la stabilité

1.Le 26 septembre, les Nations Unies ont organisé une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel en marge du débat général de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

La réunion a été ouverte par le Secrétaire général des Nations Unies. M. Antônio Guterres, le Président de la République du Mali, S.E. M. Ibrahim Boubacar Keïta, le Président de la Commission de l’Union africaine, S.E. M. Moussa Faki Mahamat, le Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine du Niger, S.E. M. Kalia Ankourao, en sa qualité de président du Groupe des Cinq pour le Sahel, le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, S.E. M. Abdelkader Messahel, le Ministre de l’Europe et des affaires étrangères de la France, S.E. M. Jean-Yves Le Drian, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, S.E. Mme Federica Mogherini, et le Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), S.E. M. Jean- Claude Kassi Brou. La séance d’ouverture a été suivie d’un segment ministériel coprésidé par le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, S.E. M. Smaïl Chergui, et le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix.

2.Les participants ont discuté de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (« l’Accord ») issu du processus d’Alger. Ils ont pris note des progrès accomplis depuis l’adoption de la feuille de route du 22 mars par les parties signataires à l’occasion de la 23ème session du Comité de suivi de l’Accord. Notant que la mise en œuvre de l’Accord entrait dans sa quatrième année, les participants ont souligné l’impérieuse nécessité de poursuivre les progrès dans les mois à venir, notamment en ce qui concerne les réformes clé et la mise en œuvre des dispositions de l’Accord relatives à la défense et à la sécurité. Ils ont rappelé la résolution 2432 (2018) qui prévoit l’application de sanctions contre ceux qui feraient obstruction à la mise en œuvre du processus de paix au Mali. En conséquence, le Gouvernement du Mali a réaffirmé son attachement à l’Accord. Le Gouvernement du Mali et les Nations Unies sont
convenus de conclure un Pacte pour la paix, conformément à la résolution 2423 (2018).

3.Les participants ont salué la bonne tenue du scrutin présidentiel dans le délai constitutionnel, félicité S.E. M. Ibrahim Boubacar Keïta pour sa réélection, et salué son engagement renouvelé pour la mise en œuvre rapide et complète de l’Accord pour instaurer une paix durable et rétablir la stabilité au Mali. Ils ont souligné l’importance de faire avancer les réformes politiques et institutionnelles en faveur de la gouvernance et de l’état de droit, telles que la décentralisation et la réforme du secteur de la sécurité, conformément à l’Accord. Ils ont également souligné l’importance de prioriser le développement socioéconomique et le rétablissement de l’accès aux services sociaux de base dans les régions du nord du Mali. Le Gouvernement du Mali s’est engagé à déployer des efforts supplémentaires en faveur d’une plus grande inclusion et d’une large participation au processus de paix, y compris des partis politiques, de la société civile et des groupes de femmes, afin de promouvoir le dialogue et la réconciliation nationale. Concernant la situation dans les régions du centre du pays, le Gouvernement du Mali s’est engagé à accorder toute l’attention et les efforts nécessaires, avec l’appui des partenaires du Mali, afin de remédier à l’instabilité et de revoir le plan intégré d’actions afin de promouvoir des progrès simultanés dans les secteurs de la sécurité, la gouvernance, le développement et la réconciliation.

4.Les participants ont invité le Gouvernement du Mali et les Nations Unies à finaliser le Pacte pour la paix conformément à la résolution 2423 (2018) lors de la prochaine session du Comité de suivi de l’Accord en octobre. Les participants, y compris l’équipe de médiation internationale, ont rappelé l’importance du soutien de la communauté internationale dans la mise en œuvre de l’Accord. Les participants ont souligné l’extension et le rétablissement de la présence légitime de l’État et de ses services, ainsi que la distribution concrète de dividendes de la paix à l’ensemble de la population malienne comme éléments essentiels à une paix durable. Ils ont souligné l’importance d’un processus de paix inclusif et participatif, encourageant les parties signataires à assurer une participation structurelle des femmes et de la société civile, y compris à travers l’établissement de mécanismes dédiés.

5.Les participants ont exprimé leur inquiétude face à la détérioration de la situation dans le centre du Mali et au nombre élevé de morts parmi les civils.

Ils ont souligné la nécessite, pour toutes les parties, de protéger les populations civiles et ont condamné les parties responsables de violations des droits de l’homme. Ils ont également condamné les violences perpétrées par les groupes d’autodéfense et les groupes extrémistes violents, y compris les intimidations et les attaques, notamment les violences sexuelles faites aux femmes. Ils ont également condamné les actes terroristes commis par les ennemis de
la paix contre la population civile, les forces de défense et de sécurité maliennes, la force conjointe du Groupe des Cinq pour le Sahel, ainsi que les forces de maintien de la paix et les forces internationales – attaques qui visent à dérailler la mise en œuvre de l’Accord. Les participants ont salué les efforts conjoints déployés pour stabiliser le Centre dans le cadre du plan intégré pour les régions du centre. Les participants ont mis en exergue l’importance de restaurer la présence de l’État et de ses services, y compris les services sociaux de base.

6.En ce qui concerne la MINUSMA, ils ont souligné le rôle crucial joué par la Mission dans la stabilisation du Mali. Ils ont pris note des lacunes capacitaires de la MINUSMA et ont appelé les États membres à lui fournir l’appui nécessaire. Les participants ont également salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures prévues dans le rapport sur l’amélioration de la sécurité des forces de maintien de la paix des Nations Unies, résultant en une réduction du nombre de victimes parmi les casques bleus. Ils ont souligné la complémentarité de la MINUSMA et de la force conjointe du Groupe des Cinq pour le Sahel dans la stabilisation du Mali et de la région.

7.À cet égard, les participants ont salué les avancées réalisées au cours des derniers mois dans l’opérationnalisation de la force conjointe et ont condamné l’attaque du 29 juin contre le siège de la force conjointe à Sévaré. Ils ont exprimé leur solidarité avec la force conjointe et les membres du Groupe des Cinq pour le Sahel. A cet égard, l’engagement de l’Union européenne à reconstruire le nouveau siège de la force conjointe a été salué par les participants. Les participants ont affirmé qu’un appui adéquat à la pleine opérationnalisation de la force conjointe était essentiel à son succès et ont appelé les États membres à fournir l’appui nécessaire à la force conjointe conformément aux recommandations du Secrétaire général contenues dans son rapport du 16 octobre 2017 (S/2017/869) et la résolution 2391 (2017). Ils ont encouragé les membres du Groupe des Cinq pour le Sahel à établir un cadre politique et stratégique pour la force conjointe.
8. Les participants se sont déclarés préoccupés par l’expansion croissante de l’insécurité, des réseaux criminels transnationaux et des groupes terroristes au Mali et dans les pays voisins, notamment le Niger et le Burkina Faso, ainsi que par les tensions accrues entre les agriculteurs et les éleveurs dans la région. Ils ont reconnu que le renforcement du lien entre la paix et le développement était nécessaire à une paix durable, à la stabilité et au développement inclusif à long terme de la région du Sahel. À cet égard, ils ont salué la révision récente de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (UNISS) et de son Plan de soutien. Ils ont encouragé les pays de la région à adopter et à mettre en œuvre le Plan de soutien pour le Sahel. Ils ont également salué la mobilisation des membres de l’Alliance pour le Sahel, dont l’action s’inscrit dans le cadre défini par l’UNISS.

9.Les participants ont salué les efforts en cours de l’Union africaine pour revoir sa stratégie pour le Sahel. Ils ont souligné la nécessité d’une approche globale et cohérente conformément aux priorités nationales et régionales et se sont félicités du renforcement de la coopération entre l’Union africaine et les Nations Unies afin d’atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Ils ont réaffirmé leurs engagements à un partenariat fort, durable et complémentaire afin de faire avancer la cause pour un Sahel prospère et pacifique et de consolider un engagement collectif dans la région. Les participants ont encouragé les pays de la région à promouvoir des synergies renforcées entre les stratégies et initiatives existantes, y compris celles initiées par d’autres partenaires régionaux, sous régionaux et bilatéraux en faveur du Sahel. Dans ce contexte, ils ont salué les résultats de la réunion de haut niveau des organisations régionales au Sahel organisée par l’Union africaine, la CEDEAO et les Nations Unies à Abuja les 17 et 18 septembre, visant à favoriser une meilleure cohérence dans la mise en œuvre des différentes initiatives, ainsi qu’un renforcement de la coordination et de la synergie des interventions.

10.Afin de répondre pleinement aux besoins du Sahel et de soutenir la mise en œuvre du Plan de soutien des Nations Unies pour le Sahel, les participants ont affirmé que, dans le but de garantir une véritable transformation de la région, la mobilisation des ressources demande une approche et un mécanisme de coordination novateurs, notamment en tirant avantage des atouts qu’offrent la région et de la présence des femmes et de la jeunesse comme principaux moteurs de changement. Dans ce contexte, les participants ont appelé à un accroissement considérable des investissements publics et privés dans des partenariats gagnants-gagnants. À cet égard, la prochaine conférence de coordination des bailleurs et partenaires du Programme d’investissements prioritaires organisée par le Groupe des Cinq pour le Sahel prévue en décembre 2018 à Nouakchott, en Mauritanie, offrira des opportunités d’accroître davantage le soutien au Groupe des Cinq pour le Sahel afin de relever les défis liés au développement socioéconomique de la région.

New York, le 26 septembre 2018

Source: info-matin

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