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Communiqué du Parena sur les communales du 20 novembre 2016

Les élections communales du 20 novembre 2016 se sont déroulées dans un contexte sécuritaire précaire. Le Gouvernement qui avait fait reporter ces communales à quatre (4) reprises, pour des raisons de sécurité, s’est résolu à les organiser dans des conditions pires que celles de 2015.

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Les élections n’ont pas pu se tenir dans au moins 50 communes. Le vote a été perturbé dans des dizaines de communes : bureaux de vote saccagés, matériel électoral incendié, agents électoraux séquestrés par des assaillants armés. En outre, le sang a coulé : de jeunes militaires maliens ont perdu la vie dans le cercle de Gourma Rharouss, un civil a été tué à Dilly, cercle de Nara. Seule une portion congrue des réfugiés rentrés au pays a pu y prendre part (plus de 100 000 Maliens vivent encore dans les camps de réfugiés).

Enfin, les élections du 20 novembre se sont déroulées dans un imbroglio politico- juridique sans précédent qui a vu la mise à l’écart de la loi promulguée le 17 octobre 2016 et l’exhumation d’une loi de 2014 le 17 octobre 2016. Si la mise en quarantaine de la loi du 17 octobre sauve le gouvernement d’une humiliante défaite judiciaire devant la Cour de la CEDEAO, elle a fait  du Mali une république bananière, où les lois de la République sont allègrement piétinées par ceux qui les ont votées et promulguées.

À l’issue du scrutin communal du 20 novembre, le PARENA a obtenu les résultats suivants: 210 conseillers parmi lesquels sept (07) maires.

Si le Parti a progressé dans ses fiefs de Banamba (44 élus) et Kadiolo (25 élus), force est de reconnaitre qu’il a reculé à Nioro (35 conseillers), Kita (31 conseillers) et Macina (14 conseillers dont le Maire de Macina-ville)

Le Parena exprime sa profonde gratitude aux électeurs pour la confiance placée en ses candidats.

Il félicite l’ensemble de ses candidats et élus qui se sont battus, les mains nues, dans des conditions extrêmement difficiles.

Le 20 novembre 2016 entrera dans l’Histoire comme un jour noir pour la démocratie malienne, tant le scrutin a été marqué par de grosses irrégularités et une utilisation éhontée de l’argent pour acheter le vote des électeurs.

Tous les témoignages concordent : tous les observateurs indépendants et objectifs ont été unanimes à reconnaître que la crédibilité du scrutin communal du 20 novembre a été entachée par de nombreux tripatouillages et l’achat massif de votes.

À Bamako et dans de nombreuses communes à travers le pays, les centres de votes  ont été transformés en marchés où les votes ont été mis  aux enchères.

L’argent de la corruption et des surfacturations a circulé dans les centres de vote comme jamais au Mali. La plupart des partis qui ont “gagné” l’élection” du 20 novembre ont trempé dans cette honteuse perversion du suffrage universel.

Au lendemain du scrutin, le quotidien « Les Échos” a titré: ” Municipales du 20 novembre: Les billets de banque ont parlé.

Pour les élections municipales de cette année 2016, les achats de conscience et la fraude ont certainement fait la différence. L’administration doit diligenter les enquêtes nécessaires”. (Les Échos du 23 -11)

Devant l’ampleur sans précédent du phénomène, même un parti comme l’ADEMA a cru devoir tirer la sonnette d’alarme: ” l’ADEMA-PASJ s’inquiète devant la grande corruption qui a caractérisé ces élections communales. Certains partis, profitant de la grande misère de Maliens, ont utilisé l’argent à visage découvert pour obtenir des votes”.

La société civile n’est pas restée sans voix: à travers le président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, elle fait les mêmes observations :

« Par rapport à la sincérité du vote, nous avons noté aussi qu’il y avait l’achat de conscience à ciel ouvert et puis les partis politiques dans leur grande majorité ont profité de cela. Il y a le fait que la corruption électorale a atteint des proportions inquiétantes lors de ces élections communales…” (Maliweb, 27/11)

Dès lors, comment soutenir sérieusement que ces élections se sont bien passées?

Il est étonnant et inquiétant de constater que ni la justice, ni le Gouvernement n’ait ordonné, plus de dix (10) jours  après les faits, la moindre enquête pour vérifier  les nombreuses allégations d’achat de votes et de fraude.

La vague de contestations des résultats des communales aussi bien à Bamako qu’à l’intérieur du pays est la preuve que les Maliens refusent le vol de leurs  suffrages.

Les autorités gouvernementales et judiciaires peuvent-elles fermer les yeux et les oreilles sur les manifestations qui ont lieu à Gao et à Tombouctou? N’y a-t-il pas lieu qu’elles leur accordent la même attention qu’en Commune II du District de Bamako où les tripatouillages en faveur du parti au pouvoir et la vigoureuse opposition des partis victimes des tricheries ont entraîné un réexamen  des votes et le rétablissement en cours des plaignants dans leurs droits ?

Les conditions dans lesquelles les communales du 20 novembre se sont déroulées déconsidèrent le scrutin et enlèvent tout crédit à ses résultats.

Le Gouvernement et tous les acteurs politiques sont concernés et interpellés. Le PARENA invite le Gouvernement à faire la lumière sur le déroulement du scrutin du 20 novembre.

Il l’exhorte à réunir les parties prenantes pour discuter  et convenir des mécanismes de moralisation des élections au Mali et de lutte contre l’utilisation de l’argent pour acheter les votes.

Bamako, le 1er décembre 2016

 

Le Comité Directeur du Parena

 

La rédaction 

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