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Commission vérité, justice et réconciliation : la société civile malienne ne doit-elle pas réclamer la présidence ?

Là aussi nous devons adorer un autre « fétiche importé ». Ces types de commission sont basés sur des principes comme la justice transitoire. C’est-à-dire un tribunal populaire sans action pénale, la reconnaissance des faits suffit pour être pardonné ou réconcilié. Il y a l’autre principe qu’est l’indépendance de la commission du pouvoir étatique en place. En tout cas, la première version semblait beaucoup plus indépendante que la dernière qui tarde à voir le jour. Un dialogue inclusif a besoin de bonne réflexion et démarche.

 drapeau mali

Pourquoi la société civile même autoproclamée, représentante des « civils », dont le contenu n’est même pas clair,  doit-elle gérer cette fameuse commission ? Parce que :

Premièrement : l’impartialité et la neutralité doivent être la règle de base de fonctionnement d’une telle commission. Cette neutralité ne peut pas venir de l’Etat central en dialogue avec les rebelles ;

Deuxièmement : la crédibilité des médiateurs avec le président de la commission comme médiateur en chef est une des conditions d’efficacité de fonctionnement. Les agents publics n’ont souvent pas cette crédibilité, car ils ont été acteurs ou même complices de la situation. Les ONG, souvent crédibles, détiennent des compétences dans la gestion des conflits et ont eu la chance d’expérimenter des actions similaires ;

Troisièmement : la connaissance des milieux est aussi un autre critère très important dans le bon fonctionnement de la commission. Oui les agents de l’Etat central connaissent les milieux sociologiques, mais avec des lunettes de commandement à travers des outils importés (loi, décret …). Mais, cela ne suffit vraiment pas pour faire face aux principes de médiation. Il va falloir fixer et même puiser dans nos valeurs profondes. Les compétences n’existent pas seulement en ville ni dans l’administration centrale. Faire appel au local qui détient toujours le vrai pouvoir qu’il confie à certains malgré lui.

Quatrièmement : Eviter coûte que coûte les religieux qui, dans la gestion de la crise des évènements de mars 2012, se sont discrédités en mélangeant laïcité et accompagnement politique des peuples en souffrance. Alors ils ont instrumentalisé les religions pour prendre l’Etat en otage. Oui des expériences réussies existent peut être ailleurs (Egypte, Turquie, Tunisie…). Mais chez nous au Mali, le contenu sociologique a une assise sociale capable de mouvoir sans cette méthode où le religieux exploite l’ignorance des fidèles, c’est un péché originel : le vol de conscience !

Cinquièmement : Peut-on faire appel à des ressortissants neutres reconnus et légitimés des pays voisins pour soutenir cette commission dialogue pour commencer à faire face à la division des peuples par les colons ? C’est une piste à explorer sans « complexe de mendicité » qu’ont certains maliens en refusant de croire que Kourouganfouga est un mythe à reconstruire et que la globalisation est une réalité.

En somme, il faut éviter, en tous cas, une commission de façade en important le fétiche d’un autre sans savoir sa façon d’adorer. C’est importer la foudre sur soi ou permettre le passage des clandestins capables de faire produire des impacts négatifs.  Au lieu de réconcilier ils vont communiquer pour diviser, en utilisant l’approche d’effet de masse où l’homme réintègre parfaitement son règne animal.

SDF

Source: Le Canard de la Venise

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