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Commerce : La vente en ligne prend son envol

En un clic, le client peut choisir la marchandise qu’il désire acquérir et se la fait livrer à l’adresse voulue. Ce mode d’achats de biens et services prend de plus en plus de l’ampleur et crée beaucoup d’emplois

 

Au Mali, le e-commerce ou commerce électronique a déjà pris son envol. Sani-féré.com, malisougouba.com, soukouni.com, bisougou.com, Yobootao, etc. sont, entre autres, des sites Internet ou pages réseaux sociaux de vente ou de promotion de produits divers qui inondent la toile. Immense espace virtuel universel ainsi mis à profit par des sociétés et particuliers qui ont choisi d’y ouvrir des boutiques pour améliorer leur visibilité et booster leurs affaires.

Une nouvelle façon de faire qui est visiblement plus rentable, qui bouleverse et les modes de consommation et les rapports entre clients et vendeurs.

Ces échanges de produits ou de service se font via des plateformes électroniques. Ils consistent à la mise à disposition du consommateur d’un catalogue électronique, d’un mode de paiement en ligne… des produits d’une société ou d’un particulier installé quelque part à travers le monde.

La possession et la maîtrise des Technologies de l’information et de la communication (Tic) : ordinateurs, tablettes et Smartphones, sont essentielles en la matière. Ces appareils doivent être connectés en permanence à Internet.

Le e-commerce devra son explosion au boom démographique et au développement des télécommunications. Progrès technologique ayant permis à la majorité des Maliens de rester connectés à Internet à moindre coût et à tout moment.

Les achats virtuels son devenus un réflexe à la faveur de la crise de Covid-19. Pandémie qui a confiné les consommateurs, les empêchant de se rendre physiquement aux marchés pour faire des achats.

Les commerçants en ont profité pour booster leurs business. Le commerce en ligne a facilité les échanges tout en offrant de nouvelles fenêtres d’opportunités aux commerçants, estime Abdoulaye Doucouré. «Il suffit aujourd’hui de prendre les photos de tes produits et les mettre sur les réseaux sociaux», ajoute le vendeur de basin au Grand marché.

Évoluant dans le commerce général depuis 10 ans, il a basculé dans le e-commerce depuis quelques mois. Objectif : permettre aux clients de gagner du temps, en leur épargnant les calvaires que causent les déplacements.

Son collègue Youssouf Diarra est vendeur de bijoux et autres accessoires pour femmes. «Depuis que j’ai créé ma page de vente sur Facebook, j’ai enregistré tous les numéros de mes clients à qui j’envoie régulièrement mes nouveaux produits.

Ce qui leur permet de faire le choix sans se déplacer», explique celui qui dit recevoir aujourd’hui plus de commandes via WhatsApp que de clients physiques. C’est pourquoi, explique le négociant, il se concentre plus sur le e-commerce que sa boutique physique.

SOLUTIONS DE PAIEMENT- Certains comme Mohamed Salim Diarra peinent à gérer les clients physiques. Certains d’entre eux menacent d’aller dans les boutiques voisines où ils seront mieux traités. Pendant ce temps, les commandes affluent sur sa page Facebook. «Avec le e-commerce, nous avons la possibilité de vendre ou d’acheter un produit avec livraison gratuite ou payante, étant assis à la maison, à la boutique ou au bureau», déclare-t-il

Mme Diarra Catherine Diarra est fonctionnaire dans une entreprise à Sébénikoro, en Commune IV du District de Bamako. Pour ses achats alimentaires, elle ne se donne plus la peine de se déplacer depuis deux ans. «Depuis mon bureau, j’appelle le numéro d’un site et je reçois ma commande dans un délai raisonnable, sans me déplacer et à moindre coût», apprécie Mme Diarra.

Le e-commerce est devenu un pourvoyeur d’emplois vers lequel des jeunes diplômés se tournent. Après des années de chômage, Mariama Kouyaté décide de créer une page de vente qu’elle administre. Sa plateforme propose des accessoires pour femmes : sacs à main, perruque, chaussures, pommade, parfum, etc. Pour inciter les clientes à faire un premier achat, elle fait des remises sur certains produits. Mariama Kouyaté reçoit plus de 20 commandes par jour.

Les prix et les conditions de livraison sont discutés via WhatsApp. La e-vendeuse emploie aujourd’hui d’autres personnes pour la vente et la livraison. «Le succès de mon commerce, je le dois au développement des télécommunications. Aujourd’hui, beaucoup de Maliens sont sur les réseaux sociaux. Le meilleur moyen de développer son commerce sans faire un gros investissement est le e-commerce», martèle t-elle.

Diplômé en communication, Amadou Maïga évolue dans le commerce électronique depuis 2019. Son site de vente : Yobootao est enregistré à l’Agence pour la promotion des investissements (API) comme une entreprise. Il propose des tissus, des basins, des chaussures, des maillots, des prêt-à-porter pour hommes, femmes et jeunes.

«Depuis ta chambre, tu peux toucher des milliers de personnes en un clic. On peut devenir populaire du jour au lendemain, augmenter ses ventes et booster son commerce quel que soit le secteur d’activité», explique-t-il.

Ces prouesses ont été rendues possibles grâce à l’évolution des solutions de paiement numérique comme Orange-Money, MoovMoney, Sama, Western-Union, Express. Ces solutions de paiement permettent à de nombreux consommateurs éloignés des circuits de consommation d’y être insérés. En la matière, ces services permettent de faire des transactions sur les sites de commerce en ligne.

Conducteur de mototaxi, Salif Doumbia est également livreur de produits commerciaux. Ses frais de livraison varient entre 1.000 Fcfa et 2.000 Fcfa selon la distance à parcourir. «La seule conséquence, selon lui, est que souvent les destinataires des produits refusent de payer dès qu’ils reçoivent leurs marchandises».

Mohamed Haïdara est également livreur pour une boutique de vente de draps en ligne, depuis deux ans. Sortant de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP), le quadragénaire affirme avoir galéré plusieurs années avant de trouver un emploi.

Cette activité lui a permis de sortir du chômage, car il peut livrer plus de dix colis par jour. Ce qui lui permet de gagner 10.000 Fcfa par jour. L’essentiel, selon lui, ce sont ses frais de livraison qui varient entre 1.000 Fcfa et 2.000 Fcfa, en fonction de la distance.

L’entrepreneur Maïga déplore, par ailleurs, les lenteurs constatées quant à la réglementation du secteur au Mali. N’importe qui, soutient-il, peut créer son site ou sa page de vente en ligne sans payer de taxe.

La réglementation du commerce électronique était au centre de la 12è conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (CM12), tenue à Genève du 30 novembre au 3 décembre 2021. Les ministres des pays membres de l’OMC se sont penchés sur le problème de la fracture numérique, les flux de données, la localisation des données, les taxes internes, le Code source et le développement des infrastructures.

Anne-Marie KÉITA

Source : L’ESSOR

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