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Combattre le terrorisme au Mali : Un ancien ministre demande “la récupération des fonds détournés par les Chefs militaires”

Hamma Ag Mahmoud, un ancien ministre malien, actuellement réfugié en Mauritanie, appelle le pouvoir en place à Bamako à « prendre ses responsabilités » en récupérant « tous les fonds détournés par les Chefs militaires, par ce que ceci est à l’origine de la démoralisation des troupes » face aux terroristes.

Dans cette interview, l’ancien conseiller de plusieurs chefs d’État maliens, demande aussi que « tous les officiers, sans exception soient au front, ou envoyés à la retraite d’office, s’ils sont incapables d’engagement militaire ».

Hamma Ag Mahmoud indique cependant que « le plus grand effort incombe aux politiques et à la population car tous doivent s’efforcer de dissuader leurs enfants enrôlés par les terroristes ».

Interviews

ALAKHBAR_ Le Sahel fait face à l’offensive des Groupes Armés Terroristes (GAT) depuis des années. Comment expliquez-vous cela et quelles réponses appropriées de la part des états de la Régions ?

Hamma Ag Mahmoud : Les Groupes Armés Terroristes (GAT) sont arrivés au Mali en 2002. Le gouvernement du Mali à l’époque leur a offert la protection, malgré la réprobation des pays voisins où ils capturaient des otages occidentaux, monnayés contre des rançons largement redistribuées au sommet des Etats.

C’est d’ailleurs cette bienveillance des autorités qui a abusé les populations sur la véritable nature des Groupes Armés Terroristes (GAT). Forts des bonnes relations avec les États, ils ont eu tout le loisir de s’implanter au sein des populations rurales, déjà très marginalisées.

En 2012, profitant de l’absence de l’État dans le Nord du Mali, à la suite de l’offensive éclaire du MNLA, les Groupes Armés Terroristes (GAT) encouragés par le gouvernement de Dioukonda Traoré, ont évincé les Azawadiens affaiblis.

L’intervention française, en 2013 a eu pour conséquence de disséminer les Groupes Armés Terroristes (GAT) dans toute la Sous-Région, une zone dont ‘ils ont eu largement tout le temps d’identifier la topographie, les zones inhabitées, pour y installer des camps d’entrainement, enfouir les équipements, les armes et munitions, le carburant, les fonds.

Ils ont ainsi tissé des relations avec les populations rurales, laissées pour compte aujourd’hui par les États de la Sous-Région, coupables d’insouciance et d’irresponsabilité face à ces menaces, en payant le prix fort.

En un mot, la déliquescence des États et la marginalisation des populations rurales, ont largement facilité l’implantation des Groupes Armés Terroristes (GAT) au Sahel.

Les troupes françaises n’ont pas enrayé la spirale de la violence terroriste.

Tout le travail reste à faire et il incombe aux maliens et aux maliens seuls.

Je suis mortifié de voir que les gouvernants actuels n’ont rien à proposer aux maliens, qu’une alternative de dépendance vis-à-vis de l’étranger pour leur sécurité.

Les français s’en vont, les russes arrivent.

On perpétue un complexe depuis Dionkounda Traoré.

Où sont les fils des grands héros qu’on évoque tous les jours ?

Je trouve très paradoxal que les maliens (les tirailleurs sénégalais) qui ont conquis l’Empire Colonial Français, participé vaillamment aux 2 Guerres Mondiales, pour les bons yeux de la France, ne soient pas capables de défendre leur pays aujourd’hui, contre une poignée d’individus à pied et en motos.

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités en commençant par la récupération de tous les fonds détournés par les Chefs militaires, par ce que ceci est à l’origine de la démoralisation des troupes.

Par ailleurs tous les officiers, sans exception doivent être au front, ou envoyés à la retraite d’office, s’ils sont incapables d’engagement militaire.

Mais le plus grand effort incombe aux politiques et à la population car tous doivent s’efforcer de dissuader leurs enfants enrôlés par les terroristes.

La plupart des analystes aujourd’hui affirment que ce sont des États qui fabriquent le terrorisme pour déguiser leur interventionnisme.

C’est aussi la responsabilité des pays développés qui ont refusé d’accompagner nos États sur la voie du progrès, par la rétention sur les financements et le transfert des technologies.

Voyez comment les USA ont reconstruit l’Europe après-guerre et les pays d’Asie du Sud-Est.

Mais il faut dire aussi que l’Afrique n’est pas l’Allemagne et n’est pas non plus dans les priorités des grands États. Ses dirigeants n’ont pas été aussi à la hauteur.

Pour assécher le recrutement de la jeunesse par les terroristes, il faut l’occuper par l’embauche dans les industries naissantes. Rien qu’avec la transformation du coton on peut trouver de l’emploi à toute la jeunesse malienne dans le chômage aujourd’hui.

Mais quels que soient les efforts consentis pour mettre le pays en défense, tant que les Forces armées et de sécurité continuent à violer les droits de l’homme, comme par le passé, il n’y aura pas de succès dans la lutte antiterroriste.

Les images des nombreux civils, les mains attachées derrière le dos et calcinées, sont insupportables.

Non seulement elles privent l’armée de tout soutien dans la population, mais elles renvoient au monde entier la plus mauvaise image du Mali et la condamnation unanime de la Communauté internationale.

Pour lutter efficacement contre le terrorisme il est indispensable de reformer radicalement le système de gouvernance qui a prévalu depuis l’indépendance, responsable de la marginalisation des nombreuses couches de la population, devenues perméables aux propagandes terroristes.

Les Groupes Armés Terroristes (GAT) se sont bien incrustés dans le Sahel depuis 20 ans. Aujourd’hui ce ne sont plus des étrangers qui combattent les forces armées de la Sous-Région, ce sont des nationaux qui expriment leur rejet et leur désaccord avec l’État postcolonial.

C’est pourquoi la solution n’est pas militaire. Elle est essentiellement politique. Elle requiert d’une part, une véritable refondation de l’État post-colonial, et d’autre part l’instauration du dialogue, de la négociation, pour définir et s’accorder avec toutes les composantes de la nation, sur le meilleur format de l’organisation politique, administrative, économique, social, dans lesquels s’identifient tous les citoyens.

L’une des plus fortes armées du monde, l’armée américaine a échoué en Afghanistan, au Vietnam, face à la guérilla.

L’armée française avait échoué en Indochine, en Algérie.

La solution militaire ne peut régler le problème du terrorisme. Avec son contingent de destructions, de crimes, d’exactions, d’évaporation de ressources au détriment du développement, la guerre ne peut conduire qu’au désastre.

C’est peut-être même l’objectif des Groupes Armés Terroristes (GAT) et leurs commanditaires, un prétexte pour empêcher l’exploitation des ressources des pays du Sahel pour leur développement.

Aujourd’hui pour lutter contre le terrorisme les États du Sahel doivent changer leurs stratégies :

– former et équiper les forces de sécurité (Gendarmerie, Police, Garde Républicaines), respectueuses des droits humains, à la place des armées ;

– refonder l’État post-colonial en s’inspirant de l’histoire et de l’héritage de leurs royaumes et empires, et des normes universelles.

– négocier avec les Groupes Armés Terroristes (GAT)

La plupart des experts s’accordent aujourd’hui sur le constat selon lequel le terrorisme est une forme d’interventionnisme d’acteurs étrangers.

Si c’est le cas, les pays du Sahel, et toute l’Afrique doivent mutualiser leurs forces et innover, dans bien de domaines, pour contrer cette menace qui constitue le plus grand danger pour la sécurité, la stabilité et le développement.

ALAKHBAR_ Le retrait de l’armée française de l’épicentre de la menace, le Mali, aura-t-il quelles conséquences pour ce pays et la Sous-Région Sahel ?

Hamma Ag Mahmoud : L’intervention française n’a pas stoppé le terrorisme au sahel.

Après l’euphorie du début de l’intervention, la réalité a fait place à la fiction.

Les dégâts collatéraux, les arrestations musclées, les disparitions forcées, les survols en rases mottes des paisibles populations, les peurs qui ont provoqué quelque fois l’avortement des femmes et la fuite éperdue des enfants dans la brousse, ont changé la perception des populations.

Les récits des militaires français évoquant avec nostalgie les épopées coloniales ont fini de camper le tableau.

Au vu de tout cela les Autorités politiques devraient faire le point, corriger les insuffisances, ou arrêter tout simplement les frais. Rien de semblable n’a été fait.

L’intervention militaire française s’est soldée par un résultat en demi-teinte.

L’offensive terrorisme a été freiné, mais non enrayée.

L’objectif originel, à savoir la capacité de la France à projeter sa force militaire sur un grand théâtre étranger, n’a pas été atteinte.

En 2013 les zones d’occupation des Groupes Armés Terroristes (GAT) étaient limitées au Nord Mali. Aujourd’hui elles s’étendent à toute la Sous-Région, dans une logique de renforcement continue de l’occupation de l’espace, illustrée par des défaites récurrentes des armées locales.

Je considère que l’appel à la France, lancé par le Président D. Traoré en 2013, a été un acte politique inapproprié.

A- t-ont vraiment besoin d’une armée étrangère pour contrer quelques dizaines de 4 /4, transportant des guérilleros armés de quelques AK, lorsqu’on disposait au même moment de plusieurs bataillons en alerte, à Mopti, Ségou, Nioro, Kayes, Bamako.

Ceci est d’autant plus étrange que Monsieur D. Traoré est le Président civil qui connait l’armée malienne mieux que quiconque, par ce que fils de militaire, grandi dans les casernes.

Après la débâcle des contingents de l’armée maliennes au Nord en 2011/2012, Monsieur Traoré a porté le coup de grâce à cette armée.

L’appel à l’intervention française a eu pour conséquence de démoraliser l’armée malienne qui considère depuis lors que les politiques l’ont trahie et à juste titre.

En conséquence le retrait de l’armée française va réhabiliter l’armée malienne qui reprendra confiance pour s’acquitter de sa mission régalienne, la défense du territoire et non la police et la sécurité intérieure.

Ceci est valable pour tous les autres États de la Sous-Région.

Ce retrait permettra aussi aux hommes politiques de dessiller. S’ils sont incapables d’assurer la défense et la sécurité du pays, ils n’ont pas leur place au sommet de l’État.

Question 3

ALAKHBAR_ La France a joué un rôle prépondérant dans la signature de la paix entre les indépendantistes de l’Azuwad et le gouvernement du Mali. L’Accord d’Alger a –t-il des chances de survivre au contexte politique actuel qui caractérise les relations franco-maliennes ?

Hamma Ag Mahmoud : Moins il y’a d’acteurs étrangers dans les négociations inter-maliennes mieux ça vaut.

En 2012 le MNLA avait proposé d’ouvrir directement des négociations avec le gouvernement malien. Aucune suite n’a été réservée à cette proposition.

C’est la France qui a créé les rebellions Touaregs au Mali. Elle a manipulé aussi tous les gouvernants maliens, excepté Moussa Traoré.

La France a inscrit la question touarègue au Mali dans son agenda politique depuis la Loi/Cadre (1956/1960), tantôt pour déstabiliser le Mali, tantôt pour exterminer les Touaregs, par génocide, en sous-traitance aux différents gouvernements maliens.

A l’allure où vont les choses, il n’est un secret pour personne qu’une des parties à l’Accord s’achemine vers sa révision, au besoin, de façon unilatérale, sans égard aux dispositions dudit Accord. A défaut elle peut aussi en conditionner l’application à une révision/abrogation, ce qui revient au blocage.

La position officielle, relayée par les lobbies, soutient que la décentralisation, qu’on doit étendre à tout le territoire national, est une incitation à la sécession pour les Touaregs et les Arabes.

Du coup toutes les populations du Mali vont végéter éternellement dans le Système politico-administratif de la colonisation française.

En vérité les hommes politiques maliens sont réfractaires à tout partage du pouvoir. Ils rêvent tous de concentrer tous les pouvoirs entre leurs mains, au sommet de l’État. Ce qui leur permet aisément de dilapider toutes les ressources du pays. C’est pourquoi d’ailleurs l’écrasante majorité de la population, laissée pour compte, est largement embrigadée par les terroristes.

Ma conviction aujourd’hui est que le gouvernement de la Transition, d’après tous les signaux, va inexorablement à la rupture de l’Accord, selon la même stratégie qu’IBK. On bloque l’application de l’Accord, tout en préparant la guerre.

Sous le régime colonial la France avait préconisé d’éradiquer les Touaregs du Sahara et Sahel, conformément aux recommandations de leur spécialiste, Charles de Foucault : ‘’Éduquer les Touaregs, c’est comme installer des Japonais sur la frontière sud de la France ‘’.

C’est pourquoi la France avait préconisé d’exterminer tous les Touaregs par enfermement dans des limites Administratives.

C’est mortel pour une population qui vit essentiellement d’élevage transhumant et de commerce transsaharien.

Au Soudan et Niger la France a préconisé d’incendier les pâturages, empoisonner les points d’eau, instaurer un embargo sur les marchés, à l’encontre des Touaregs.

Curieusement le gouvernement du Mali avait édicté les mêmes mesures, en plus des massacres perpétrés.

Ces dispositions hautement criminelles, ont causé d’énormes préjudices aux populations Touaregs qui ont survécu chaque fois à ces douloureuses épreuves, grâce à leur résilience et au don d’ubiquité, qui ont empêché leur extermination.

Au début des années 60 une française, amie des Touaregs, avait demandé au Général de Gaulle pourquoi la France a trouvé les Touaregs dans leurs États indépendants, et au moment des indépendances, elle (la France) les a partagés entre d’autres États voisins.

De Gaulle a répondu : ‘’ les Touaregs ne nous aiment pas, ils ont refusé l’école, le service militaire. Nous avions créé un territoire pour eux (l’OCRS), ils n’en veulent pas. Ils nous détestent.

C’est pourquoi nous les avions repartis entre les Arabes et les Nègres, pour qu’ils les exterminent’’.

Voilà ce que pense des Touaregs la plus haute autorité française, un dessein apparemment bien partagé par les autorités maliennes depuis 1962.

Pour comprendre l’acharnement de la France, il faut mentionner l’extermination par les Touaregs de deux importantes unités françaises au Hogard et près de Tombouctou, lors de la pénétration coloniale, avec des armes blanches uniquement.

Cet exploit a beaucoup marqué les esprits en France, et à l’origine, en partie, du ressentiment français à l’endroit des Touaregs.

Heureusement, beaucoup de français n’épousent pas le point de vue de leurs dirigeants.

La deuxième cause de l’acharnement de la France réside dans le positionnement géographique des Touaregs.

Depuis des millénaires, les Touaregs ont constitué le trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique Occidentale, précurseurs de l’Unité Africaine, alors que la politique française consiste à isoler les Régions Africaines, les unes des autres, à opposer les communautés les unes aux autres.

Pour la France les Touaregs ont établi des relations commerciales entre l’Afrique Noire et le Maghreb, le monde musulman. L’existence de ces liens historiques géographiques, spirituels, culturels, demeure une menace pour l’influence française, comme les Tutsis, en Afrique Centrale, perçus comme vecteur de l’influence anglo-saxonne en Afrique Équatoriale francophone.

Dans les deux cas, la France joue de son poids sur les gouvernements, et les populations pour exterminer les Touaregs et les Tutsis par procuration.

Au Mali, il n’y a pas d’hommes politiques, excepté Moussa Traoré, qui puisse à l’image de Kagamé tenir tête aux Français, pour éviter le piège.

Aujourd’hui, en l’absence de la France et de ses suppôts à la tête du Mali, les chances d’un règlement définitif du conflit sont réunies, à condition bien sûr que les responsables de la Transition fassent preuve de bonne volonté.

ALAKHBAR_ Les communautés Touaregs en Algérie, Libye, Niger, Burkina, n’ont jamais pris des armes contre leur pays. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs les raisons profondes des rebellions Touaregs au Mali ?

Hamma Ag Mahmoud : Les origines des rebellions Touaregs au Mali remontent à la période coloniale, à la Loi Cadre (1956/1960).

Alors qu’au Niger voisin les Touaregs ont participé à toutes les institutions, le gouvernement, l’Assemblé Nationale, les Grandes Administrations Publiques, au Mali c’est l’exclusion totale et la persécution.

La France est à l’origine du problème du Nord Mali depuis les années 50.

Sous la Loi-Cadre (1956/60), la France avait imaginé de créer une nouvelle colonie pour les populations Sahariennes et Sahéliennes, essentiellement Touaregs, pour disposer des ressources minières indispensables à son économie, tout en libérant toutes les colonies.

Les Touaregs au Soudan ont rejeté catégoriquement cette proposition. Pourquoi nous ne méritons pas l’Indépendance comme tous les peuples africains, ont-ils dit ?

C’est ainsi que les cadres et les populations de la Boucle du Niger ont pris position contre l’OCRS, sauf un seul, le Cadis de Tombouctou, Med Mahmoud, pour des raisons qui lui sont propres.

Au même moment l’administration coloniale s’est rendu compte que les cadres politiques Touaregs et Arabes soutenaient politiquement et financièrement les nationalistes Marocains et Algériens.

C’était intolérable pour la France, au moment où elle n’avait plus la latitude d’agir à sa guise pour punir les Touaregs.

Alors elle a recours à une manipulation monstrueuse.

Des Administrateurs coloniaux de la Boucle du Niger, sous la houlette du Gouverneur du Soudan, Gipoulon, ont réuni des cadres Sonrais et ont fait le deal suivant :

La France va partir sous peu. Nous ne serons plus là pour vous favoriser par rapport aux Touaregs. Voilà ce que vous devez faire maintenant pour vous assurer la suprématie sur les populations blanches.

En conséquence il est urgent de prendre les mesures suivantes pour assurer une suprématie sur les Touaregs et arabes :

-1) écarter des responsabilités les leaders Touaregs et arabes actuels et barrer la route à ceux qui sont susceptibles de les remplacer ;

-2) provoquer un incident grave au sein des populations blanches susceptible de provoquer le rejet des nouvelles autorités.

Les personnalités Touaregs et arabes visées étaient :

*Habib Wafi, conseiller territorial du Cercle de Gao, originaire d’Araouane,

*Mohamed Elmehdi Ag Attaher, conseiller territorial du Cercle de Goundam, Chef de la tribu Kel Antassar,

*Mohamed Ali, ex-Chef de la même tribu, ayant fui les prisons coloniales et exilé en Arabie Saoudite, puis en Égypte, Lybie et Maroc,

* Boubacar Moctar, futur député du Cercle de Bourem, (1959).

Ainsi que plusieurs cadres, tous opposés à l’OCRS et soutiens des nationalistes maghrébins.

Les Cadres Sonrais ont formé depuis lors, une Association dénommé “le lobby koyroboro”, et invités à présenter une pétition au gouverneur du Soudan, pour la démission de Habib Wafi, Conseiller Territorial du Cercle de Gao, pour le motif de financement du FLN Algérien.

L’Administration coloniale détenait les preuves fournies par les cadres Sonrais. Le Gouverneur a donné à Habib Wafi le choix de la prison ou la démission et le départ du Cercle de Gao, ce qu’il a choisi.

Cette mansuétude inhabituelle s’explique parce que la France craignait les répercussions politiques d’un procès qui révélerait au monde que non seulement le FLN n’est pas une bande de criminels, mais de vrais nationalistes, puisqu’ils ont fait des émules au Soudan Français voisin.

Désormais les cadres Sonrais sont invités à trouver ou provoquer des motifs susceptibles de justifier la mise à l’écart des responsables Touaregs et arabes de la Boucle du Niger, afin de les remplacer par des Sonrais.

Boubacar Moctar, élu à Bourem a été victime d’une magouille semblable. Il a lui aussi été contraint à la démission forcée.

Par dépit il a remboursé tous les émoluments dont il avait bénéficié à l’Assemblée Nationale pendant son court mandat.

Med Elmehdi, à Goundam a été victime d’une accusation de rébellion proférée par son collègue de Goundam, Sididie Oumar Traoré.

Après 6 mois d’enquête de la Police, la Gendarmerie nationale, la Sécurité militaire, 2 Commissaires politiques du Parti RDA, aucune preuve n’a été retenue contre lui.

Il s’agit de l’affaire de la fameuse rébellion dite de la “République des Lithame’s “, en 1963, à Goundam.

Elle a été classée sans suite après 6 mois d’enquête.

Malgré toute la gravité d’une telle accusation, son auteur n’a été nullement sanctionné.

Un membre du Bureau politique national en a fait un compte-rendu détaillé, révélateur de l’état d’esprit qui régnait au plus haut niveau de l’État à cette époque.

Le secrétaire Général du parti, Modibo Keita a introduit le sujet et a informé les membres de la conclusion de l’enquête par l’absence de toutes preuves étayant l’accusation.

Un membre du Bureau politique, vue la gravité de l’accusation a demandé des sanctions à l’encontre de Sididie Traoré.

Aussitôt un autre membre, en la personne de Alousseini Toure’, originaire de Gao, Commissaire politique, a soutenu que sanctionner Sididie Traoré, c’est comme donner raison à un blanc contre un noir.

Le secrétaire général a conclu la discussion en déclarant que le dossier est clos”.

C’était ainsi que le lobby koyroboro avait obtenu l’éviction des Touaregs et arabes de toutes les Institutions de la République Soudanaise et du Mali, le Gouvernement, l’Assemblée Nationale, la Haute Administration Publique jusqu’au coup d’état de 68.

Pour assurer la suprématie des Sonrais d’autres mesures aussi discriminatoires les unes que les autres, ont été édictées à l’encontre de la Communauté Blanche du Mali, grâce à la complaisance du Pdt Modibo Keïta.

Une complaisance à l’origine des problèmes que connait le pays aujourd’hui. Entre autres mesures discriminatoires on peut citer sans être exhaustif :

-le choix des Sonrais pour représenter exclusivement les populations Touaregs et arabes au parlement sans leur avis.

Tous les députés du Nord Mali étaient tous Sonrais, excepté un, sous la 1ère République.

– aucun membre du Bureau politique, ni du gouvernement pendant cette même période.

-toutes les écoles nomades, ont été transférées dans les villes pour en priver les Touaregs et arabes et devenir des écoles pour la population Sonrais, à l’exception de celles de Goundam sur lesquelles veillait le rescapé des purges, Med Elmdehdi.

-au départ de l’Administration coloniale, le Commandement des Cercles de la Boucle du Niger a été confié aux Sonrais, à une exception près ainsi que la plupart des Arrondissements.

-La confiscation des terres appartenant aux Touaregs et leur redistribution aux Sonrais tout le long du fleuve.

-M. Attaher Maiga, Ministre des Finances, membre influent du lobby koyroboro a été autorisé par le Pdt Modibo Keita à recruter dans les services de son département tous

Les Sonrais à quelque niveau que ce soit, à l’exclusion des Touaregs et arabes, que le lobby était pourtant sensé représentés.

C’est de cette période que date le nombre élevé d’agents de l’État d’origine Sonrais.

– les recensements des populations Touaregs et arabes ont été arrêtés pour déséquilibrer les statistiques démographiques en faveur des Sonrais.

-des intellectuels maliens ont repris le relais des colonialistes français pour dénigrer les Touaregs.

Certains, comme Bakari Kamian, dans l’air du temps, qualifient les Touaregs d’hyènes, sans crainte d’être recadré.

L’Administration coloniale dans sa logique de provoquer une réaction négative des nouvelles Autorités (maliennes) envers les populations Touaregs et arabes, a prescrit, de 1958 à 1959, aux Chefs des Circonscriptions Administratives de la Boucle du Niger, de produire des rapports confidentiels affirmant que “les Touaregs ne se soumettront jamais aux Noirs au Soudan”, ce que dément l’histoire des empires du Ghana, du Mali, et de Gao.

Ces allégations étaient destinées à créer une grande méfiance des Autorités maliennes à l’endroit des populations Touaregs.

Ces lettres confidentielles ont été soigneusement laissées dans les archives à l’intention des Nouvelles Autorités qui se sont pressées de les transmettre à Bamako, en alarmant souvent sur la situation.

Il ne faut pas oublier que la quasi-totalité des circonscriptions administratives de la Boucle du Niger, ont été confiées exclusivement aux cadres Sonrais en 1959.

Le lobby koyroboro, dans la même logique, à la tête de la presque totalité des cercles de la Boucle du Niger à partir de 1959, a tout le loisir de choisir l’opportunité de déclencher l’incident programmé, là où les conditions seront réunies.

La succession de la chefferie des Ifoghas à Kidal a été l’occasion inespérée. Kidal était politiquement érigée en Sous-Section sous l’autorité de la Section RDA de Gao.

Fort de cette position, le lobby koyroboro qui contrôlait la Section RDA de Gao, s’est mis à l’œuvre pour déstabiliser la tribu Ifoghas.

Malgré que l’Assemblée des notables, a élu un successeur, conformément à une vieille coutume que même la colonisation a respectée, la Section RDA de Gao a pris le contre-pied de cette décision en imposant un Chef de Tribu de son choix.

C’était visiblement dans l’intention malveillante de révolter les populations qui ne peuvent comprendre cette intrusion injustifiée dans les affaires internes de la Tribu.

Le parti RDA, ayant la primauté sur l’Administration, sa décision a prévalu quant bien même la nomination d’un Chef de Tribu n’a jamais été du ressort de la Politique.

Cette ingérence inappropriée dans un domaine strictement réservé aux a eu pour conséquence de révolter la population qui s’est sentie injustement pénalisée, d’autant plus qu’il n’y avait pas de précédent en la matière.

Voilà ce qui est à l’origine de la révolte des populations de Kidal, révolte préméditée et provoquée par le lobby koyroboro à dessein, conformément au plan élaboré en accord avec l’Administration coloniale.

L’objectif visé était de révolter des populations Touaregs, attirer des représailles et jeter l’anathème, le discrédit, sur tous les Touaregs et arabes.

La riposte des Autorités a été très disproportionnée, la répression aveugle, assassinats de civils, femmes, enfants, vieillards, notables, tous désarmés, troupeaux massacrés, pâturages incendiés, points d’eaux empoisonnés. Bref, un génocide en bonne et due forme.

A Kidal la population était contrainte d’assister aux exécutions sommaires, sans jugement, des notables.

Ces pratiques macabres ont jeté une énorme stupéfaction dans toutes les populations Touaregs et arabes au Nord Mali, bien au-delà de Kidal.

Des Notables et non des moindres, ont été internés à Bamako pendant plus d’une décennie sans jugement et exposés au public pour discréditer les Touaregs en général. Kidal est décrétée zone interdite. Pour y voyager un laissez-passer était obligatoire.

Le lobby koyroboro a mis à profit cette affaire pour mener des campagnes de discrédit à caractère ethnique et racial à l’encontre des populations blanches du Mali, et ce, malgré les mises en garde du Gouverneur de la Région de Gao, Bakara Diallo (voir son allocution le 1er juillet 1961, à l’occasion de son intronisation), devant un parterre de membres du Bureau Politique National, du Gouvernement et nombreux invités.

A cette occasion il a souligné avec insistance la gravité de ces campagnes mensongères à caractère ethnique et racial, punies par les lois en vigueur.

Ses propos cependant n’ont pas réussi à mettre fin à ces sordides menées subversives distillées jusque dans les allées du Pouvoir à Bamako.

Dans la foulée de cette affaire, une des personnalités indexées par l’Administration coloniale et le lobby koyroboro, Mohamed Ali, réfugié au Maroc a été extradé sur la demande du Président Modibo Keita, sous le prétexte de participation à la rébellion de Kidal, sans aucune preuve.

L’immense prestige dont cette figure anticoloniale jouissait dans la tribu Kel Antassar et bien au-delà, avait jeté la consternation dans les populations Touaregs et arabes.

Au même moment le lobby koyroboro avait lancé l’accusation de rébellion, la République des Lithame’s, à l’encontre de son frère, Med El Mehdi, député et dernier rescapé des purges programmées en collaboration avec l’Administration coloniale.

Nous avons vu plus haut la suite donnée à cette Affaire.

Mais auparavant une autre affaire, destinée à décrédibiliser Med Elmehdi, député de Goundam, était en cours, la pseudo réforme agraire sur les terres uniquement de la tribu Kel Antassar et nulle part ailleurs.

Lors de la Conférence Régionale de la Région de Gao, en 1962, tenue à Tombouctou, Sididie Oumar Traoré, député de Goundam, avait proposé la confiscation de toutes les terres de la tribu Kel Antassar au profit de leurs Bellahs, qui les cultivaient en métayage.

Il s’agissait bien sûr de spolier des populations blanches au profit d’autres Populations Noires, et partant, de discréditer l’élu et Chef touareg, Med Elmehdi, la plus grande cible du lobby koyroboro.

Le Pdt Modibo Keita qui présidait les travaux, avait approuvé cette requête, séance tenante. Mais Med Elmehdi a pris la parole pour démontrer toutes les conséquences politiques, sociales et morales qui résultent d’une telle décision.

Finalement le Pdt Modibo a tranché ‘sur le fond, en faveur de Siddidie Traoré, à charge à la Section RDA de Goundam de décider des modalités du partage des terres entre métayers Noirs et propriétaires Blancs.

C’est la première fois au Mali qu’une mesure d’expropriation avait été prise en quelques minutes et uniquement à l’encontre d’une population bien ciblée pour des raisons ethniques, puisque le même problème se pose partout au Mali.

Je rappelle que les populations Soninké’ des Régions de Kayes, Koulikoro, Ségou, depuis la fin de l’Empire du Ghana, fuyant la désertification, ont été accueillies par les autochtones des contrées du sud qui leur ont prêté des terres.

Malgré les multiples démarches, les Soninké’ n’ont jamais réussi à obtenir la propriété de ces terres qu’ils cultivent depuis un millénaire.

C’est ce qu’on appelle la politique des deux poids et deux mesures.

Malgré toutes ces discriminations, vexations, provocations, le lobby koyroboro n’a pas réussi à déclencher une rébellion à Goundam, dans la tribu Kel Antassar, comme à Kidal.

Le mérite revient aux notables Kel Antassar, déjà échaudés par l’Administration coloniale, en particulier à Med Elmehdi et Med Ali, son grand frère, qui ont su épargner à leur communauté le piège du lobby koyroboro et de l’Administration coloniale.

Les événements que je viens d’évoquer se sont déroulés de 1958 à 1968. Pendant cette sombre période les populations Touaregs et arabes, les élites en tête, ont subi toutes sortes de persécutions.

Je vais évoquer cette période par un témoignage personnel pour illustrer la persécution dont les cadres Touaregs et arabes ont été victimes dans l’indifférence totale.

En 1960 la Section RDA de Tombouctou devait tenir son Congrès Ordinaire, fixé en mars. En perspective de cette échéance, une mission conduite par le 2ème Adjoint au Cdt de cercle et 2 membres du Bureau politique, a entrepris le renouvellement des Sous-Sections et Comités des villages et fractions nomades. Partout où les populations ont proposé des cadres Touaregs et arabes, la délégation a opposé une fin de non-recevoir, à l’encontre des cadres en service dans la circonscription.

L’objectif visé était d’exclure les cadres Touaregs et arabes des instances du Parti, en particulier le Bureau Politique de la Section.

En raison de leur absence dans les instances de base, ils ne pourront être ni délégués à la Conférence, ni élus membres du Bureau Politique.

A l’époque il y avait beaucoup de cadres Touaregs et arabes dont moi-même, en service à Tombouctou ville et à travers le cercle. Ils ont tous été victimes, exclus arbitrairement des instances du Parti, au moment même où les populations Touaregs et arabes en avaient le plus grand besoin.

Il faut rappeler que c’était l’époque du parti unique RDA et tous les citoyens en étaient membres d’office.

La veille de la tenue des assises de la conférence, je me suis entretenu longuement avec mon ami, Med Ould Mahmoud Ould Dahmane.

Après avoir examiné les Statuts et Règlement Intérieur du Parti, nous nous sommes rendu compte qu’aucune disposition n’interdisait à un militant non membre des bureaux de comité ou de Sous-Section d’être désigné délégué à la conférence de Section. C’était le soir, la veille de la conférence.

Après avoir dressé la liste des cadres Touaregs et arabes présents, nous avons contacté les délégués des fractions nomades pour leur proposer de désigner des cadres Touaregs et arabes comme délégués.

Comme chaque fraction avait droit à 2 délégués, il y avait de la place pour tout le monde.

Comme les homonymes sont légions chez les Touaregs et arabes, les organisateurs ne se sont rendu compte du mauvais tour que lorsque les cadres qu’ils ont voulu exclure se sont présentés au bureau d’entrée de la conférence munis de mandats en bonne et due forme, délivrés de la main même des organisateurs chargés de les en empêcher.

Le Pdt Mahamane Alassane Haidara, secrétaire général de la Section, membre du lobby koyroboro, derrière la manœuvre, était visiblement hors de lui. Son plan visait non seulement à barrer la route du Bureau politique aux cadres Touaregs et arabes, mais aussi reconduire l’ancien bureau pour pérenniser la suprématie des Sonrais.

En cette circonstance nous avons pu assister à un événement sans précédent dans les annales du RDA.

Au moment de l’élection des membres du Bureau politique, le Présidium de la Conférence a été dans l’obligation d’élire des cadres Touaregs et trabes.

Pour sauver la face, après concertation avec la délégation nationale, il a été décidé de créer séance tenante, des postes nouveaux, qui n’étaient pas prévus dans les statuts, des postes subalternes et qui ont été attribués aux cadres Touaregs et arabes.

Un an après, nous avons tous été mutés hors du cercle de Tombouctou, alors qu’aucun collègue Sonrais n’a fait l’objet d’une telle mesure.

Encore deux poids, deux mesures.

Durant ce court mandat j’ai été témoin de deux pratiques qui m’ont décidé à tourner le dos au RDA, en plus de la mesure d’éloignement déguisée en mutation, dont nous avons fait l’objet :

-l’emprisonnement arbitraire du vieux Tokha Ag Ifastane, Chef de la tribu Kel Tamouleite, âgé de plus de 80 ans, par le Cdt de Cercle de Tombouctou, Hadji Sangaré’, natif de Bourem et membre du Lobby koyroboro.

En mars 1961, le vénérable Tokha, comme chaque année à la même période venait s’installer sur ses terres du fleuve. A sa grande surprise cette année, il y trouva un grand notable de la ville de Tombouctou, Mahamane Baba.

Ce dernier avait construit une maison et défriché une bonne partie de l’île pour y semer du riz, en l’absence du propriétaire.

Après avoir exprimé sa surprise et son mécontentement, le vieillard somma l’intrus de déguerpir.

Mal lui en prie car le lendemain 2 gardes l’ont arrêté sans ménagement et sans égards pour son rang et son âge. Il fut transféré à la prison civile où il a croupi longtemps, sur ordre du Cdt de Cercle. Il n’a été libéré qu’après avoir renoncé à ses terres.

C’était le début des mesures d’expropriation dont les populations Touaregs ont été victimes au profit des Sonrais.

Les terres du fleuve font l’objet de conventions entre les populations Touaregs et Sonrais depuis la colonisation. Ces documents qui portent la signature des Chefs de tribus nomades et Chefs de cantons sédentaires, sous l’arbitrage des Administrateurs Coloniaux, ont répertorié toutes les terres du fleuve et leurs propriétaires.

C’était pour mettre fin aux nombreux litiges fréquents provoqués par les tentatives répétées des populations sédentaires dont le nombre augmente sans cesse et qui empiètent constamment sur les terres des Touaregs.

Pour mettre fin à ces nombreux litiges l’Administration coloniale a dressé un répertoire des terres et des propriétaires tout au long du fleuve Niger.

La confiscation des terres appartenant au touareg fait partie des engagements pris par le lobby koyroboro depuis la Loi-Cadre, à la fin des années 50.

Hamma Ag Mahmoud : L’autre événement qui m’a heurté était le mode de perception des contributions des populations du Cercle de Tombouctou au financement de Radio-Mali et la Maison du Peuple.

Les fractions nomades s’adressaient à moi pour effectuer les versements au Secrétaire Général de la Section. D’ailleurs pour des motifs propres à eux, ils s’interdisent de faire des versements à personne d’autre.

J’ai constaté à chaque fois que le Secrétaire Général ne délivrait jamais de reçu. D’ailleurs personne n’en demandait au risque que sa démarche soit interprétée comme une offense.

Il en résulte une grande confusion, puisqu’au final il a été impossible de savoir le montant exact des contributions du Cercle de Tombouctou.

Les Populations n’avaient aucune preuve des efforts consentis.

J’ai trouvé cette situation lamentable et indigne des responsables que nous sommes.

Depuis lors, j’avais décidé de ne plus militer au sein des instances du parti. Aujourd’hui encore, quand je vois les images d’expropriation des Palestiniens par les Autorités israéliennes, je me pose la question de savoir, qui du Mali ou d’Israël, a inspiré l’autre.

Par la relation des faits ci-dessus vécus, je lève un voile sur les racines du mal, des rébellions au Mali.

En 1990, c’est le Pdt français, Mitterrand et le Guide libyen, Khadafi, qui ont manipulé les jeunes Touaregs et arabes, victimes des répressions des années 60, des sécheresses des années 70 et 80 et enrôlés dans les Légions Africaines du Guide. Mitterrand et Khadafi, après leur confrontation au Tchad, ont décidé de coopérer au lieu de s’affronter sur le Continent Africain.

En plus Khadafi cherchait des alliés pour briser l’embargo américain dont la Libye était victime et Mitterrand voulait récupérer l’influence anglo-saxonne perdue sur ce pays, tout en minimisant la portée de l’influence libyenne sur le pré carré français.

D’ailleurs un président malien, a joué un grand rôle dans ce rapprochement, puisqu’il avait effectué 54 voyages.

Alakhbar

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