Il n’y a plus d’espace à exploiter sur la Colline de Badalabougou pour l’Université malienne. Les prédateurs fonciers ont déjà tout envahi et, selon nos investigations, contre la modique somme d’un million cinq cent mille F CFA. Face à cette situation qui menace l’avenir du domaine universitaire, l’AEEM a organisé, ce mardi 26 février 2019, une descente sur les chantiers afin d’arrêter les travaux.
En plein centre de Bamako, sur la rive droite du Niger, le gouvernement malien a dédié, depuis la première République, toute une colline à l’école malienne. Ce domaine, longtemps resté à l’abri des prédateurs fonciers, est aujourd’hui investi par ceux-ci qui, avec la bénédiction de certains agents « véreux » de la mairie du district de Bamako et celle de la Commune V, construisent à tour de bras. Il n’y a plus d’espace pour les besoins de l’Université. La colline, encore appelé Colline du savoir est devenu la Colline des prédateurs.
Pour mettre fin à cette prédation, le bureau national de la coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a fait un tour sur le site pour stopper les chantiers en construction. « Nous ne pouvons pas rester en marge de ce combat contre les prédateurs fonciers qui menacent notre espace. L’espace scolaire n’est pas à vendre », lance Moussa Niangaly, secrétaire général de la coordination..
Avant de rappeler que cette manifestation a été décidée après plusieurs semaines d’alerte à l’endroit des autorités pour stopper ces constructions. « Notre bureau ne baissera jamais les bras dans la protection de notre espace. Il faut que les prédateurs fonciers comprennent que tout n’est pas à utiliser. Ils doivent avoir la décence de respecter certaines normes et héritages », s’indigne M. Niangaly.
Selon nos investigations, pour obtenir le droit de construire sur ces parcelles, les prédateurs fonciers auraient simplement débrousser la modique somme de 1,5 million de F CFA, une somme qui ne peut pas obtenir une parcelle même à 100 km à la ronde à Bamako. D’autres y auraient simplement investi. « Ils construisent d’abord et vont à la mairie pour négocier », nous révèle un agent du service des domaines.
Au passage de l’AEEM, plusieurs travailleurs étaient sur les chantiers. Ils ont été congédiés par les étudiants qui ont promis de veiller jusqu’à la démolition des maisons déjà construites.
Actualité oblige, le secrétaire général de l’AEEM a appelé les autorités scolaires, les syndicats des enseignants et les parents d’élèves à tout mettre en œuvre pour un dénouement heureux de la crise qui menace l’année scolaire. II s’agit des grèves répétitives depuis le début de l’année scolaire 2018-2019. « Nous voulons l’école pour tous. Il faut qu’une solution soit vite retrouvée », exige le leader de l’AEEM.
Sory I. Konaté
30minutes