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Cinéma : « IR GANDA MISSAY » OU LE RETOUR AU VILLAGE DE OUMAR A. MAIGA

 

centre national cinematographie mali cncmDe jeunes maliens s’investissent aujourd’hui pour redonner du tonus à notre 7è Art en net repli depuis une dizaine d’années. Une situation imputable à des difficultés de financement, au manque de formation et à l’absence d’un véritable centre de formation en cinéma.

Mais une Nouvelle vague s’engage à relever le défi du retour à la lumière malgré les contraintes. Un jeune Malien, résidant à Kumasi, est de ceux-là. Oumar Almahamoud Maïga a ainsi décidé de faire découvrir son village à travers l’Afrique et ailleurs par le biais du cinéma. Il a animé jeudi une conférence à la Maison de la presse pour présenter son film intitulé : « Ir Ganda Missay ». C’était en présence de Boncana Maïga, musicien hors pair et producteur de télévision, du réalisateur Boubacar Sidibé et de nombre de cinéastes et d’invités.
Le film a été tourné dans le village de Hamane Koïra dans la commune de Taboye, cercle de Bourem, région de Gao, avec un budget de plus de 9 millions de Fcfa. « Ir Garda Missay » signifie en langue songhoy « c’est la conjoncture ». Le tournage de ce film d’une heure s’est déroulé au début de l’année 2015 avec une équipe de techniciens ghanéens.
Selon le producteur Oumar Almahamoud Maïga, ce film est la concrétisation d’un rêve d’enfant. « C’est de la réalité que je me suis inspiré pour faire ce film. J’ai décidé de prendre mes économies de vendeur pour démarcher des techniciens cinéastes de Kumasi au Ghana pour venir tourner dans mon pays un film qui raconte la vie et le quotidien de mon village, ma culture », a-t-il confié lors de la conférence de presse.
Le film raconte l’histoire d’une famille pauvre en milieu songhoï dont le fils aîné décide de partir pour la grande ville de Gao, pour travailler et gagner de quoi sortir ses parents de leur extrême pauvreté. Dans un premier temps, son père refuse qu’il parte à l’exode. Mais il accepte finalement devant l’insistance de son fils de s’en aller en ville pour changer sa vie et celle de ses parents. Son voyage est alors soigneusement préparé et les parents abreuvent leur enfant de conseils sensés lui permettre d’affronter des réalités différentes de celles de son village.
Le jeune villageois va se frotter aux dures réalités de la grande ville avant de rencontrer un jeune de son village qui lui offre un travail bien rémunéré. Le néo-citadin oublie si bien les conseils prodigués que la rupture est totale : il refuse même de venir en aide à son père malade, rejette son frère cadet et se laisse envahir par l’individualisme propre à la vie en ville. Comme le constatait l’écrivain et cinéaste sénégalais, Sembène Ousmane : « La ville est un piège pour beaucoup de personnes ».
Finalement, le père du jeune homme mourra faute d’avoir pu être soigné et les deux frères se brouillent. L’histoire ne s’arrête pas là…
Au cours des débats, Boubacar Sidibé a incité Oumar Almahamoud Maïga à persévérer dans l’effort. « Pour un jeune qui n’a pas fait de longues études encore moins des études de cinéma, il mérite un grand coup de chapeau », a apprécié le cinéaste confirmé.
Le journaliste Alassane Souleymane a expliqué son soutien au jeune cinéaste par « l’engagement personnel » qu’il a perçu et « l’idée originale » qui l’a séduit. Le musicien Boncana Maïga a mis l’accent sur l’utilisation de la musique traditionnelle dans le film. D’autres professionnels du cinéma ont fait des suggestions sur des aspects techniques. Certains ont aussi jugé le film trop long. Autant de défauts inhérents à une première œuvre dans laquelle l’auteur veut dire beaucoup (trop ?) de choses.
A. SOW

 

Source : Essor

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