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Chronique satirique : les plans de réélection de Ladji Bourama

Ladji Bourama briguera sans doute un second mandat en 2018. Alors que les mauvaises langues murmuraient, suite à ses récentes évacuations sanitaires à l’étranger, qu’il n’en aurait pas la force, il a tenu à marteler : « On me dit malade. Il n’en est rien: je me porte comme un charme. J’achèverai mon mandat et, inchallah, j’en ferai un second! ». Le propos a le mérite de la clarté; il semble même véridique puisque ces derniers temps, Ladji Bourama a retrouvé une allure d’athlète olympique. Il ne lui manque plus qu’à monter la passerelle de son cher Boeing au pas de course! Or donc, pour assurer à l’hôte de Koulouba un nouveau bail dès le premier tour du scrutin présidentiel et ainsi assurer l’honneur et le bonheur des Maliens, ses proches mènent des consultations et échafaudent des plans. Et quels plans !

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 Main basse sur l’ADEMA

 Le premier plan consiste à faire main basse sur l’ADEMA. Ce parti, c’est bien bonnu, a pour tout programme le verbe manger et pour toute devise le verbe boire. Tant que ses leaders arrivent à prendre les trois repas quotidiens agrémentés d’argent de poche, ils filent doux comme des images. Ce n’est donc pas un hasard si Tiémoko Sangaré, président de l’ADEMA, a été tiré du chômage lors du dernier remaniement gouvernemental pour être bombardé ministre des Mines. En termes astronomiques, on appelle cela une ascension stratosphérique. Et en termes alimentaires, c’est un festin doré ! Une fois Tiémoko ministre de l’or et du diamant, l’ADEMA ne présentera aucun candidat contre Ladji Bourama. Et le duo-ADEMA-RPM et autres compléments d’effectifs représente environ 90% des députés, des maires et des conseillers municipaux. De quoi faire réélire en fanfare n’importe quel candidat, surtout s’il a pour unique préoccupation « Mali d’abord inchallah ».

Eliminer les petits poids

Le second plan consiste à écarter de la course présidentielle les petits et moyens candidats. Moussa Mara, Oumar Mariko, Tiébilé Dramé, Modibo Sidibé, Cheick Modibo Diarra, Soumana Sacko… Voilà une interminable liste de personnages qui ne font qu’encombrer le parcours électoral et rétarder la victoire du premier des Maliens. Certains d’entre eux poussent  la hardiesse jusqu’à faire les yeux doux à l’électorat traditionnel de Ladji Bourama: les religieux. Par exemple, Moussa Mara, depuis son départ de la Primature, ne quitte plus les mosquées au point qu’on songe sérieusement à lui construire une chaire de prêche pour les prières du vendredi. Cheick Modibo Diarra, lui, entretient des amitiés suspectes avec le célèbre prêcheur Chérif Ousmane Madani Haidara. Si j’étais Ladji Bourama, je chercherais à savoir si l’avion

nouvellement acquis par l’imam Haidara ne provient pas des stocks de la NASA américaine où l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra a travaillé avant de devenir, sous nos cieux, Premier ministre de pleins pouvoirs.

Comment écarter tout ce beau monde de la course ? En instituant des parrainages et une caution financière impossibles à respecter par les uns et les autres. D’où le vote de la nouvelle loi électorale qui enterre avant l’heure les ambitions de beaucoup de jeunes loups aux dents longues. Si, comme prévu, la loi reste en vigueur, on assistera, en 2018, à un simple duel entre Ladji et Soumaila Cissé. Duel gagné d’avance par le premier. Le rapport des forces parle de lui-même. Ladji Bourama, chef de la puissante machine étatique et riche comme Kankou Moussa, sera le champion du duo RPM-ADEMA alors que Soumaila ne sera soutenu que par l’URD et une galaxie d’associations pauvres comme Job.

Rassembler la mouvance présidentielle

Pour ne laisser aucune chance à l’adversaire, les proches de Ladji Bourama travaillent à rassembler sa mouvance. Il y a certes, çà et là, des récriminations et quelques nomades affamés qui ruent dans les brancards, mais un bon pain garni de beurre ou de tigadèguè ramènera ces fameux syndicalistes dans le droit chemin. Après tout, la politique n’est-elle pas l’art de nourrir et de manger ?

Tiékorobani

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