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Chronique Éco: La mayonnaise prend

Pays enclavé, le Mali se voit condamner de réformer la structure de son économie. Il devra, pour ce faire, transformer sur place nos produits agricoles et de cueillettes. Et rehausser en même temps l’élargissement de l’assiette fiscale qui tourne autour de 15% du Produit intérieur brut (Pib), contre la norme communautaire d’au moins 20%.

 

Cet effort est impérieux pour bâtir une économie émergente, en profitant des dividendes des initiatives sur le continent. En la matière, l’Afrique et les zones économiques organisées un peu partout à travers le continent affûtent leurs stratégies d’autonomisation et de conquête de l’économie mondiale. La création de l’Eco de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cdeao) et de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlec) procède de cette volonté assumée par nos leaders.

La Zlec vise par exemple à créer progressivement un marché libéralisé disposant de 1,2 milliard de consommateurs pour les marchandises et services d’origine du continent. La libre circulation des capitaux et des personnes, la facilitation des investissements en vue d’un développement socio-économique inclusif et durable, la réduction de la pauvreté… font également partie de ses objectifs.

L’Eco, sa mise en œuvre, a été certes reportée à 2027. L’avènement de cette monnaie pourrait être, à court terme, contreproductive pour les économies dépendantes de l’importation de denrées de première nécessité et l’exportation de produits bruts comme la mangue malienne, selon des analystes. à condition, selon eux, qu’elle soit adossée à un panier de monnaies fortes, stables et indépendantes des fluctuations des cours du pétrole.

Les décideurs maliens semblent conscients de ces réalités. Ils multiplient les initiatives allant dans le sens de la transformation et de la conservation de nos produits, en créant des unités dédiées ou en œuvrant pour la redynamisation de celles qui existent déjà. En témoigne l’engagement, la semaine dernière, du ministre de l’Industrie et du Commerce à tout mettre en œuvre pour la reprise de la production au niveau des unités industrielles installées à Ségou notamment la Comatex.

De son côté, le ministère en charge de l’économie numérique explore « les voies et moyens d’augmenter l’assiette fiscale pour une plus-value pour le Trésor public grâce au secteur des Tic ». Réunis en atelier depuis lundi, des experts sont déjà à la tâche pour ce faire, sous la supervision de la direction nationale de l’économie numérique.

Mais l’initiative la plus salutaire est portée par l’Organisation patronale des entreprises de la construction (Opcom). Dans un communiqué publié dans L’Essor, son président, Aboubacar H. Diallo, invite les entreprises ou futures entreprises bénéficiaires des marchés de réhabilitation des 2.000 salles de classe d’enregistrer leurs contrats au niveau des centres d’impôts dont ils relèvent. Comme pour alerter que de l’exécution de ce devoir citoyen de leur part et de la part de tous les assujettis, dépendra notre salut. Cette prise de conscience est salvatrice. Et la mayonnaise est en train de prendre.

Cheick M. TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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