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Chronique du vendredi / Quel président pour quelle élection ?

La publicité de l’Ortm sur cette nouvelle émission sponsorisée par l’organisme américain d’appui aux élections, -Ifes- montre une chaise vide. Normal puisque l’élection présidentielle n’a pas encore eu lieu. Elle reste prévue pour juillet et si la feuille de route est appliquée, elle doit suivre la sécurisation du Nord malien et le retour de nos compatriotes réfugiés par centaine de milliers  chez nos voisins et aussi à l’intérieur du pays.adam thiam journaliste malien

L’échéance de juillet sera-t-elle respectée ? La question taraude nos compatriotes, électeurs comme candidats, ainsi que nos partenaires. A juste raison. Car, sans doute pour la majorité de nos compatriotes, ces élections ne sont pas concevables sans la participation du Nord. Or sur l’étendue  des zones libérées, le maillage  sécuritaire n’est pas achevé. Ce maillage ne veut pas dire zéro insécurité mais que des troupes existent pour protéger les populations, la campagne, les candidats et le scrutin. D’ici à la convocation du collège électoral qui donne le top chrono, il y a du temps certes pour quadriller les circonscriptions électorales du septentrion contre une insécurité qui n’est plus que résiduelle, il faut en convenir. Mais la question des troupes, des moyens, de la stratégie ainsi que du retour effectif de l’administration et des services de base dans les zones libérées reste posée. Tout comme celle de Kidal où les seules armées présentes sont celles de la France et du Tchad, toutes les deux en sérieux dégraissage. Pour le Tchad, le problème est même plus aigu car le coût financier de son maintien est dissuasif alors qu’il ne repose pour l’instant que sur les épaules de Ndjamena. En visite dans la capitale des Adrar, Buyoya, chef de la Misma, a promis l’assistance financière de cette mission. Mais tout le monde sait que la Misma est loin d’être ce guichet de la libération immédiatement opérationnel et sur-liquide. Kidal cependant est devenu  l’horizon le plus surveillé de l’opinion malienne qui soupçonne un projet de partition du pays cautionné par la France et au profit de groupuscules touareg indépendantistes ou islamistes, terroristes dans les deux cas puisque leur argument ce sont les armes et leurs principales victimes des populations civiles attachées que personne n’a entendu remettre en cause leur appartenance à la nation malienne. Plusieurs fois le président de la République, le Premier ministre et le ministre en charge des élections se sont faits rassurants sur la faisabilité des élections en juillet malgré les contraintes de sécurité et l’absence jusque là d’une grande partie de la population du Nord. Et malgré le fait que juillet coïncide avec l’hivernage et le ramadan. On a entendu dire à l’appui de cette échéance que les Canadiens votent sous la neige. C’est vrai mais on ne peut pas non plus oublier qu’au départ du projet en 1992, tout était fait pour que l’élection se fasse avant le début des travaux champêtres, des transhumances et des crues ou des routes endommagées par les pluies  compliquant ainsi l’accès  à une grande partie de l’intérieur du pays. On ne peut également oublier que le choix de juillet par le passé résulte de la crise électorale de 1997 et qu’il procédait de l’impératif de ne pas sortir des échéances constitutionnelles. Si par l’espèce de baraka qui nous accompagne depuis le 11 janvier, les conditions sont réunies pour aller à la présidentielle, alors tant mieux. Parce que ce pays a besoin d’être sérieusement repris en main non pour un lifting mais pour une chirurgie profonde. Le futur président du Mali sait tout de nos fragilités et de leurs hypothèques pour la nation. Le Mali n’est plus à réparer mais à refonder. Alors qui sera élu président est une question capitale car il s’agira d’élire une solution et pas un problème. Mais qui sera élu dépend fortement de quelles élections nous aurons. Et là l’incantation ne suffit pas.

Adam Thiam

Source: Lerepublicainmali

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