Deux jours durant, plus de deux cents participants ont planché sur des projets avec pour objectif de combattre le chômage des jeunes.

Le week-end dernier, sur initiative de la société civile, l’ensemble des acteurs impliqués dans les questions de jeunesse s’est retrouvé au palais des sports à l’ACI 2000, au cours d’un forum intitulé « forum de réflexion sur les voies et moyens et vue de la promotion de l’emploi des jeunes ». Durant deux jours, plus de deux cent participants ont réfléchi pour chercher une solution à la lancinante question du chômage de la jeunesse de notre pays.

Les deux jours de travaux ont permis aux participants venus du district de Bamako et de l’intérieur du pays, de réfléchir sur la question et de faire des propositions de projets susceptibles de créer des emplois à court, moyen et long terme. Pour ce faire, les secteurs de l’élevage, de l’agriculture, de la pisciculture, des petits métiers sont retenus comme prioritaires. A terme, des financements doivent être cherchés auprès des partenaires pour l’exécution de ces différents projets dont les jeunes sans emplois (diplômés ou pas) seront les seuls et uniques bénéficiaires. « Le chômage ne concerne pas seulement que les jeunes des grandes villes qui détiennent un diplôme. Il concerne également les jeunes qui se trouvent dans les villages et les bourgades les plus reculés du pays », a rappelé le président du comité d’organisation du forum, Mamadou Macky Bah. Une façon pour lui de rappeler que l’initiative concerne toute la jeunesse malienne dans son ensemble.

Les responsables de la société civile présents ont décrié (actualité oblige) le comportement actuel de certaines catégories de jeunes qui cèdent à la tentation de servir les réseaux terroristes sévissant dans certains pays de la sous-région dont le nôtre. De l’avis des responsables de la société civile, le désespoir causé par le chômage conduit ces jeunes à s’engager dans tel ou tel autre groupe de terroristes contre rétribution. Ces « jeunes terroristes » sont les petites mains de tous les trafics : armes, drogues, cigarettes etc. Les intervenants a ce forum, ont unanimement tiré la sonnette d’alarme : « il est grand temps de prendre le taureau par les cornes en initiant des projets qui puissent mettre la jeunesse malienne à l’abri de ces tentations dont les conséquences portent gravement atteinte au développement du pays ».

Tour à tour, l’archevêque de Bamako, Jean Zerbo, le pasteur Youssouf Dembélé de l’église protestante, le représentant du président du groupement des leaders spirituels Chérif Ousmane Madani Haïdara, celui du Haut conseil Islamique ont chacun, à sa manière, dénoncé le chômage des jeunes. Mais surtout les dérives vers lesquelles il peut mener le pays. Ces responsables ont salué cette initiative de la société civile et se sont engagés à la soutenir, tout en demandant aux autorités de faire de même pour sauver la jeunesse, « l’avenir de notre cher patrie ». En écho, l’Imam de la grande mosquée de Bamako, El Hadj Koké Kallé, qui a fait des bénédictions pour que le pays sorte de la situation d’insécurité actuelle dans laquelle il est plongé depuis près de cinq longues années.

Les résultats de ces deux jours de travaux seront soumis aux autorités pour l’examiner et l’accompagner pour sa concrétisation au profit de l’ensemble de la jeunesse du pays.

La problématique de l’emploi des jeunes a toujours été une des préoccupations des autorités du pays. Celles-ci consentent d’énormes efforts pour venir à bout de cette question à travers différentes initiatives dont la création de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ). En dépit de la volonté des pouvoirs publics de circonscrire le phénomène du chômage, le problème demeure. C’est pourquoi la société civile a mesuré toute l’ampleur du problème avant de lancer une initiative qui, dans la pratique, pourrait contribuer à résorber le chômage des jeunes dans notre pays, de façon progressive, dans les années à venir.

La présence massive des personnalités politiques et religieuses au cours de cette cérémonie dénote de toute l’importance que celles-ci accordent à la question de l’emploi des jeunes. Mais elle est également la manifestation de la volonté commune de lutter contre le chômage des jeunes qui tend à devenir la gangrène de notre société, ont brièvement expliqué les initiateurs de cette rencontre.

L’événement était présidé par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby, en présence du président du Conseil national des jeunes du Mali (CNJ), Mohamed Salia Touré. La société civile dans toutes ses composantes était présente aux côtés des responsables des différentes structures impliquées dans les questions de jeunesse.

Mh.TRAORE

Source : L’Essor