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Chérif koné: ‘‘nous ne sommes pas dans un syndicalisme de rue’’

Cheick Mohamed Cherif Kone president SAM conference reunion

Quelles sont vos réactions par rapport à tout ce qui se dit autour de cette crise au sein de la magistrature ?
Je suis serein et je m’assumerai tant que j’aurai la confiance et le soutien des militantes et militants du SAM.
Dans toute cette affaire émaillée d’intoxications et de contre vérités, l’obligation m’incombe de convoquer dans les meilleurs délais, une assemblée générale d’information et de clarification pour permettre à nos militants de prendre en toute responsabilité toute mesure qui s’impose pour l’intérêt du corps.
Nous ne sommes pas dans un syndicalisme de rue sans repère. Le SAM est régi par des dispositions statutaires et réglementaires et il est tenu de se conformer aux exigences de l’Union Internationale des Magistrats, lesquelles ne s’accommodent pas de l’anarchie ou de comportements plaisantins.
Une assemblée générale ne se convoque pas par SMS.
Je n’ai pas à répondre d’une assemblée générale extraordinaire irrégulièrement convoquée tard dans la nuit par des messages SMS pour se tenir le lendemain
De plus, sur le point qui réglemente la démission, seul un congrès extraordinaire spécialement convoqué à cet effet à la demande des 2/3 des membres peut démettre le sommet et non pas le seul président du Comité Directeur. Si ces agitateurs sont pressés de me faire partir pour prendre ma place, qu’ils se détrompent.

Du point des négociations avec le gouvernement ?
Suite aux négociations avec le Gouvernement, nous sommes parvenus aux résultats suivants :
1- Sur les indemnités de logement qui se situaient à 50.000 FCFA : une augmentation de 110 pour cent ; ce qui ramène le montant de ces indemnités à 110.000FCFA, en attendant un examen plus approfondi de la question dans un climat plus serein ;
2- sur les indemnités de judicature, une augmentation de 50 pour cent ; elles passent de 200.000 FCFA à 300.000FCFA pour le magistrat débutant, de 225.000 à 312.500 FCFA pour le magistrat de premier grade, et de 250.000 FCFA à 375.000 FCFA pour le magistrat de grade exceptionnel ;
3- une augmentation de 10 pour cent sur la grille salariale en attendant la relecture du statut de la magistrature ;
4- l’élargissement du décret de 2014 aux magistrats, à travers un décret spécial plus avantageux prenant en compte les spécificités du corps, dans le plus bref délai ;
5- la satisfaction des revendications d’ordre institutionnel avant fin avril ;
6- la finalisation des textes d’application de la loi sur la cour suprême, avec l’implication du Président de la Cour Suprême lui-même.
Certes que nous ne sommes pas satisfaits à hauteur de souhait, mais nous devons reconnaitre que ces points d’accord sont suffisants pour suspendre le mot d’ordre de grève et permettre aux négociations de se poursuivre dans un cadre plus serein, d’autant plus que le Président de la République lui-même se propose de nous rencontrer pour décider toutes autres mesures visant à satisfaire nos revendications, en fonction de la situation macro économique du pays.
Fort de ce résultat qui avait obtenu l’adhésion de toutes les parties, le Ministre de la Justice se proposait de faire un communiqué d’apaisement le soir même, quand son homologue du travail a suggéré de le déférer au lendemain, jour prévu pour la signature du procès verbal.
Il m’avait été assigné par les délégués des deux syndicats, d’informer la Commission des Bons Offices de notre souhait de passer pour lui exprimer notre gratitude pour son implication qui avait été déterminante dans le dénouement de la crise. Ce que j’avais aussitôt fait, et rendez-vous était pris pour le Jeudi 02 février à 11heures 30 minutes. Par ailleurs le président du SYLIMA et moi étions entrain d’envisager une rédaction de déclaration de suspension. La question n’avait pas été tranchée s’il fallait un communiqué conjoint ou des communiqués séparés, les préavis étant distincts.
Aussi nous devrions tenir le matin une réunion commune d’information des deux organes dirigeants au siège du SAM. Il ne s’agissait nullement de revenir ou de mettre en cause ce qui venait d’engager les magistrats représentés dans les négociations par des représentants dûment mandatés.
Pour cause de décès survenu dans ma famille, je n’ai pu prendre part à la dite réunion. Cependant j’ai fait part de mon empêchement.
Le même, jeudi aux environs de 11 Heures, étant en route pour la Cour Constitutionnelle où tous les membres de la Commission des Bons Offices nous attendaient au grand complet, je reçois un appel téléphonique du secrétaire général m’informant de ce que notre décision de suspension venait d’être rejetée par des membres des dits organes dirigeants. Je lui ai fait comprendre que des membres du comité directeur non mandatée, ne sauraient mettre en cause une décision prise en toute responsabilité par une délégation hautement qualifiée des deux organes dirigeants. Du côté du SAM, nous étions au nombre de sept représentants dont le président, le vice président, le secrétaire général, le premier secrétaire aux revendications, le premier secrétaire aux relations extérieures et les deux secrétaires aux conflits. Du côté du SYLIMA, ils étaient au nombre de cinq dont le vice président qui fait office de premier responsable.
L’équation à résoudre était simple. Il fallait soit s’assumer, soit se démettre. Puisque j’ai choisi de m’assumer, je reste jusqu’à preuve du contraire le Président régulièrement élu du SAM.

Autant la déception avait été grande pour les membres de la commission des bons offices, autant elle était au cours de la cérémoniaire qui avait été prévue pour la signature du Procès verbal de conciliation. Cette cérémonie qui avait enregistré la présence de trois ministres du gouvernement a été levée au seul motif que des membres des organes dirigeants n’étaient pas d’accord.
A mon sens les militants des deux syndicats doivent être informés de cela.
C’est après avoir réalisé la gravité de ce coup bas que les instigateurs ont cherché une caution auprès de quelques militants en passant par des regroupements non statutaires, qu’ils n’ont pas eu honte d’appeler assemblées extraordinaires. Depuis quand a-t-on vu des assemblées générales convoquées tard dans la nuit pour se tenir le lendemain, et encore par des messages SMS ?. Le peuple qui nous considère comme des élites nous observe. Le magistrat doit s’opposer avec fermeté à toute démarche tendant à ramener sa formation, à sa nullité intellectuelle au plan juridique.

Et pour quand la signature du procès verbal de conciliation ?
Je n’aurai aucune raison pour refuser de signer ce document ; il y va de l’intérêt des magistrats. La démarche contraire reviendrait à mettre à néant tous ces efforts déployées par toutes ces personnalités qui se sont impliquées et engagées à nos côtés.
Il s’agit aujourd’hui de renfoncer les acquis issus des négociations en nous projetant dans le futur immédiat.
Le gouvernement se réservant le droit de revenir lui aussi sur sa position, si je ne me manifestais dans le plus bref délai, et fort de l’adhésion de la majorité des magistrats à ce document, je n’ai plus de temps à perdre pour prendre mes responsabilités. Un groupuscule ou une minorité tapageuse ne représente pas la majorité.

Et de l’’assemblée générale qui a pris le contrepied de votre déclaration de suspension ?
Un regroupement spontané, ne saurait être appelé une assemblée générale extraordinaire. Nous sommes au nombre de 571 magistrats à la date d’aujourd’hui, sur lesquels 82 seulement veulent la poursuite de la grève.
Si ces 82 sont libres de voir ainsi les choses, je respecte leur position. Toutefois l’écrasante majorité a adhéré à la suspension de la grève a aussi droit que sa position soit respectée.
Je n’en veux nullement aux jeunes. La crise que nous traversons aujourd’hui est du fait de Boya Dembélé qui n’est pas du tout tranquille, il pense qu’avec ses subterfuges il pourrait masquer la vérité.
C’est lui de par ses insinuations mensongères contre le ministre, qui a mis les jeunes hors d’eux-mêmes avant de se dresser contre tout ce qui a été fait dans l’intérêt du corps.
A présent, contrairement à ceux-là dont rien ne me surprendrai encore, je dirai que l’ORTM a fait preuve de professionnalisme et de délicatesse. Mon communiqué a été intégralement lu par moi-même et non pas par quelqu’un d’autre. S’ils ont pu se rendre coupables d’une manipulation possible de cachet pour ensuite s’en prévaloir, cela n’a aucun effet sur la régularité du communiqué. Ma personne m’engage plus qu’un cachet qu’on peut confectionner en quelques minutes seulement.
Aujourd’hui, s’ils pensent réussir en me faisant couler, qu’ils se détrompent.
. Eux qui parlent de ma démission devraient, au moins être capables de présenter un document dans ce sens.

Vos détracteurs vous reprochent d’avoir agi sur promesse de poste ou sur pot de vin
J’ai des convictions, mes ambitions pour la magistrature ne laissent pas de place à de considérations aussi ignobles que perfides. Certainement mes détracteurs lorgnent des postes qu’ils savent ne pas mériter.
Je ne suis pas comme eux. J’ai déjà eu à renoncer à ces postes de procureur général près la cour d’appel ou même la cour suprême, qu’ils évoquent dans leur diatribe. Cela est vérifiable, différents ministres de la justice étant encore sur place. Ce choix, parce qu’il fallait d’abord mieux défendre les intérêts des magistrats sur le plan syndical.
Nous nous connaissons tous dans ce corps. Je n’ai pas vocation de divertir les jeunes pour leur plaire. Bientôt ils commenceront à découvrir les vrais visages de certains de leurs ainés.
Je ne suis pas, non plus de ces genres de magistrats qui ont toujours :
– pour certains, trahi leurs meilleurs collaborateurs et amis qui n’ont pas manqué à se défaire d’eux pour cupidité, mensonges, égocentrisme, méchanceté et tant d’autres défauts avilissant ;
-pour d’autres, en fin de carrière, assoiffés de poste, qui n’hésitent pas à en demander, en pleurnichant comme un gamin devant le Président de la République en plein Conseil Supérieur de la Magistrature,
-pour d’autres encore en mal de justifier leur qualité de magistrats pour avoir été repêchés, après avoir été recalés à l’institut national de formation judiciaire.
Ces détails permettront aux jeunes de connaitre la personnalité de ces individus qui sont entrain de les charmer en se présentant comme des modèles de droiture.

 

Source: info-matin

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