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Ceux qui sauvent nos soldats (1) : “Mon ambulance, c’est un avion”

Le Point.fr a rencontré les médecins, infirmiers et autres membres du service de santé des armées déployés au Tchad et au Niger pour l’opération Barkhane.

Paysage lunaire dans le désert au nord de Tessalit, herses de pierres noires semées sur le sable.

Paysage lunaire dans le désert au nord de Tessalit, herses de pierres noires semées sur le sable.

“Il fait très chaud sur le tarmac de l’aéroport de N’Djamena en ce mardi 28 février 2017 : pas un nuage ne dérange le soleil de plomb. Un peu à l’écart des rares avions de ligne qui desservent la capitale du Tchad, des militaires français s’affairent sur un appareil très particulier : le Casa « nurse ». Cette version médicalisée (« infirmière ») de l’avion de transport militaire fabriqué par Casa, plus petit que le Transall, l’Hercules ou l’Atlas (A400M), a été spécialement aménagée par l’armée de l’air pour évacuer des blessés graves.

 

Un appareil de transport Casa sur la piste sommaire de la base avancée de Madama, au Niger. © Guerric Poncet / Le Point.fr

Les deux Casa « nurse » de l’opération française Barkhane, l’un basé à N’Djamena et l’autre à Niamey, au Mali, font partie du dispositif déployé par le Service de santé des armées pour garantir la prise en charge rapide des militaires français et des alliés déployés face aux djihadistes dans la bande sahélo-saharienne. Cette zone d’opération de la force Barkhane s’étend sur 4 300 km de long et 2 000 km de large, soit 13 fois la superficie de la France, pour un contingent de… 4 000 hommes.

Simuler une « altitude zéro » dans la cabine

Un appareil de transport Casa sur le tarmac de l’aéroport de N’Djamena, au Tchad. © Guerric Poncet / Le Point.fr

Le Casa est capable de se poser sur une piste sommaire (quelques centaines de mètres de sable durci), au plus près du combat, pour évacuer en quelques minutes jusqu’à huit blessés graves, allongés dans la soute sur des brancards. « Nous sommes en alerte 24 heures sur 24, et nous devons être capables de décoller en une heure », explique le capitaine Marine*, 28 ans.

Jeune médecin, elle a une spécialisation « aéro » pour maîtriser les effets de l’altitude sur la santé des patients. La raréfaction de l’oxygène peut, par exemple, l’amener à demander au pilote de surpressuriser la cabine afin de simuler une « altitude zéro » et ainsi apporter plus d’oxygène aux blessés. En 2016, 25 militaires, dont 19 Français, ont été évacués par le seul Casa « nurse » de N’Djamena, qui couvre le fuseau est de l’opération Barkhane, une zone plutôt calme depuis la réorientation de la force vers le fuseau ouest (couvert par le Casa « nurse » de Niamey).

L’adjudant Amalia, le capitaine Marine et le sergent-chef Mélanie dans un avion Casa “nurse” de l’armée de l’air, spécialement équipé pour l’évacuation de blessés, le 27 février 2017 à N’Djamena (Tchad). © Guerric Poncet / Le Point.fr

« Maman des soldats »

« Mon ambulance, c’est un avion ! » ironise l’adjudant Amalia*, 32 ans. Cette convoyeuse et infirmière de vol « voit des choses qu’on ne verrait jamais en France ». Comme sa chef, elle adore son métier et noue « une relation beaucoup plus forte et gratifiante » avec les militaires. « Je ne suis pas sûre que les patients civils viennent autant dire merci », renchérit la capitaine Marine, qui sourit quand son autre infirmière de vol, le sergent-chef Mélanie, 25 ans, la qualifie de « maman des soldats ».

Le capitaine Marine est ainsi « maman sauveteuse » : un militaire gravement blessé augmente considérablement ses chances de survie si le Casa « nurse » et son équipage peuvent rapidement l’évacuer vers une base arrière (N’Djamena ou Niamey), d’où il pourra être transféré vers un hôpital métropolitain par un Falcon de la flotte présidentielle. Mais elle est aussi « maman psychologue » : « Il y a une énorme part de psy dans mon métier », assure-t-elle, évoquant à la fois le mal du pays et les traumatismes du combat qui frappent des soldats « qui ont souvent du mal à en parler ».

Retrouvez bientôt sur Le Point.fr la suite de la série « Ceux qui sauvent nos soldats » .

* Conformément aux recommandations de l’armée et par mesure de sécurité, nous ne citons que le prénom des militaires.

Source: lepoint.fr

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