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Célébration de la Journée du Migrant : ARACEM dénonce une complicité des chefs d’Etat africains contre leurs populations

D’année en année, le phénomène migratoire s’aggrave. Ainsi, de janvier à novembre 2016, l’Association des Refoulés de l’Afrique Centrale au Mali (ARACEM) a reçu 494 refoulés dont  350 hommes, 119 femmes et 25 enfants. Ce chiffre peut s’augmenter d’ici la fin de l’année 2016. Pour Pierre Yossa, Responsable de la communication, chargé de la planification et de la statistique d’ARACEM, les chefs d’Etats africains doivent se donner la main pour mieux protéger leurs populations. Malheureusement, ils sont souvent complices des pays européens pour refouler leurs populations.

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Ce bilan a été dressé le vendredi 16 décembre 2016 au cours d’une conférence de presse comptant pour le lancement des activités de la Journée du Migrant dont le thème est « Assistance et prise en charge des migrants : Quels résultats ? ».

A l’en croire, la politique européenne de fermeture des frontières et d’externalisation, ainsi que la conditionnalité de l’aide au développement en termes d’accords de rapatriement et de coopération dans le contrôle des flux migratoires en provenance des pays de transit, ont conduit au cours des cinq dernières années, à une augmentation du contrôle de police sur la mobilité des personnes. « Cela a abouti à une pratique quotidienne de rapatriement, de déportation et de rejet à la frontière sans aucune garantie minimale de protection des droits humains des migrants », commente-t-il. Si le Mali est un pays d’émigration et de transit, il devient aussi un point de blocage par excellence où convergent tous les migrants, qu’ils soient étrangers ou maliens, refoulés ou expulsés du Maghreb. « Ces migrants n’ont aucune possibilité de continuer vers l’Europe ou de retourner dans leurs pays d’origine. Cela est dû à  la fermeture des frontières, au manque de moyens financiers pour payer leurs transports, à la perte de papiers, etc.».

De cette situation, résultent de mauvaises conditions de vie des migrants dans les pays de transit (personnes sans droits, sans possibilité d’emploi ou accès à des travaux pénibles, personnes surexploitées, souvent mal payées, ayant des problèmes de santé physique ou mentale, sans accès à l’aide sociale de la société civile, avec des difficultés d’accès aux soins de santé, etc.).

Soucieux de ces dérives et de ces conditions déplorables, ARACEM depuis sa création en 2008, joue sa partition et s’est assignée d’autres missions dont entre autres, la dénonciation des violations des droits humains des migrants durant leur parcours, le recueil de témoignages en vue de sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur les méfaits des retours forcés, la mobilisation sociale, le plaidoyer auprès des ambassades et consulats, la participation à des fora, débats, rencontres, colloques, mais aussi des discussions sur la thématique migratoire. A ceux-ci, s’ajoute la recherche de partenariat au niveau national, régional et international avec d’autres organisations. La célébration de la Journée du Migrant, est l’occasion pour ARACEM d’attirer l’attention des décideurs sur la situation des migrants. C’est aussi un panel de rencontre des migrants autour des différentes activités.

Drissa Togola

Source : Le Challenger

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