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CANAM : Une nouvelle liste de médicaments en perspective

La cinquantaine entamée, Mahamane Baby, le natif de Goundam, région de Tombouctou, a présidé durant un peu plus d’une année les destinées de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM). L’ancien fonctionnaire international des Nations unies a su insuffler, sans nul doute, une nouvelle dynamique à l’Organisme de gestion de l’AMO (Assurance Maladie Obligatoire).

« A son arrivée, les voyants étaient presque au rouge. La fraude était d’une ampleur inégalée. Tout le monde se servait. Les cartes blanches, sans photos, étaient utilisées n’importe comment par les assurés. Une seule carte pouvait servir à toute une famille. Au niveau de certaines structures sanitaires, la fraude y régnait. Certains praticiens avaient leur sac rempli de feuilles de soins. Ils en usaient comme bon leur semble », confie, un responsable de la CANAM sous couvert de l’anonymat.

Pour remédier à cet état de fait, en passe de porter un coup sévère à la pérennité même de la CANAM, l’ex chargé de portefeuille Caraïbes et Pacifique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a pris des mesures draconiennes, relatives notamment à la réduction des charges de gestion et à l’introduction de la carte biométrique.

« Le projet de la biométrie a été initié par ses prédécesseurs qui l’ont mis en veilleuse par peur. Ils n’ont pas eu le courage de le rendre opérationnel. Baby a pris son courage à deux mains pour imposer les cartes biométriques, seules parades à la fraude généralisée », confie un autre cadre de la CANAM, très au fait de la situation.

Celui qui officia comme Chargé de l’administration à ICRISAT, puis Coordinateur adjoint à l’USAID, ensuite comme consultant à la Banque mondiale s’efforcera également de prendre des mesures, très souvent impopulaires à l’interne.

« Il a réduit de manière drastique les dépenses relatives aux missions (-57%). Il a mis fin, avec l’accord du Conseil d’administration, au paiement des indemnités, autres que les jetons de présence, allouées aux membres du Conseil d’administration. Il a réduit globalement le montant alloué aux dotations alimentaires », apprend-on également.

C’est avec courage et abnégation, qu’il n’a pas renouvelé les contrats des Agents d’appuis (463 au total), mis à la disposition des structures sanitaires, conformément à une directive de la CIPRES. La CANAM a pu faire une économie notable. En 2019, l’Organisme a dépensé pour la prise en charge de ces 463 agents quelques 826 953 215 de CFA. Du 1er janvier au 30 juin 2020, le montant est de 352 346 470 CFA.

Il a été mis fin à la campagne d’enrôlement biométrique au 31 Décembre 2019. En 2018, la CANAM, rappelle-t-on, a déboursé 1 588 557 428 de CFA dans l’enrôlement biométrique.

Les subventions accordées aux partenaires de la CANAM ont fortement chuté. Au 1er trimestre 2019, les subventions s’élevaient à 298 600475 FCFA contre 178 644 440 FCFA au 1er trimestre 2020, soit une baisse de 40%.

Obsédé par la diminution des charges, il a même pu revoir à la baisse certains contrats de bail (bâtiments en location) qui ont été renégociés à la baisse (entre 5 et 15%).

Également, il faut noter l’arrêt du remboursement des prestations de laboratoires effectués par les cabinets et cliniques non autorisés. Cette mesure a été prise à l’encontre des cabinets et cliniques n’ayant pas l’autorisation d’effectuer des actes de laboratoire.

Selon  Mahamane Baby, la lutte contre la fraude est impérative. Il y va de la survie de la CANAM. « Si nous n’y mettons pas un frein, l’Organisme va mettre la clé sous le paillasson dans un avenir très proche. Tous les rapports d’audits, y compris ceux de la CIPRES, relèvent l’ampleur de fraude ».

La question de la nouvelle liste des médicaments et dispositifs médicaux pris en charge par le régime de l’AMO dans les pharmacies d’officines privées a suscité de vives contestations, au point d’amener la Direction générale à suspendre sa publication. Une autre liste consensuelle a été dressée et soumise aux parties prenantes, à savoir les Ordres professionnels de santé, les Syndicats des professionnels de santé, les Associations professionnelles de santé, les Prescripteurs, les Dispensateurs, les Autorités nationales de règlementation pharmaceutique et les Organismes gestionnaires Délégués.

Sory Guindo

Bamako, le 19 janvier 2021

Source: Journal Le 22 Septembre- Mali

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