Finalement, il ne se passe pas de jour sans que des Maliens ne perdent la vie, victimes de « l’insécurité résiduelle ». Sommes-nous condamnés à juste tenir le macabre compte ?

Depuis la signature de l’accord issu du processus d’Alger supposé amener la paix dans notre pays, il ne se passe pas un jour sans une attaque. Plus de Maliens ont perdu la vie depuis le retour de la « paix ». Quelles sont les dividendes de l’accord d’Alger pour le Mali ? Depuis cette période, l’Etat a perdu son contrôle sur au moins 78 localités ; on estime à 250 le nombre de personnes qui ont perdu la vie.

Que nous reste-t-il ? Il est vrai que, chaque fois que cela arrive à Bamako, l’émoi est grand au niveau des autorités et de la communauté internationale, mais, cette insécurité, de cycle de violence gratuite est le lot quotidien de nombreux de nos compatriotes de l’intérieur, qui n’ont pas en sus, la chance de pouvoir compter sur une Force spéciale, ni sur rien du tout.

L’attaque du Campement Kangaba ce dimanche vient nous rappeler, si besoin était, combien nous avons besoin de sécurité, combien la réponse sécuritaire du gouvernement, à ce jour, est encore loin d’être adaptée à la réalité et aux besoins.

Le G5 Sahel, la Minusma, finalement, semblent plus être des exutoires, des leurres, que de réponses à la crise malienne. Il est impérieux que l’Etat malien s’affirme, que les Maliens sentent leur sécurité, si faible soit-elle. Que l’on sente la détermination, l’engagement.

A ce jour, tout ce qui a été essayé a échoué : la tentative de mutualisation des efforts, la conciliation, le dialogue… Tout ce que nous avons voulu avec les autres a été sans succès. Faut-il continuer à compter sur les autres ? Faut-il continuer à regarder mourir des enfants du bon Dieu comme des canards sauvages ?

Alexis Kalambry

Source: lesechos