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Campagne agricole 2021-2022 dans les régions de Bougouni et Sikasso: Le Premier Ministre Choguel Maïga à la rencontre des producteurs pour assurer l’autosuffisance alimentaire

Durant trois jours, du vendredi 6 août au dimanche 8 août, le Premier ministre Choguel Maïga a sillonné la région du Sud pour s’enquérir de l’état de santé de la campagne agricole 2021-2022. A la tête d’une forte délégation composée notamment des ministres de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Youba Ba, du commerce et de l’industrie, Mahmoud Ould Mohamed, il a rencontré les acteurs du monde rural à Bougouni, Sikasso et Koutiala. L’occasion pour lui de prendre des engagements au nom du président de la transition, Assimi Goïta, en son nom propre et celui du gouvernement pour apporter toute l’aide requise aux paysans afin que ce secteur réponde au mieux aux besoins nutritionnels de tout le peuple malien.

 

C’est  le vendredi 6 août dernier à 7 heures du matin devant la primature que le coup de sifflet a été donné pour le départ de la délégation de l’actuel Premier ministre dans la capitale du Kénédougou.

Première étape, Bougouni. Après les salutations d’usage auprès des notabilités de la localité, le pensionnaire de la primature a rencontré les paysans à la coordination CMDT.

Dans son mot de bienvenue, le maire Issa Coulibaly s’est dit fier et honoré d’accueillir dans sa commune le chef de gouvernement et sa délégation. «Votre présence parmi nous est appréciée en ce moment où le Mali a besoin de tous ses fils. La production locale de coton est de 200 000 tonnes», a-t-il signifié. Avant d’ajouter que la culture de l’or blanc a toujours été le moteur du développement local. Tout en relevant que l’avenir du coton pourrait toutefois être compromis à cause de l’insécurité dans la zone de Fakala.

A sa suite, le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agricultures du Mali (APCAM)remerciera le gouvernement pour les efforts consentis afin de maintenir les prix de l’engrais et du coton bas. «C’est vrai que nous sommes sur une terre de récolte et d’élevage. Nous félicitons le Premier ministre qui a mis en priorité dans son plan d’action la question agricole. Nous ferons tout notre possible pour que la transition réussisse».

Pour le représentant du monde rural, Yaya Bagayoko, les paysans s’engagent à faire mieux que l’année dernière pourvu que le gouvernement les ravitaille en engrais pour pallier le déficit de pluie constaté en début d’hivernage.

Pour sa part, le Premier ministre s’est dit chargé par le président de la transition de transmettre le message suivant. «Depuis l’adoption du Plan d’Action Gouvernemental, nous avons décidé d’aller vers les populations pour nous enquérir de leurs préoccupations. Nous allons vers elles pour avoir une idée de comment se passe la campagne agricole 2020-2021 afin de garantir aux Maliens la nourriture». Et d’ajouter : «Nous demandons votre soutien.  Nous voulons qu’à la fin de cette transition,  l’histoire retienne que le gouvernement a réussi les fondations d’un Mali nouveau. Réussi à redonner confiance aux Maliens, à rétablir la sécurité à Gao, Tombouctou et au Centre. Nous souhaitons que les Maliens puissent se sentir comme des frères et que les difficultés qu’ils vivent aujourd’hui soient un lointain souvenir».

S’agissant des difficultés auxquelles fait face le monde rural, Choguel Kokalla Maïga dira que pour l’essentiel le gouvernement tiendra ses promesses.

Expliquant qu’il fera un rapport couplé à celui du gouverneur pour améliorer la vie des populations. «Les populations doivent  sentir que le gouvernement de la transition est uniquement au service du peuple malien».

A Sikasso, deuxième étape de cette tournée, le PM était attendu pour inaugurer le centre de conservation de la pomme de terre dont la première pierre avait été posée en 2017 par l’ancien président de la République IBK.  L’ancien royaume du Kénédougou produit en moyenne 350 000 tonnes de pomme de terre. Cependant de nombreux défis liés au système d’irrigation et au stockage causent d’énormes pertes. C’est dans le souci de circonscrire ces difficultés que les Chinois ont contribué à la création de ce site à hauteur d’1 milliard de FCFA.

Pour le maire Khalifa Sanogo, la pomme de terre est un produit stratégique alimentaire, qui commence à compter aux niveaux local et régional.

De son côté Abdoul Kader Sanogo, président de la filière pomme de terre de la région, dira que  «ce jour sera inscrit dans les annales. Ce site a une capacité de stockage de 3 000 tonnes. Il va permettre la réduction du taux de chômage».

Puis d’encourager le gouvernement à soutenir l’agriculture car, à l’entendre, le Mali a besoin de 500 000 tonnes de pomme de terre, or, la production est de 350 000 tonnes.

Quant au ministre en charge de l’industrie, Mohamed Ould Mahmoud, il a souligné que le centre de conservation de la pomme de terre de Sikasso contribuera à réguler l’offre sur le marché.  » Cette initiative permettra de renforcer la lutte contre la pauvreté ».

Des attestations de reconnaissance ont été remises par le gouverneur de la région de Sikasso, à Mohamed Ag Erlaf, Yaya Bamba, Mahmoud Ould Mohamed, Arouna Niang, Blo Diawara, Abdoul Karim Konate dit Empé, Modibo Keita et feu Arouna Konaté. Prenant la parole, l’hôte du jour a d’abord appelé à prier pour les victimes de la crise multidimensionnelle. Avant de se réjouir de l’engagement des populations de Sikasso, qui démontre leur réelle volonté de nourrir le Mali. «Rien n’est impossible pour le Mali. Le Projet Cadre Intégré du Commerce a contribué à plus de 500 millions de nos francs à la réalisation de ce site. Cela veut dire que lorsque nous décidons de prendre à bras le corps un projet, nous pouvons y arriver».

Toujours dans l’objectif de répondre aux besoins de la campagne agricole, le lendemain samedi, 7 août, le Premier ministre et sa délégation se sont rendus dans la salle Lamissa Bengaly pour y rencontrer les cadres de la région, les producteurs et la société civile.  Occasion pour le représentant de la société civile, Daba Koro Keita, de rappeler que le Conseil régional de la société civile soutient la Transition et le plan d’action. En outre, il a posé la question de savoir : est-ce que l’exécution du PAG est possible en si peu de temps ? «Le peuple veut une rupture avec la gouvernance passée. Nous voulons un changement. La société civile a marché pour demander le soutien de la Russie», a-t-il insisté.

En réponse,  le Premier ministre de garantir qu’avec son équipe ils travailleront deux fois plus afin de respecter le délai imparti pour la transition.

S’adressant au PM au nom des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs et pisciculteurs, le représentant des acteurs du monde rural, Abdoulaye Bamba a particulièrement mis l’accent sur la problématique de l’engrais, qui reste à résoudre. «Il faut subventionner rapidement l’engrais qui manque. Aujourd’hui, le sac de maïs cotoie les 20 000 francs. Il faut subventionner et développer la pisciculture, les matériels agricoles».

Après avoir minutieusement écouté les différentes interventions, Choguel Maïga de préciser que le président de la transition, Assimi Goita a instruit aux membres du gouvernement de ne pas rester dans les bureaux, mais d’aller vers les populations. «Je voudrais dire que cette ville a incarné le symbole à la résistance coloniale, nous ferons en sorte qu’elle soit celle de la résilience alimentaire. Notre pays a les moyens humains de retrouver sa dignité».

Après Sikasso, direction Koutiala où un accueil enthousiaste a été réservé au chef du gouvernement et à sa suite.

Dans la salle de conférence de Kafo Jiginew, le maire de la capitale de l’or blanc, Oumar Bah Dembélé a relevé que le plan d’action du gouvernement adopté est ambitieux et porteur d’espoir. «Main dans la main, nous bâtirons un Mali nouveau» a-t-il proclamé

Sékou Coulibaly, le président de la chambre locale de l’agriculture de marteler que si les conditions pluviométriques continuent sur ce rythme, le Mali sera autosuffisant au plan alimentaire. «La base du développement, c’est l’agriculture. Les difficultés auxquelles nous faisons face doivent être prises en compte par le gouvernement. Depuis les conclusions des assises cotonnières, au mois d’avril, les revendications du monde rural devaient être prises en compte. Aujourd’hui, nous sommes au mois d’août et rien a été fait», a-t-il déploré.

Face à ces nombreuses doléances, Choguel Maïga d’expliquer ce qui suit : «Quand il y a la famine, un homme perd sa dignité. Le premier besoin de l’homme, c’est la sécurité, ensuite la nourriture. Dès mardi, je vais rencontrer le président de la transition Assimi Goita, parce que les bonnes décisions doivent être prises rapidement. Le monde entier doit savoir que les choses bougent au Mali».

Pour finir, il a identifié trois priorités. Primo, les forces armées et de sécurité qui, selon lui, constituent la colonne vertébrale de la nation, doivent être mises dans les bonnes conditions

Secundo, la justice doit protéger les plus faibles et lutter contre l’impunité.

Tertio, les assises nationales programmées seront les fondations sur lesquelles s’élèvera le nouveau Mali. Partant de ce constat, il a demandé au président de l’APCAM de faire durant ce mois d’août des propositions afin que les prix des denrées alimentaires puissent baisser sur le marché.  Ce, pour permettre aux paysans de sortir de la précarité alimentaire. « Si, d’ici fin août, nous n’avons pas de propositions, cela veut dire que vous avez parlé pour rien».

Mohamed HAIDARA

*Envoyé spécial

Source: l’Indépendant

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