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Cameroun: Biya appelle au « dialogue » après un mort dans le sud-ouest anglophone

Le président camerounais Paul Biya a appelé dimanche au « dialogue » après la mort d’un jeune tué la veille par les forces de sécurité à Kumba dans le sud-ouest anglophone avant une une déclaration symbolique d’ »indépendance ».

Paul Biya president cameroun

« Je condamne de façon énergique tous les actes de violence, d’où qu’ils viennent, quels qu’en soient les auteurs », a déclaré dimanche sur les réseaux sociaux le président camerounais, Paul Biya, appelant au « dialogue ».

Un jeune habitant de Kumba, ville située dans la région anglophone du Sud-Ouest du Cameroun, a été « tué samedi par les forces de sécurité », a déclaré à l’AFP un infirmier de la ville.

« On a tiré sur lui lors d’une opération de sécurisation » dans la ville, a expliqué cet infirmier sous couvert d’anonymat, en précisant que sa dépouille avait été déposée à la morgue de l’hôpital général. La mort du jeune homme a été confirmée à l’AFP par un agent de sécurité et plusieurs habitants joints par téléphone depuis Buea, chef-lieu du Sud-Ouest.

La ville de Kumba est réputée frondeuse: depuis le début de la crise provoquée par la contestation anglophone, de nombreux affrontements entre forces de l’ordre et populations y ont éclaté.

Joint par l’AFP depuis Buea, le premier vice-président du Social democratic front (SDF, principal parti d’opposition) Joshua Osih, s’est insurgé contre les « forces de l’ordre » qui « tirent à balles réelles sur les manifestants ». « Lever un drapeau ne mérite pas la mort », a-t-il déclaré tout en soulignant être contre la sécession demandée par les indépendantistes.

Ce dimanche marque le jour anniversaire de la réunification officielle des parties anglophone et francophone du Cameroun en 1961. A cette occasion, les séparatistes anglophones ont prévu de proclamer symboliquement l’indépendance de l’Ambazonie, du nom de l’Etat qu’ils veulent créer.

Sur les réseaux sociaux, le « président » de l’Ambazonie, M. Sisiku Ayuk, a déclaré que les habitants des régions anglophones « ne sont plus des esclaves du Cameroun ». « Aujourd’hui, nous affirmons l’autonomie de notre héritage et notre territoire », a-t-il dit.

A Buea, le calme a prévalu dimanche matin, à l’exception de quelques heurts qui ont entraîné des tirs de gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Dès le levée du jour, les forces de sécurité ont patrouillé dans la ville vidée de ses habitants. Un hélicoptère des forces de sécurité a survolé la ville, comme la veille. Selon plusieurs sources concordantes, des interpellations ont eu lieu sans qu’il soit possible dans l’immédiat d’en déterminer le nombre exact.

L’Union européenne (UE) a appelé samedi « tous les acteurs » à « faire preuve de retenue et de responsabilité, dans le respect de l’Etat de droit et en s’abstenant de tout acte de violence ».

Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais, proteste contre ce qu’elle appelle sa « marginalisation », dans l’enseignement et la magistrature notamment.

Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, tandis qu’une minorité réclame la partition du Cameroun. Deux scénarios que refuse catégoriquement Yaoundé.

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