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Calcul urinaire : Une maladie favorisée par plusieurs facteurs

Troisième cause d’hospitalisation et d’opération dans le service d’urologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) du Point G, le calcul urinaire ou lithiase urinaire désigne la présence de cailloux ou de pierres dans l’appareil urinaire. C’est une maladie très fréquente dans les pays chauds comme le Mali. Ses causes sont anatomiques, alimentaires, infectieuses ou maladie interne.

Le  Pr Honoré Jean-Gabriel Berthé, urologue exerçant au Point G, explique que la maladie peut être dans le rein, dans les uretères ou dans la vessie. Selon la localisation du calcul urinaire, on peut le qualifier de rénal, urétéral ou vésical.
Selon l’urologue, la maladie est causée par plusieurs facteurs. Il y a tout d’abord les facteurs anatomiques, c’est-à-dire une malformation de l’appareil urinaire. Ce qui fait que les urines ne s’écoulent pas normalement. Le spécialiste précise que ces défauts anatomiques peuvent être congénitaux ou acquis au fil du temps et entraîner des obstructions ou défaut d’évacuation d’urine.
Deuxième facteur évoqué par l’urologue du Point G : la concentration trop élevée de calcium dans les urines. Sur ce point, le médecin spécialiste souligne que la majorité des calculs (plus de 95%) est constituée de calcium. Cet excès de calcium dans les urines peut être lié à l’alimentation.
« La personne qui absorbe beaucoup d’aliments riches en calcium comme le lait a plus de risque de développer un calcul calcique », explique-t-il, avant de préciser qu’il y a des maladies qui entraînent la surproduction de calcium dans l’organisme en dehors de l’apport alimentaire.
Comme troisième facteur, le Pr Honoré Jean-Gabriel Berthé cite toutes les causes d’infections urinaires. Selon lui, ce sont des causes favorisant aussi la formation de calcul urinaire, parce qu’il y a des germes particuliers qui ont la potentialité d’entraîner la modification des urines et favoriser la formation des calculs urinaires.
À ceci, il ajoute qu’il existe une relation très proche entre le calcul urinaire et l’infection urinaire parce que la dernière entraîne la formation de calcul. Aussi, la présence de calcul favorise l’infection urinaire. Il y a aussi d’autres calculs qui sont générés par l’alimentation, mais qui ne sont pas des problèmes calciques. C’est comme la surconsommation de viande, de purine, des abats qui peuvent favoriser la formation d’autres calculs qu’on appelle calcul d’acide urique. Ceux-ci sont rares, mais existent. En dehors de tout ça, il mentionne aussi des cas d’autres maladies qui provoquent la pathologie, notamment le diabète, la sédentarité, l’obésité et la déshydratation chronique.
Pour le médecin du service d’urologie du Point G, le calcul urinaire peut survenir à tout âge, mais c’est généralement une maladie de l’adulte. Elle peut survenir chez l’enfant quand il existe des malformations de l’appareil urinaire. Le signe le plus fréquent, c’est la douleur de colique néphrétique qui se situe latéralement dans le dos à gauche ou à droite ou des deux côtés (plus rarement). C’est une douleur unilatérale de très forte intensité qui siège régulièrement à côté dans le dos et descend en bas vers le bas ventre et aussi vers les parties génitales.
Elle bloque le passage de l’urine et entraîne une augmentation de la pression des urines dans le rein. Le Pr Berthé indique que la douleur évolue par épisodes et n’est calmée par aucune position. Par contre, la douleur peut s’estomper spontanément ou sous l’effet de médicaments. « En dehors d’anomalie congénitale, il est bien possible de prévenir les calculs rénaux », assure le spécialiste.
Il souligne qu’il faut tout simplement se focaliser sur notre hygiène ou mode de vie. Alors pour l’éviter, il faudra boire régulièrement une eau de qualité contrôlée en moyenne 2 à 3 litres d’eau par jour. Il faut contrôler ce qu’on mange, ne pas faire d’excès, éviter la sédentarité et faire des exercices physiques.
D’après le toubib, le calcul peut entraîner des complications très souvent irréversibles. « Si le calcul urinaire n’est pas traité à temps, cela peut entraîner des conséquences irréversibles sur l’appareil urinaire et aller jusqu’à la destruction de la fonction du rein », souligne le spécialiste, qui explique aussi que cela se passe en raison d’infections à répétition ou d’obstacles mécaniques qui occasionnent une distension chronique des cavités rénales concernées et progressivement la perte de la fonction du rein. Cela peut entraîner l’ablation chirurgicale du rein.
Pour le traitement, il y a beaucoup de moyens à la disposition des praticiens. Ces moyens vont des plus simples au plus sophistiqués. Aussi, c’est en fonction du siège ou de la taille du calcul que le médecin peut déterminer le moyen de traitement. Autrement dit, Pr Honoré Jean-Gabriel Berthé déclare que certains peuvent s’éliminer spontanément sans aucune intervention chirurgicale. Mais en dehors de ces cas, il y a la chirurgie conventionnelle ou classique couramment utilisée encore au Mali et en Afrique, mais qui est en cours d’abandon pour le reste du monde.
Il existe d’autres moyens qui permettent l’élimination du calcul sans ouvrir le corps, c’est-à-dire sans intervention chirurgicale. Il s’agit des moyens endoscopiques qui utilisent des voies naturelles pour accéder au calcul et le détruire avec des sources d’énergie comme le laser.
L’urologue assure qu’à Bamako, on dispose des moyens pour traiter les calculs urinaires. La lithotripsie extracorporelle est un autre moyen utilisé dans le service d’urologie du Point G. Elle est composée d’une table sur laquelle on installe le patient. Avec cette méthode, il indique qu’il est possible de cibler et ensuite pulvériser le calcul sans utiliser d’autres instruments.

Fatoumata NAPHO

Source : L’Essor

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