L’ancien président burundais Jean-Baptiste Bagaza, décédé la semaine dernière dans un hôpital de Bruxelles, a été inhumé mardi à Bujumbura lors de funérailles nationales.*
Plus d’un millier de personnes, dont le président Pierre Nkurunziza et les plus hautes personnalités du pays, ont assisté à la messe en la cathédrale Regina mundi avant l’inhumation dans la propriété du défunt, dans le quartier de Kiriri, sous haute protection.
Lors de la cérémonie d’inhumation, retransmise à la radio et télévision nationales, le président Nkurunziza a rendu un vibrant hommage à “l’homme qui a développé le Burundi” et dont la présidence “n’a pas connu de conflits ethniques”, appelant les Burundais à en faire “un modèle pour son amour du travail”.
Considéré comme le bâtisseur du Burundi moderne, le colonel Bagaza, un Tutsi né en 1946 à Rutovu dans la province de Bururi (sud), était arrivé au pouvoir en 1976 à la suite d’un coup d’état militaire contre son prédécesseur, le général Michel Micombero, lui aussi tutsi et issu de la même commune.
Il avait pris les rênes du pouvoir alors que le pays sortait des “événements de 72”, un massacre de milliers de Tutsis lors d’une insurrection hutue, suivie d’une terrible répression qui a fait plus de 100.000 morts parmi les Hutus, dont l’élite de cette ethnie, majoritaire au Burundi.
En 1987, il est renversé par un coup d’Etat qui porte à la présidence le major Pierre Buyoya, un Tutsi issu de la même commune que ses deux prédécesseurs.
Jean-Baptiste Bagaza est décédé mercredi dans un hôpital de Bruxelles, en Belgique.
Sa dépouille a été rapatriée au Burundi dimanche soir, avant d’être exposée lundi dans le hall de l’Assemblée nationale.
Bujumbura avait décrété un “deuil national de trois jours” mercredi, saluant “un travailleur infatigable qui, durant sa présidence, a développé des infrastructures économiques (…) dont le peuple burundais se rappellera toujours”.
Le colonel Bagaza est l’une des rares personnalités politiques burundaises à faire l’unanimité après sa mort, dans un pays qui traverse, depuis plus d’un an, une profonde crise ponctuée de violences ayant déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 Burundais à fuir le pays.
Il était sénateur à vie, conformément à la Constitution du Burundi.
Source: BBC