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Bras de fer entre Sitam-Mali et Ibrahim Touré dit Bara : Chronologie d’un scandale financier

Le Tribunal de la commune VI est sur le point de tirer au clair une affaire d’émission de chèque sans provisions qui risque de prendre une nouvelle tournure. Car, après certaines révélations, tout porte à croire que derrière cette histoire de chèque se cache une affaire rocambolesque à multiples rebondissements. La gestion au sein de la Sitam-Mali, puisque c’est de cette société qu’il s’agit, fait l’objet d’un feuilleton qui réserve plusieurs épisodes concernant des complots, des incohérences, des jeux d’intérêts et des manipulations. Entre argent, corruption et vengeance, des mains obscures auront œuvré à l’ombre dans cette affaire d’émission de chèque pour la sauvegarde de leur intérêt personnel.

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Le respect de la loi et l’obéissance à des règles prescrites facilitent la gestion des affaires dans tous les sens. Mais lorsque les réformes visent plutôt des intérêts personnels et partisans, le danger sera consommé à tous les niveaux. Voici un feuilleton digne d’un scénario d’Hollywood impliquant de hautes personnalités.

 

 

A la faveur de l’arrestation du jeune Ibrahim Touré dit Bara, placé sous mandat de dépôt pour émission de chèque sans provisions, d’énormes révélations ont été faites par ce dernier qui se dit à la fois innocent et victime d’une conspiration d’un réseau de mafia travaillant pour le compte du Directeur général de la Sitam-Mali (Société Industrielle de Transformation d’Acier au Mali). Comme cause de son incarcération, le jeune Ibrahim Touré pointe du doigt, entre autres, le Directeur Général de la Sitam, Wassim Yassine, l’inspecteur de police, Papa Mamby alias l’épervier du manding de la BIJ, et un clerc d’huissier, Aboubacar Camara, et non moins prestataire de recouvrement à la Sitam.

 

 

Ibrahim Touré dit Bara se dit prêt à passer aux aveux avec des preuves qui pourront aussi remettre en cause le Directeur général de Sitam-Mali, Wassim Yassine, et son réseau de mafia.

 

Que s’est-il réellement passé avant l’arrestation du jeune Bara ? 

Depuis 2009, le jeune Ibrahim Touré dit Bara était coursier de Seydou Sangaré, responsable commercial de la Sitam. En ce temps, le jeune Touré effectuait des opérations au nom et pour le compte de Sangaré qui, finalement, a été mis à la porte. Ibrahim Touré, s’étant fait remarquer par ses talents, a donc finalement eu la confiance du Directeur général de la dite Société. Comme il avait sa Société de vente de fer à lui, dénommée ‘’Etablissement Touré Ibrahim’’, le Dg Wassim Yassine a décidé de faire des affaires avec lui. Pendant ces périodes, les affaires entre les deux connaissaient une véritable embellie. Les chiffres d’affaires étaient encourageants jusqu’à 2011 où les complications commencèrent.

 

Un jeu d’intérêt qui va mal tourner

Selon Touré, tout le problème a commencé au moment où il s’est rendu compte des manipulations de Wassim Yassine et de son complice, Aboubacar Camara, prestataire de recouvrement à la Sitam. C’est ainsi que les mouvements d’humeur n’ont pas cessé et ont fini par emporter le Dg de Sitam qui, selon lui, est même allé jusqu’à modifier les données informatiques de la Société afin de se mettre à l’abri. Trois fois de suite interpellé, Touré explique que le Dg a profité de ses relations pour le faire tomber avec la complicité d’éléments de la Brigade d’investigation judiciaire. «Quand j’ai été arrêté pour la première fois par Papa Mamby, j’étais en possession de 13 millions de F Cfa et aussi de mon chéquier. Non seulement ils m’ont fait signer des papiers me dépossédant de mes biens, mais aussi j’ai constaté qu’il y avait un manquant de près d’un million de FCFA. Pour la deuxième fois, ils sont allés jusqu’à modifier mon adresse,  et j’ai passé 9 jours à la Bij sans que le procureur soit informé de mon arrestation. N’eut été l’intervention du commandant de la Bij, ce dossier n’aurait jamais été sur le bureau du procureur de la commune VI», confia Ibrahim Touré se disant victime d’une vaste conspiration de réseaux mafieux.

 

A son tour Papa Mamby nous dira que le jeune Touré a été arrêté selon les procédures applicables en la matière. Quant à Aboubacar Camara, non moins prestataire de recouvrement à la Sitam,  il affirme que Touré s’est lui-même créé cette situation indésirable.

 

Que Touré, au moment de son arrestation, n’a jamais pu prouver les documents qui attestent de son innocence. «Touré a d’abord été arrêté pour abus de confiance. Car la société Sitam a constaté qu’il avait encaissé une somme de 25,6 millions avec l’un de ses clients sans pourtant reverser la somme. En outre, pour rembourser les matériels de la Sitam à hauteur de 60 millions, il a donné à cette société un chèque sans provision. Ce qui est d’ailleurs le motif de son incarcération», affirme Aboubacar Camara.

 

Des zones d’ombre

D’après nos enquêtes, beaucoup de zones d’ombre entachent cette affaire d’émission de chèque sans provision qui n’a pas dévoilé tous ses mystères. A en croire Touré, la Sitam avait abandonné toutes les poursuites contre lui jusqu’au moment où il a déposé une plainte contre ladite société pour reddition de compte. C’est en ce moment qu’il a été une deuxième fois interpellé par Papa Mamby Keïta et Aboubacar Camara lui demandant de retirer sa plainte. Conscient qu’il n’était plus à l’abri d’une arrestation, le sieur Touré, selon ses propos, est resté dans la logique de poursuivre la Société. Chose qui, selon lui, les a poussés à monter un dossier de toute pièce contre sa personne. Touré poursuit en disant qu’il n’a jamais émis un chèque d’un montant de 60 millions et que, d’ailleurs, la durée de validité du chèque en question n’est aucunement conforme aux documents sur la base desquels il a été arrêté. Mieux, il explique que les montants sur la facture sont entachés d’erreurs et ne correspondent pas à la somme demandée. Preuves à l’appui, il remet également en cause l’authenticité de la facture qui, selon lui, n’est pas celle de la Sitam. Donc une facture montée de toutes pièces.

 

A travers nos investigations, nous avons constaté qu’en réalité la Société a non seulement deux factures différentes, mais aussi d’autres remarques pertinentes faisaient planer le doute sur cette affaire de chèque dont Aboubacar Camara se dit mal placé pour apporter certaines précisions. On est en droit de se demander d’abord pourquoi le numéro de téléphone mentionné sur le chèque ne correspond pas à celui de la Banque ? Aussi, pourquoi le montant sur le chèque (60 millions) n’est pas conforme à la facture présentée, qui est de 54 590 340 FCFA ? Et comment  la durée de validité du chéquier est du 23/02/2012 et que sur le chèque remis en cause, il est plutôt mentionné le 28/05/2012 ? En tout cas, toutes ces questions poussent à croire que cette histoire de chèque sans provision est entachée de plusieurs zones d’ombre dont le juge clarifiera dans les jours à venir.

Wassim Yassine, un DG allergique à la presse

Si nous avons pu facilement approcher toutes les autres parties prenantes, dans le souci de l’équilibre de l’information,  le DG de la Sitam, Wassim Yassine, quant-à lui, n’a pas voulu nous recevoir. Nous avons essayé de comprendre les contradictions et la légèreté qui émaillent ce dossier. Il a tout simplement décidé de ne pas piper mot pour l’instant. D’où la question de savoir si l’homme ne serait pas hostile à la presse. N’est-ce là une raison de plus pour lui de camoufler ses manœuvres ? Et cela jusqu’à quand ? S’interroge-t-on. En tout cas, la justice malienne doit faire preuve de diligence afin de tirer au clair cette histoire qui, de notre avis, dépasse une simple affaire d’émission de chèque sans provision.

Affaire à suivre…..                                    

Ibrahim M.GUEYE

SOURCE: Le Prétoire

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